L’Ajcam* a organisé un webinaire sur les exosquelettes, avec le soutien de Pascal Girardot, ergonome à l’OPPBTP. Si ces équipements suscitent des espoirs d'amélioration des conditions de travail dans le BTP, la réalité montre qu’il faut se méfier de certaines idées reçues… et se poser les bonnes questions avant d’investir.
Date : 09/04/2025
Fabienne Leroy
© Mawashi Uplift
« Les exosquelettes dans le BTP : pourquoi font-ils débat aujourd’hui ? », tel était le thème du webinaire organisé par l’Ajcam et l’OPPBTP pour évoquer ce sujet qui passionne certains autant qu’il peut inquiéter. Les questions soulevées par les journalistes invités à l’événement montrent en effet l’intérêt d’en parler pour revoir au moins trois idées reçues.
L’exosquelette ne vise pas à augmenter le travailleur, mais d’abord à le préserver, rappelle d’emblée Pascal Girardot. C’est la raison pour laquelle, on préfère appeler les exosquelettes, des dispositifs d’assistance physique (DAP). Et ces dispositifs visent avant tout la réduction des efforts physiques : ainsi, ils n’ont pas d’effet sur l’amplitude articulaire d’un utilisateur.
Par exemple : pour appliquer des enduits/peinture au plafond, le geste d’un professionnel équipé restera le même, mais avec moins d’efforts à fournir et donc moins de fatigue et moins de sollicitations des muscles, tendons articulations…
Le dispositif d'assistance physique n'est pas un équipement de protection individuelle (EPI) qui garantirait la réduction du risque contre les troubles musculo-squelettiques (TMS). Comme précédemment indiqué, il aide à préserver la santé du professionnel, à condition d’avoir exploré d’autres solutions auparavant et de s’assurer de sa pertinence d’usage dans la situation de travail qu’il faudra analyser avec finesse avant d’envisager l’achat.
Là aussi, il faut faire attention : les dispositifs d’assistance physique universels n’existent pas. En clair, même si le nombre de modèles a fortement augmenté en dix ans, on ne trouvera pas un modèle unique capable de s’adapter à toutes les morphologies et capable d’aider l’opérateur dans toutes ses missions. Un modèle de DAP permettra de soulager l’opérateur dans une tâche particulière, réalisée d’une certaine manière et dans un environnement donné, d’où l’intérêt de l’analyse préalable de la situation.
« L’intégration de ces dispositifs suppose une étude de type ergonomique en amont pour identifier et comprendre les besoins précis du travailleur et de son collectif », explique Pascal Girardot. Et l’échec à moyen terme de l’intégration d’un exosquelette n’est pas forcément l’échec de la prévention, si cela a permis de mieux comprendre la problématique et de trouver des solutions finalement plus adaptées.
À noter la publication prochaine de plusieurs études réalisées par l’OPPBTP résultant d’expérimentations de DAP dans différents métiers (électriciens, peintres…) pour identifier les cas d’usages les plus pertinents.
*Association des journalistes de la construction et de la maison.
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