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« Contre le bruit, j’agis », retour sur la Journée technique nationale 2025

« Contre le bruit, j’agis », la Journée technique nationale organisée par l’OPPBTP le 18 mars dernier, a été l’occasion d’échanges riches entre experts et entreprises engagées pour maîtriser ce risque. Une journée qui a également permis d’exposer de nombreuses solutions pour agir contre le bruit, avec des acteurs offrant des solutions techniques éprouvées et innovantes.

Date : 27/03/2025

V L

Virginie Leblanc

« Contre le bruit, j’agis », retour sur la Journée technique nationale 2025

© OPPBTP

« Moins de bruit sur les chantiers, c’est possible ». C’est le message qu’ont porté les intervenants de la Journée technique nationale « Contre le bruit, j’agis », portée par l’OPPBTP et qui s’est tenue à Paris le 18 mars dernier. À commencer par Thiébault Clément, directeur technique de l’OPPBTP. « Il y a quelques années, on ne portait pas de bouchons d’oreilles sur les chantiers, les prix ont baissé et je remarque de gros progrès dans leur diffusion. Toutefois, des compagnons peuvent encore ne pas les porter. Il y a donc un énorme travail à mener pour la prévention sur ce risque spécifique. Il est important de comprendre pourquoi le compagnon ne les porte pas et de travailler sur les facteurs humains pour que le port devienne systématique. » Pour accompagner les entreprises, l’OPPBTP mène des actions de conseil sur le terrain et fournit une multitude de documents et solutions pour aider les entreprises à progresser sur ce sujet. Une boîte à outils est accessible sur le site preventionbtp.fr et un kit pédagogique pour animer des rendez-vous de chantier sur le thème du bruit sera disponible gratuitement en avril. 

Si les compagnons portent moins d’attention à ce risque, qui ne les met pas en danger de mort immédiate, c’est peut-être aussi par manque de connaissances des impacts délétères que le bruit peut avoir sur leur santé. Pour autant, le baromètre de l’Association nationale Audition-Ifop 2024 relève que :

  • 83 % des travailleurs du BTP se disent gênés par le bruit,
  • 59 % des actifs occupés en chantier, atelier déclarent que leur santé auditive a été impactée,
  • et 52 % des salariés du BTP constatent une diminution momentanée de compréhension de la parole.

Données auxquelles le Dr Emmanuelle Brichet, médecin du travail au SPSTI GAS BTP, ajoute que 40 % des salariés témoignent souffrir d’acouphènes et 35 % des salariés sont atteints de surdité. C’est dire si le sujet n’est pas négligeable. D’autant que l’audition permet de disposer d’un système d’alerte et de vigilance constante jour et nuit. L’audition est en danger, a rappelé le Dr Brichet, si l’exposition sonore quotidienne (niveau de pression acoustique continue) dépasse 80 dB(A) et si le niveau de pression acoustique de crête dépasse 135 dB(C). Or, de nombreuses situations de travail dans le BTP exposent à de tels niveaux si la prévention collective et individuelle est défaillante.

Actu Journée Bruit 2025

L’exposition au bruit peut entraîner : une fatigue auditive, des acouphènes (20 millions de Français en souffriraient), de l’hyperacousie, un traumatisme sonore, une surdité… Et, malheureusement, la prise en charge médicale est bien souvent retardée : il faut compter environ sept ans entre le début des symptômes et la première consultation médicale.

Actu Journée Bruit 2025 Source : Webinaire GEST « bruit en entreprise »/Cotral

Et l’exposition au bruit n’a pas que des impacts sur l’audition. Elle altère la qualité de vie et la qualité du travail. Elle a des répercussions sur le risque de troubles cardio-vasculaires, augmente le risque d’infarctus, de tension, de fatigue cognitive… Elle a également des répercussions sur le sommeil, et donc peut entraîner une baisse des capacités attentionnelles, ce qui est problématique sur les chantiers. C’est aussi une source de stress très importante. In fine, elle favorise la survenue d’accidents du travail.

Consulter le programme de la journée et les supports diffusés.

