Grand Paris Express : un chantier mobile très outillé pour le viaduc de la ligne 18
Le viaduc de la ligne 18 du Grand Paris Express avance à grandes enjambées sur le plateau de Saclay (Essonne). Sur les zones mobiles du chantier, les outils spécifiques mis en œuvre contribuent à la performance autant qu’à la prévention des risques.
Date de mise à jour : 13 avr. 2023
Auteur : Loïc Féron
©DR
Sur la future ligne 18, la partie aérienne du métro sera notamment assurée par un viaduc filant le long de la N118 et au-delà. La réalisation de cette liaison de 6,7 kilomètres, entre les gares Palaiseau et CEA Saint-Aubin, a été confiée par la Société du Grand Paris à un groupement associant Vinci Construction et Razel Bec. Constitué de travées de 35 mètres de long, le tablier du viaduc reposera sur 202 piles.
Maître d’ouvrage : Société du Grand Paris
Maître d’œuvre : groupement ICARE : Ingérop/Artelia/Arcadis
Entreprises : Groupement Vinci Construction-Razel Bec
Début du chantier : juin 2022
Livraison (mise en service) : 2026
Effectif : 100 personnes (50 par lanceur)
Le recépage des pieux avec coupleurs
Ici intervient la première solution : les piles du viaduc sont posées sur des massifs profondément ancrés dans le sol à l’aide de 808 pieux (4 pieux par pile) ! Comment réduire la durée de la tâche, qui consiste au recépage des pieux, et diminuer son impact sur les conditions de travail ? L’option retenue fait appel à des coupleurs assurant les liaisons entre les fondations profondes et le massif béton. « La cage d'armature est équipée d'une platine de fractionnement et de coupleurs qui évitent les phases de recépage de pieux au marteau-piqueur », explique Johan Wahl, responsable QPE chez Vinci Construction. L'entreprise supprime ainsi la démolition au BRH ou au marteau-piqueur ainsi que les efforts physiques répétés pour redresser les aciers laissés en attente. Seule une pelle mécanique est utilisée pour la phase de terrassement. Les émissions de poussières de silice et de bruit sont également évitées.
Un outil de coffrage des fûts conçu sur mesure
Une autre solution a été trouvée pour optimiser la réalisation des 202 piles de différentes hauteurs, dont 160 constituées de doubles fûts. Pour limiter les interventions humaines, le montage du coffrage des fûts a été simplifié. Constitués de deux demi-coquilles, les coffrages fabriqués sur mesure et empilables sont équipés de roues pour faciliter leur remorquage sur le chantier. Ils peuvent aussi être grutés, puis connectés par un système de liaison simple. Suivant la hauteur des piles, des réhausses sont mises en place sur l’équipement. Le coulage, lui, s’effectue par injection depuis le bas du coffrage relié à la pompe à béton. « Conception du coffrage et coulage par injection renforcent la performance économique de cette tâche et améliorent les conditions de travail, commente Johan Wahl. Ces techniques se traduisent par moins de travaux en hauteur, moins de gestes répétitifs, moins de TMS. » L’accès aux plates-formes de travail équipées de garde-corps est assuré par des travées d’escaliers sécurisés et continus sur toute la hauteur de l’outil. Le béton autoplaçant utilisé permet de réduire les vibrations.
Deux poutres de lancement pour la pose des voussoirs
Une aire de préfabrication des voussoirs (entre 8 et 10 par travée) qui constituent le tablier a été installée à proximité du CEA Saint-Aubin. Réalisé à l’aide de moules, chaque voussoir en béton armé est constitué d’une poutre centrale et de deux plateaux (pour recevoir les voies A/R). Six à sept voussoirs sont fabriqués chaque jour, et entreposés en attente sur une aire de stockage (d’une capacité de 600 unités). La pose des voussoirs est mise en œuvre par deux lanceurs sur toute la longueur du chantier. En appui sur deux piles, la poutre de lancement, de 100 mètres de long, couvre trois trames. La progression s’effectue pile par pile avec stabilisation. « Venus de l’aire de préfabrication en convoi exceptionnel, les camions se positionnent sous le lanceur, qui saisit les voussoirs et les positionne, explique Johan Wahl. La pose de câbles précontraints dans les trous prévus à cet effet permet ensuite d’associer les voussoirs pour créer une travée rigide et homogène. »
L’aménagement de zones mobiles
Ainsi progresse le viaduc, à raison d’une travée tous les deux jours. Le chantier, qui accueille une cinquantaine de personnes en poste, est suivi par une équipe QSE complétée de préventeurs chargés du suivi et de l’accompagnement des travaux. « Ce type de chantier mobile suppose le déplacement, par camions de transport, de grandes quantités de matériels, précise le responsable QPE Vinci Construction. Nous veillons en particulier à l’aménagement de zones accessibles et bien organisées sur toute la longueur du chantier. »