Trois nouvelles start-up en lice pour intégrer l’accélérateur Santé-prévention du BTP
L’utilisation de l’IA comme levier de détection et de diminution des risques sur les chantiers. C'est le point commun de trois sociétés, TEA Group, Fastpoint et Alteia, qui se sont portées candidates pour rejoindre l’accélérateur Santé-prévention du BTP d’Impulse Partners,
Date de mise à jour : 19 mars 2024
Auteur : Chloé Devis
©DR
L’accélérateur Santé-prévention du BTP, la plate-forme d’innovations portée par le CCCA-BTP, l’OPPBTP, PRO BTP et la Fondation Excellence SMA, s’ouvre toujours plus largement aux apports en prévention de l’intelligence artificielle. L’incubateur soutenu par Impulse Partners s’apprête à sélectionner ses nouvelles recrues parmi trois entreprises en pointe sur le sujet. Fastpoint, TEA Group et Alteia ont eu l’opportunité de « pitcher » leurs solutions respectives lors de la Rencontre de l’innovation santé et prévention du BTP, qui s’est déroulée le 5 mars dernier.
De l’automatisation à l’aide à la décision, les algorithmes au service de la prévention
En préambule de l’événement, Pierre Marighetto, directeur technique de la start-up Kooping, a mis en exergue différents usages de l’intelligence artificielle au service de la prévention dans le BTP. Sur le plan opérationnel, elle peut ainsi être un outil d’aide à la création et à la saisie d’un bilan QSE. Sur le plan stratégique, elle peut aider les entreprises à récolter et analyser les informations nécessaires à l’élaboration d’actions ciblées en matière de santé-sécurité, comme c’est le cas avec l’application de détection des risques via la vidéo créée par Kooping. Elle peut aussi être un support de formation pour les nouveaux arrivants au moyen d’un modèle Chat-GPT, par exemple.
Trois start-up, déjà membres de l’accélérateur santé-prévention, ont ensuite apporté leurs témoignages respectifs en matière d’utilisation de l’IA. Meersens l’a mise au service de l’atténuation des risques environnementaux, avec un modèle prédictif qui s’appuie sur la surveillance et la modélisation en temps réel de diverses sources de pollution dans l’air et dans l’eau. De son côté, Nelia a présenté un retour d’expérience d’Eiffage Picardie autour de son application de détection des situations dangereuses sur chantier. Associée à une caméra Go Pro portée par un encadrant de chantier, cette solution, grâce à ses algorithmes entraînés, a la capacité de détecter cinq à six fois plus de situations à risques qu’un œil humain. Ces données font l’objet d’un debrief à chaud en visioconférence avec les experts de Nelia et d’un suivi dans le temps en lien avec les indicateurs et la politique prévention de l’entreprise.
Cet outil permet aux équipes de s’améliorer dans l’identification des risques et de valoriser les progrès accomplis, sur un mode ludique : il n’y a pas de sanction en cas de manquement, et les images sont anonymisées.
Captiv (TEA Group) : évaluer l’adaptation aux contraintes physiques de l’activité
Du côté des postulantes à l’intégration dans l’écosystème d’Impulse Partners, TEA Group, spécialisée dans l’analyse des interactions homme/environnement, a présenté Captiv, une solution de mesure de l’activité physique. Elle permet, par exemple, d’évaluer l’adéquation d’un poste de travail à une personne porteuse d’une pathologie cardiovasculaire dans le cadre d’une reprise d’activité. Le dispositif prend la forme d’une ceinture équipée de capteurs permettant de mesurer la fréquence cardiaque tout au long des différentes phases de travail durant une journée. L’IA, utilisée pour la lecture du tracé cardiaque, est alimentée par une expertise médicale de pointe et les données de santé sont conservées dans un serveur local. La start-up développe également des outils d’analyse des postures et de l’activité cérébrale.
SecuriSPOT (Fastpoint) : donner l’alerte et sensibiliser aux règles de prévention
De son côté, Fastpoint a mis en avant une solution tout-en-un, sans connexion externe, de prévention des accidents sur les chantiers. La technologie SecuriSPOT permet de repérer, au moyen de capteurs associés à des caméras vidéo, des situations potentiellement accidentogènes : présence en zone sous charge, défaut de port d'EPI, présence dans une zone dangereuse, détection d’homme à terre… Elle donne l’alerte par des alarmes visuelles ou sonores transmises à des dispositifs connectés. Par ailleurs, l’analyse des données collectées permet de quantifier l’exposition aux risques par heure, par jour et par site, et de sensibiliser les salariés aux règles de sécurité. De nouveaux cas d’usage peuvent être implémentés au fur et à mesure.
Alteia : croiser sécurité et productivité à partir de flux d’images variés
Enfin, Alteia a mis au point une suite logicielle qui combine des flux de données visuelles issues de différentes sources (caméras, smartphone, satellites, radars, drones…), la vision par ordinateur et des modèles d’intelligence artificielle pour améliorer la performance et la sécurité des infrastructures et des chantiers. Le dispositif permet d’alerter sur des situations à risque – présence sur des zones dangereuses, équipements manquants, respect des distances de sécurité, comportements inattendus… –, de réaliser des mesures comme le comptage des ouvriers sur un site, les distances parcourues…, de surveiller les entrées/sorties sur un chantier… Modulable et évolutive en fonction des besoins et de la stratégie de l’entreprise, la plate-forme Aether permet de produire des statistiques en temps réel, de retrouver et visionner des séquences vidéo précises, et de suivre et croiser des indicateurs prédéfinis en matière de sécurité et de productivité. L’offre comprend, pour les entreprises les plus petites, des applications « packagées ».