Spie batignolles, persuadé de l’intérêt de l’impression 3D pour faire évoluer les modes constructifs et réduire la pénibilité sur les chantiers, a présenté sa seconde cellule d'impression conçue par la start-up XtreeE.
Date : 24/06/2024
Virginie Leblanc
« Nous sommes engagés pour transformer nos modes constructifs avec de nouveaux outils pour ceux qui construisent les bâtiments », a expliqué Jean-Charles Robin, président de Spie batignolles, à l’occasion de la présentation fin avril de la seconde tête d’impression 3D fabriquée par la start-up XtreeE, conceptrice de solutions d’impression 3D dans le bâtiment, avec laquelle le groupe a monté un partenariat. « C’est probablement la plus grande révolution depuis cinquante ans, et en tant que dirigeant j’avais envie de vivre cette transformation. Spie batignolles est le premier constructeur sur le marché français à s’être doté d’une cellule d’impression 3D dans une perspective d’industrialisation et de décarbonation. Cette technologie présente de très nombreux avantages additionnels comme celui de réduire la pénibilité de nos compagnons sur les chantiers. »
Un an après le lancement de son premier robot baptisé Ernest, à Ollainville (Essonne), du nom du fondateur de Spie batignolles, Ernest Goui, place à Mathilde, du nom de sa femme, le second robot, implanté dans la banlieue de Lyon à Saint-Bonnet-de-Mure. Positionnée sur un rail de 10 mètres de long, la tête offre de plus larges perspectives d’impression avec des volumes plus importants, dans une logique d’amélioration de la productivité.
Pour cette deuxième étape, Spie batignolles et Lafarge, concepteur et développeur de bétons, de ciments, de granulats, de bétons prêts à l’emploi, de mortiers et d’autres solutions constructives, ont noué un partenariat concernant le développement de nouvelles encres d’impression 3D.
Positionnée sur un rail de 10 mètres de long, la tête d'impression Mathilde offre de plus larges perspectives d’impression avec des volumes plus importants.
« La technique peut paraître complexe au premier abord mais Spie batignolles a voulu en faire un usage simple, ajoute Dominique Corvez, président-directeur général d’XtreeE. Le cas d’usage de la boîte de réservation est très intéressant, et cette idée est venue des maçons, à la recherche de la suppression de cette tâche inutile, pouvant causer des accidents. »
Jean-Charles Robin a d’ailleurs rapporté avoir eu connaissance d’un accident quelques jours avant la présentation du robot Mathilde à la presse : « Un de nos ouvriers a chuté à travers une plaque de contreplaqué lors du décoffrage, sans se blesser. On voit que grâce à l’impression 3D et à la suppression de ce type de tâche simple, on pourrait travailler sans se mettre en danger. »
Le sur-mesure apporte également un gain énorme selon Dominique Corvez : « Sur un bâtiment, on a besoin de dizaines et de dizaines de boîtes de réservation. Avec l’impression 3D, on évite une tâche accidentogène et avec des outils de levage adéquats, on répond à l’enjeu d'éviter les accidents du travail et de réduire la pénibilité des tâches. »
« Tout l’enjeu de l’impression 3D est de rendre cette technique structurelle pour qu’elle puisse monter en puissance et se généraliser, indique Xavier Guesnu, directeur général Lafarge France. Notre expertise en matière de développement de béton prêt à l’emploi, parfaitement adapté à l’usage des éléments constructifs à imprimer, sert cet objectif que s’est fixé le groupe Spie batignolles. »
Lors des premiers tests, Lafarge a proposé une encre particulièrement performante en termes de résistance mécanique, de robustesse, et donc à fort prix de revient, affirment les partenaires. Au fur et à mesure des expérimentations, Lafarge réfléchit à la conception de nouvelles encres plus adaptées à la nature et à l’utilisation des éléments imprimés en 3D, tels que les boîtes de réservation, les nœuds de poutre ou les coffrages qui permettent de concilier qualité, coût et rapidité d’impression. Parmi ces nouvelles encres à développer, trois sont inscrites dans le cadre d’un partenariat d’innovation et de développement entre Spie batignolles et Lafarge France, signé en janvier 2024, dont une encre avec une formulation bas carbone qui afficherait les mêmes résistances qu’une encre standard.
« Il y a une véritable volonté de notre part d’intégrer l’impression 3D dans nos projets de façon quasi- systématique. Toutes les avancées menées depuis presque deux ans sont concluantes et démontrent que l’industrialisation de nos métiers est en marche. Notre productivité augmente, avec des encres de plus en plus perfectionnées et bas carbone, et un meilleur positionnement prix », indique Alexis Hermet.
Avec sa marque EmPrinte, Spie batignolles propose l’impression d’éléments constructifs et de mobiliers urbains en 3D. Il entend ainsi :
L’impression 3D constitue également un élément de réponse face aux enjeux de décarbonation.
Le développement de l’activité de sa marque EmPrinte contribue ainsi à réduire le bilan carbone sur plusieurs plans :
Globalement, l’objectif est de diminuer entre 30 % et 50 % les émissions de carbone des éléments produits en impression 3D par rapport à un mode constructif traditionnel.
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