Conditions de travail: sujet prioritaire pour les élus de CSE
Les représentants du personnel élus dans les CSE se sont soumis à des vigilants sur le prix en compte des sujets de santé-sécurité et des conditions de travail dans cette nouvelle instance, selon une étude. Ils sont aussi demandeurs de formations sur ces thèmes.
Date de mise à jour : 10 févr. 2020
Auteur : Isabelle Condou
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Une large majorité (67%) des élus du personnel estiment avoir été bien préparés pour négocier le passage en comité social et économique (CSE), selon une enquête* réalisée par l’Ifop pour Syndex, cabinet d’expertise spécialisé dans l’accompagnement des représentants des salariés. Publié le 23 janvier dernier, ce sondage souligne toutefois que 39 % des élus redoutent une moins bonne prise en compte des enjeux de la santé au travail. De plus, 36 % craignent une diminution de leurs moyens et 39 % un affaiblissement de leur poids face à la direction.
Sujets économiques et sujets de conditions de travail
Selon Syndex, les représentants du personnel s’interrogent sur la capacité du CSE à traiter à la fois des sujets économiques et des sujets de conditions de travail, et de santé-sécurité au travail. Et ce, alors même que 63 % d’entre eux citent comme sujets prioritaires les conditions de travail et 62 % les risques psychosociaux. Les choix stratégiques de l’entreprise sont mentionnés par 47 % de l’échantillon et les enjeux économiques et financiers par 40 %.
Besoin de formation sur les sujets de santé-sécurité
Par ailleurs, le périmètre de la nouvelle instance conduit 68 % des élus interrogés à exprimer un besoin de formation sur les sujets santé, sécurité et conditions de travail. Plus de la moitié d’entre eux sont également demandeurs d’accompagnement sur la maîtrise du fonctionnement du CSE et 45 % sur l’économique. « Le départ des anciens élus de CHSCT qui ne se sont pas représentés accentue les efforts que doivent déployer sur ces sujets les nouveaux élus inexpérimentés », remarque le cabinet d’expertise.
Réduction des heures de délégation
42 % des représentants des salariés interrogés expérimentent la nouvelle instance depuis plus de six mois. Sur l’ensemble de l’échantillon, ils sont 69 % à penser que la nouvelle instance a ou va modifier leur situation en tant que représentant du personnel : 57 % subissent une réduction de leurs heures de délégation et 52 % prévoient un investissement personnel accru.
Interrogés sur la qualité du dialogue social au sein de leur entreprise, les représentants des salariés le jugent insatisfaisant dans 51 % des cas. Ils sont 14 % à le trouver de bonne qualité. En outre, les directions sont perçues comme les gagnantes de cette réforme, pour 78 % des élus interrogés. Plus de la moitié d’entre eux anticipent une détérioration du dialogue social dans leur entreprise à la suite du passage en CSE. Ils étaient 60 % à le penser en 2018.
*Enquête réalisée auprès de 812 élus du personnel, avec une phase qualitative de douze entretiens.