Lire aussi :

Des surdités professionnelles sous-évaluées

Au-delà des accidents ou maladies professionnelles engendrés par le bruit, celui-ci a un coût. Nicolas Trompette, expert Assistance conseil-Acoustique au Travail à l’INRS indique que le nombre de surdités professionnelles reconnues a baissé de 40 % mais la part du BTP est passée de 15 % à 35 %. Le coût direct est estimé à 120 000 euros (statistiques AT-MP, 2016) tandis que le coût indirect s’élève à 10 millions d’euros selon de rapport de la commission de sous déclaration des AT/MP publié en 2020, qui estime à 25 500 le nombre de cas non déclarés. « Les chiffres ne sont pas fiables en France, on a une énorme sous-déclaration », relève-t-il.

La réglementation impose des limites pour deux risques : une exposition sonore quotidienne excessive ou un bruit soudain trop élevé.

Actu Journée Bruit 2025  

Nicolas Trompette a pris l’exemple d’une évaluation réalisée auprès d’un maçon coffreur. La dose globale reçue sur 2 h 30 s’est élevée à 87 dB(A), équivalent à 81,7 dB(A) sur 8 heures. « On a observé que le vibrage était la principale contribution à son exposition»

Le mesurage de l’exposition sonore est codifié, et « même si la norme ISO 9612 n’est pas obligatoire, si elle n’est pas utilisée, l’entreprise doit prouver que sa méthode est aussi fiable », précise Nicolas Trompette. La norme intègre trois stratégies de mesurage : tâches, fonctions, et par journées entières. Le mesurage par fonctions n’étant pas pertinent pour le BTP.

Une fois le mesurage et l’évaluation du risque réalisée, il s’agit d’organiser les moyens de prévention collective appropriés. Nicolas Trompette rappelle que, dans l’ordre d’efficacité, les axes de la prévention pour réduire le bruit à la source sont :

  • L’ encoffrement,
  • Le traitement acoustique,
  • L’écran acoustique,
  • La cabine insonorisée,
  • Et enfin, la protection individuelle.

Celle-ci est bien le « dernier rempart » comme le précise le Code du travail : « En cas d'impossibilité d'éviter les risques dus à l'exposition au bruit par d'autres moyens, des protecteurs auditifs individuels, appropriés et correctement adaptés, sont mis à la disposition des travailleurs. »

L’expert de l’INRS rappelle qu’il faut avoir conscience que l’efficacité affichée par les fabricants est moindre que celle effective in situ. L’enjeu sur le chantier étant que le port des PICB soit effectif et que ceux-ci soient bien compatibles avec les autres EPI. D’où l’importance de bien sensibiliser et former les opérateurs sur le sujet.

À noter : le retrait d’un protecteur 30 dB d’atténuation pendant 5 minutes réduit à 21 dB son efficacité journalière.

Au cours des échanges avec la salle, Guillaume Coquel, de la Direction générale du Travail, a rappelé l’existence d'un arrêté du 30 août 1990 « applicable à la construction ou à l'aménagement des locaux de travail visés à l'article R. 235-11 du Code du travail, où doivent être installés des machines et appareils susceptibles d'exposer les travailleurs à un niveau d'exposition sonore quotidienne supérieur à 85 dB(A). »

« Il faut se poser la question des raisons qui expliquent pourquoi on met beaucoup d’énergie dans la prévention pour un impact encore limité », avance Sébastien Leroy, porte-parole, responsable des projets de l’Association nationale de l’audition. Sébastien Leroy évoque des freins culturels : la perte d’audition serait symbole de vieillesse, de handicap… Et surtout, « l’audition ne fait pas encore partie des axes stratégiques car on n’en meurt pas […]. Dans l’entreprise, il faut pousser les dirigeants à instituer l’audition parmi les axes stratégiques et en faire un sujet de prévention primaire plus fort. » Ne plus seulement agir sur le volet curatif. « C’est un changement culturel à opérer », affirme-t-il.

Lire aussi :

Lutte contre le bruit : des témoignages d'Eiffage Construction et de la SNCF

Côté entreprises justement, Aurélien Boyé, directeur Prévention d’Eiffage Construction a témoigné de l’évolution des pratiques de l’entreprise : « En 2024, on a décidé d’être plus proactifs sur le sujet du bruit et de tenir compte de l’environnement complet du chantier. On travaillait déjà avec Earsonics pour la réalisation de nos protections sur mesure. L’entreprise est venue nous proposer un boîtier prenant en compte tout l’environnement du chantier et pas seulement la tâche réalisée. »

