Valobat veut mettre un coup d’accélérateur au tri des déchets du BTP

L’éco-organisme Valobat a dévoilé sa feuille de route pour 2025 sur le salon Batimat… et elle s’annonce ambitieuse ! Mise en place depuis seulement 2023, la filière REP des matériaux de construction (voir encadré) monte en puissance de manière spectaculaire, affirme Hervé de Maistre, président de Valobat.

Rappelons qu’une éco-contribution, dont les barèmes sont fixés chaque année pour les différents types de déchets, permet de financer le réseau de collecte et la valorisation des matériaux. C'est le principe, du pollueur payeur. Objectif : éviter que les déchets ne soient enfouis, et favoriser leur traitement et valorisation, voire leur réemploi.

Valobat annonce ainsi aujourd’hui le déploiement de 3 000 points de reprise, dont 1 500 déchetteries professionnelles et l’autre moitié publiques. Ces dernières, devraient doubler en nombre l’année prochaine grâce à une contractualisation en cours, ouverte depuis un an. Enfin, la collecte des déchets (2 millions de tonnes en 2024) sera multipliée par trois, d’ici à fin 2025.

Les canaux de récupération des déchets du bâtiment

Outre les déchetteries, deux autres canaux de récupération des déchets ont été mis place :

• la reprise sur les chantiers via les 800 gestionnaires de déchets, c’est-à-dire les organismes spécialisés dans la reprise et le traitement. Il s’agit d’un procédé plutôt long à développer et à faire adopter, selon Valobat.
  

• la reprise sur entrepôt, qui intéresse certains types d’entreprises spécialisées comme les menuisiers. Ces derniers disposent en effet d’ateliers de stockage, utilisables pour les déchets. On compte quelque 350 entreprises signataires et 1 000 demandes en cours pour les contrats entrepôt. Avantage : si les déchets sont triés, la reprise est gratuite.

Déchets inertes : reprise possible à l’entrepôt

Le service de reprise à l'entrepôt sera par ailleurs étendu en 2025 aux déchets inertes (gravats, béton, brique, tuile…). Le service est gratuit si les quantités de déchets sont importantes. Pour les entreprises dont les quantités sont moindres, le dispositif sera simplifié. L’entreprise fera appel à un gestionnaire de déchet (800 référencés) et ne paiera plus le transport jusqu’à la plate-forme de massification des déchets.

Enfin, Valobat annonce la prise en charge des fonds de toupie aux fabricants de béton prêt à l’emploi (BPE), à la suite de leur demande depuis la création de la REP.

Accélérer les gestes de tri : un guide pédagogique et une hotline pour les entreprises

Outre le programme ambitieux de collecte, Valobat veut aussi accompagner les entreprises dans le passage à l’acte, en les incitant à trier. « C’est un changement d’habitude pour les acteurs du BTP, et donc, c’est parfois compliqué », indique Rami Jabbour, directeur marketing et communication.

Plusieurs initiatives ont ainsi été mises en place, comme le déploiement d’un « Guide de tri » et, depuis deux mois, un numéro de téléphone. Cette hotline du tri est disponible du lundi au vendredi (voir encadré).

Des formateurs et des « ambassadeurs de chantiers » pour expliquer les bons gestes de tri

Enfin Valobat financera un réseau de formateurs locaux pour sensibiliser les maîtres d’œuvre et d’ouvrage, mais aussi pour former les entreprises de travaux et artisans (entreprises entre 11 et 250 salariés). Ces formateurs devront former environ 12 000 professionnels d’ici à fin 2025 (4 500 maîtres d’œuvre et d’ouvrage et 7 500 entreprises du BTP). L’accompagnement des entreprises prendra sans doute quelques années, au moins deux à trois ans, estime l’éco-organisme.

À horizon 2025, Valobat expérimentera « les ambassadeurs de chantiers », soit une dizaine de personnes, qui apporteront « la bonne parole aux entreprises » sur les bonnes pratiques de tri dans le cadre de « quarts d’heure de tri ». Si le test est concluant, les « ambassadeurs de chantiers » seront massivement déployés.