ACTU étude métier Couvreur OPPBTP

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    Une étude métier sur les conditions de travail des couvreurs vient d'être publiée par l'OPPBTP. Menée en partenariat avec la Fédération SCOP BTP et l’Union des métiers du génie climatique, de la couverture et de la plomberie de la FFB (UMGCCP-FFB), elle s’appuie sur la participation de trois entreprises volontaires et a été réalisée en collaboration avec trois services de prévention et santé au travail (SPST) : le SIST 79, l’AST BTP 13 et le Pôle Santé Travail Métropole Nord.

    Pour réaliser cette étude métier, l’OPPBTP et ses partenaires se sont appuyés sur la méthode d’analyse et d’évaluation des conditions de travail (Maect), qui repose sur l’examen d’une situation de travail représentative du métier par une équipe pluridisciplinaire composée de médecins du travail, de préventeurs, dont des ergonomes (OPPBTP/SPST), de métrologues et d’experts métier.

    La situation de référence retenue concerne la majorité des entreprises de couverture et portait sur les travaux de rénovation de couverture en petits éléments d’une maison individuelle ou d’un petit collectif (R+1 ou R+2). D'autres critères ont été pris en compte comme la surface de toiture, l’effectif en place, le type d’échafaudage et le mode d’approvisionnement et d’évacuation (monte-matériaux, grue…).

    Ainsi, grâce au volontariat de trois entreprises, les activités ont pu être analysées sur trois chantiers, dans trois régions différentes.

    Lire l'étude.

    Couvreurs : optimiser les conditions de travail grâce aux observations de chantiers

    L’étude porte sur l’analyse de 122 heures de travail observées sur chantier, à travers l’évaluation de 21 facteurs répartis en quatre thèmes. Elle a mis en évidence un certain nombre de savoir-faire et de bonnes pratiques. L’étude met également en évidence des pistes d’amélioration, notamment :

    • Sur l’organisation de chantier : il apparaît qu’une réflexion pourrait être menée sur la préparation et, notamment, la sécurisation des petits chantiers. L’identification des besoins du client et des contraintes du site, l’adéquation des matériels, des équipements et des ressources (formation des intervenants) et les installations d’hygiène mériteraient d’être davantage anticipés ;
    • Sur l’environnement de travail et les risques associés : le principal risque pour les couvreurs reste la chute de hauteur, avec, sur les chantiers observés, des échafaudages pas toujours adaptés à la configuration du bâtiment. Ils sont également exposés aux aléas météorologiques (pluie, gel, chaleur, fort rayonnement), au bruit et aux poussières et, dans une moindre mesure, à d’autres risques d’accidents (chute de plain-pied, heurt, chute d’objets, écrasement, coupure, projections…) ;
    • Sur les activités physiques : des efforts (parfois intenses) et des manutentions répétées sont constatés. En outre, l’étude des chantiers montre que l’activité induit de fréquentes postures contraignantes telles que dos courbé ou à genoux/accroupi. Les couvreurs sont également souvent en position de déséquilibre pour les tâches réalisées sur la toiture.

    Préparation de chantier, matériels et équipements utilisés... des pistes d'amélioration

    Des choix organisationnels et techniques pertinents peuvent préserver efficacement la santé et la sécurité des travailleurs. Le rapport identifie toute une série d’actions d’amélioration des conditions de travail à privilégier.

    • Préparation de chantier : une phase de diagnostic et de devis exhaustif, établie avec le maître d’ouvrage, permettrait une meilleure identification des besoins du client et éviterait les prestations supplémentaires demandées en cours de chantier. Elle conduirait également à une meilleure anticipation des moyens matériels, de l’implantation des stocks et des circulations (notamment pour les approvisionnements et l’évacuation des déchets), faciliterait le travail et améliorerait l’adéquation des moyens prévus vis-à-vis des caractéristiques du chantier.
    • Matériels et équipements utilisés : la mise à disposition d’équipements permettant une mécanisation des approvisionnements jusqu’en toiture et des évacuations de déchets, aiderait à la réduction des contraintes physiques. De même, la mise en place d’une zone de réception adaptée et d’une gestion des flux régulière améliorerait les circulations et diminuerait l’encombrement des zones de travail. Enfin, la parfaite adéquation des matériels de sécurisation du bas de pente et des rives de toiture (échafaudage et garde-corps) diminuerait l’exposition aux risques de chute et favoriserait la concentration des équipes sur leurs seules tâches techniques et la réalisation du travail.
    • La poursuite de la formation et de la sensibilisation des salariés (travaux en hauteur, EPI…) participerait également à faire progresser les conditions de réalisation du travail.

    L’adaptation réelle des formations au montage/démontage des équipements de travail en hauteur aux besoins des couvreurs est également un axe d’amélioration fort.

    Dans cette optique, une instance d’amélioration des conditions de travail, constituée de représentants des organisations professionnelles et d’entreprises, a déjà initié des premiers travaux sur :

    • les échafaudages positionnés en bas de pente de toiture, afin de définir de façon précise les besoins des couvreurs, d’aider les entreprises dans le choix de l’équipement et d’aboutir ainsi à une meilleure adéquation des matériels utilisés ;
    • les équipements de sécurisation des rives de couverture, avec des travaux initiés avec les industriels pour identifier les spécificités des rives et faire l’inventaire des matériels de protection existants, en vue de les améliorer et de faciliter leur installation et leur utilisation.

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