Un chef de chantier a été équipé de ce boîtier et « il s’est rendu compte qu’il y avait du bruit partout. Tout le monde en a pris conscience », rapporte Aurélien Boyé. L’entreprise s’est rapprochée de la médecine du travail afin d’obtenir des données concernant ses ouvriers pour organiser une prévention adaptée. « On tient compte du niveau d’audition de chacun, et on a décidé d’en faire une des causes principales de nos incontournables, se félicite le responsable prévention. Cela faisait plus de dix ans qu’on sensibilisait sur le sujet mais il fallait revenir au terrain pour progresser encore. »

De son côté, Christophe Tharaud, directeur commercial du département Earpad d’Earsonics a rappelé que l’objectif est de porter ses protections en permanence dans les environnements bruyants. L’Earpad Sécurit effectue un ensemble de mesures du bruit toutes les secondes, et lorsque le seuil de 87 dB (valeur limite d’exposition VLE) est dépassé, il déclenche automatiquement une série de trois bips et de trois flashs lumineux rouges, il informe le porteur d’un risque potentiel en cas de multiples répétitions.

Pour expliquer la politique bruit de la SNCF, Michaël Hernandez, ingénieur spécialiste Acoustique facteurs humains chez SNCF Voyageurs, est parti d’un constat : la volonté d’améliorer le confort de travail des agents et de diminuer les arrêts de travail. Avec, en ligne de mire, le fait qu’une maladie professionnelle coûte 130 000 euros par an. « Nous formons nos préventeurs d’établissement pour qu’ils puissent faire des mesurages et remplir les DU. »

Spécificité de la SNCF oblige, il faut travailler sur la perception des alarmes dans le bruit et bien entendre les annonces de sécurité. Les agents travaillant en bord de voie étant en situation de risque mortel d’être heurtés par un train. « Nous formons aussi les managers sur une journée, car ils ont un devoir exemplarité : veiller au port des PICB sur le terrain. Le but n’est pas de sanctionner mais de dire aux équipes qu’il s’agit de protéger leur santé et leur audition. » L’entreprise a développé une application mesurant l’exposition au bruit et lui fournissant une base de données pour faire son évaluation.

Du côté des moyens de protection collective, Michaël Hernandez a présenté différentes solutions utilisées : un aménagement d’un centre de formation soudure avec des baffles acoustiques, des cabines insonorisées pour servir de banc de test des systèmes d’annonces, un atténuateur de bruit pour la vidange et l’essai de frein, etc.

S’agissant des protections individuelles, les salariés sont associés au choix des équipements proposés, dont la gamme est variée. Trois critères sont essentiels : que l’équipement soit efficace, à coût modéré et confortable. Auxquels s’ajoutent la nécessité qu’il soit compatible avec les autres EPI et qu’il permette d’entendre les signaux de sécurité.

D’où l’intérêt de porter des PICB à filtre plat en risque ferroviaire, qui réduisent le bruit de 10, 15 ou 20 dB, mais autorisent la perception des alarmes.

Les principaux généraux de prévention appliqués au bruit

Mohamed Trabelsi, responsable EPI à la Direction Technique de l’OPPBTP, a tenu à rappeler la nécessité de s’appuyer, comme pour tous les autres risques à évaluer et prévenir, sur les principaux généraux de prévention. Ainsi, la prévention collective doit toujours venir en priorité par rapport aux équipements de protection individuelle. L’employeur doit mettre à disposition des EPI adaptés et vérifier qu’ils sont portés, en associant les salariés. « Certains évoquent un dixième principe général de prévention : associer le salarié au choix des EPI, mais pour moi c’est évident. »

Les employeurs peuvent faire appel à des experts, acousticiens, SPST, pour évaluer clairement les niveaux d’exposition.

De plus, Mohamed Trabelsi incite les entreprises à adopter une logique OTH (facteurs organisationnels, techniques et humains). Par exemple, ils relèveront :

  • du facteur organisationnel, le choix de modes opératoires et de matériaux moins bruyants ; l’éloignement des équipements bruyants des zones de travail ;
  • du facteur technique : le choix de machines et équipements moins bruyants ;
  • du facteur humain : l’éloignement du personnel non essentiel des zones bruyantes.

Actu Journée Bruit  

De nombreuses solutions existent pour se protéger du bruit, partagées sur le site Internet PréventionBTP.

Ainsi : un disque de diamant de découpe silencieux, un compacteur télécommandé de type pied de mouton, une bâche acoustique pour réduire les nuisances sonores, etc.

Une soufflette silencieuse fait gagner 15 dB(A), des panneaux acoustiques dans un garage, de 5 à 10 dB(A), l’encoffrement d’une presse à parpaings de - 25 dB(A) et -45 dB(A) au poste de commande, etc.

Certaines solutions étudiées par l’OPPBTP ont dégagé des rendements intéressants. Un pulvérisateur à pompe électrique pour faciliter l’abattage des poussières lors des découpes a généré plus de 7 euros de gains pour un euro investi.

Un disque diamanté pour découper et chanfreiner des canalisations a généré plus de 9 euros de gains pour un euro investi.

S’agissant des EPI, ils sont le dernier recours donc ils doivent être fiables. Les PICB sont classés en catégorie 3 depuis un règlement européen de 2016, pour le caractère irréversible des dommages que le bruit peut causer et ils doivent disposer d’un marquage CE. Un guide publié par l’OPPBTP aide les entreprises à faire leur choix.

« On a tendance à dire que les bouchons moulés sont chers. Mais il faut évaluer le coût sur la durée », souligne Mohamed Trabelsi, qui rappelle l’importance d’associer médecins, salariés au choix de ces EPI, d’organiser des phases de test et de vérifier la compatibilité avec les autres EPI. « Des coquilles mal ajustées par rapport au casque, c’est ce que je vois le plus comme souci sur chantiers », observe-t-il.

Autres points de vigilance : faire attention à l’hygiène quand on manipule ses protections et bien nettoyer les bouchons personnalisés, éviter la surprotection car le compagnon équipé doit rester connecté avec ses collègues et son responsable. Spie batignolles Malet a, par exemple, doté ses compagnons de casques communicants, qui filtrent les sons dangereux.

Entreprises, comment se faire accompagner par des spécialistes des nuisances sonores ?

Fabien Krajcarz, directeur du bureau d’études Gamba, a expliqué comment il travaille avec les entreprises qui font appel à ses services. L’objectif est de « chercher le meilleur compromis technico-économique pour l’entreprise, avec une priorité accordée à la prévention collective. » Comment éviter les déceptions lors d’un projet d’insonorisation ? « On est souvent appelés en pompiers mais on nous appelle aussi en conception. L’important est de bien identifier les risques car un niveau sonore peut être fourbe si, par exemple, on ne s’appuie que sur une cartographie précise, à ne pas confondre avec la dosimétrie. »

Selon Fabien Krajcarz, il y a entre 5 et 10 dB d’écart : la cartographie sous-estime l’exposition des salariés et on passe à côté d’événements courts et intenses. La dosimétrie permet au contraire de très bien évaluer l’exposition au bruit et hors effets des PICB.

L’employeur doit exprimer son besoin dans un cahier des charges, consulter les entreprises et les comparer, poser un jalon de suivi et sécuriser les opérations de réception. L’objectif de l’entreprise doit être mesurable et partagé avec les fournisseurs. Une erreur à ne pas commettre : tout miser sur l’insonorisation des machines ou du bâtiment, le meilleur compromis étant de faire avec les deux. Et surtout anticiper l’insonorisation du bâtiment car, a posteriori, le coût est exorbitant.

Comment utiliser l’IA pour qualifier le bruit ? C’est ce que propose Nicolas Côté, fondateur et dirigeant de Wavely. « Notre objectif est de déterminer s’il y a une nuisance sonore ou pas sur le chantier. Et l’ IA va nous faire remonter le type de source », explique le dirigeant. Un enjeu d’autant plus important qu’une étude de l’Ademe de 2021 a calculé que le bruit sur les chantiers générerait environ 273 millions euros liés aux pertes de productivité. Le son est utilisé comme déclencheur d’intervention via une détection, une identification et une localisation des événements. Cela permet d’intervenir au bon moment, au bon endroit avec une réponse adaptée, soit pour stopper une nuisance sonore ou améliorer la sécurité des compagnons. Des capteurs acoustiques connectés vont enregistrer les sons, autant de données transmises sur une plate-forme cloud. Wavely travaille avec la société Uby, qui intègre les capteurs pour la surveillance des chantiers. Cette collaboration lui permet d’adapter son système et de développer un algorithme d’identification jusqu’à dix-sept sources de bruit sur les chantiers : « Nous pouvons distinguer ce qui est dû au chantier, aux riverains ou aux transports publics », précise Nicolas Côté.

L’objectif d’Ecib bruit, société spécialisée dans le traitement des nuisances sonores industrielles et environnementales, qui intervient souvent après les bureaux études acoustiques, est de réduire l’impact du bruit sur l’environnement et la santé des salariés. Selon Benoît Bollengier, responsable développement de la société, les solutions proposées pour réduire le bruit à la source sont, par exemple, dans l’industrie, les capotages. « On prend en compte les contraintes ergonomiques, aéroliques, techniques, le plus compliqué étant de prendre en compte ces différentes contraintes et, quand on ne peut pas complètement capoter, on peut proposer un réseau de baffles suspendues pour casser la réverbération du bruit. »

La société propose aussi des cabines acoustiques, de simples cloisons en atelier, le traitement de la réverbération, par exemple quand des ponts roulants sont présents dans un atelier. Sur les chantiers, elle propose également des bâches acoustiques, « avec une efficacité quand même limitée, 5 à 6 dB de gains », des écrans temporaires et des écrans mobiles.

Protection contre le bruit : des solutions collectives et individuelles

Comment réussir la mise en place de protections auditives sur mesure, quand la réduction à la source n’a pas suffi ? C’est à cette question qu’a voulu répondre Gwenolé Nexer, Cotral Lab, directeur de la performance et transformation dans son intervention. L’objectif est que les protections soient portées sur les chantiers, et le directeur a présenté les avantages du sur mesure selon lui. Tout d’abord la protection est adaptée puisqu’elle respecte la morphologie des conduits auditifs, elle est efficace car il faut passer les deux coudes du conduit et elle s’adapte aux métiers, elle est confortable et valorisante car l’entreprise a fait le choix d’investir pour le bien-être et la santé des salariés. De plus, la solution est évolutive, durable et économique. Il cite une étude de la Cramif de 2019 ayant calculé un coût annuel du bouchon à usage unique à 66 euros, comparé à 20 euros pour les bouchons sur mesure.

Gwenolé Nexer a rappelé l’importance de la prise d’empreinte, qui doit être de qualité, pour qu’ensuite les protections soient bien portées. Autre élément important : accompagner la mise en place et former les opérateurs au risque bruit. À cela s’ajoute un nécessaire contrôle d’efficacité des protections et une attention portée à l’hygiène pour éviter d’éventuelles irritations ou infections.

Sylvie Sermage, ingénieur application 3M, responsable gamme passive et communicante, est venue présenter la gamme passive des solutions proposées par 3M : bouchons à rouler, à tige, réutilisables, arceaux antibruit (peu utilisés dans le BTP), casques et coquilles. Avec pour chacune, leurs caractéristiques.

Un focus a été fait sur une solution communicante : Litecom plus, un casque avec talkie-walkie intégré, qui permet de communiquer en environnement bruyant, assurant une atténuation moyenne du bruit de 33 dB, avec une batterie rechargeable assurant 20 heures d’autonomie.

« Nous travaillons sur les actions à envisager à la source du bruit : changement de procédé, utilisation d’outils moins bruyants, expose Thomas Bonzom, ingénieur-conseil à la Carsat Languedoc Roussillon, responsable du centre interrégional de Mesures Physiques. Mais également sur les actions affectant la propagation du bruit et les actions sur le récepteur du bruit. » À savoir l’organisation du travail, la diminution de la durée d’exposition au bruit, et in fine la fourniture d’EPI.

Parmi les actions à la source du bruit, l’ingénieur-conseil a donné l’exemple du béton autolissant, qui a l’avantage de supprimer la vibration, évite le surfaçage, le ponçage et réduit le temps de bétonnage. Les mesures d’exposition relevées ont montré :

  • Lors du travail sur béton banché classique : une mesure de bruit à 92 dB(A),
  • Lors du travail sur béton banché autoplaçant : une mesure de bruit de 81 à 84 dB(A).

De plus, cela aboutit à la suppression de l’utilisation d’outils particulièrement bruyants (aiguilles vibrantes, piqueurs, hélicoptères…) et, de fait, réduit les expositions aux vibrations et améliore les postures. Le tout avec des gains financiers.

D’autres exemples d’action à la source ont été exposés comme celui d’une machine thermique pour projeter de l'enduit remplacée par une machine électrique, le remplacement d’une meuleuse par un coupe-tube à chaîne hydraulique pneumatique, etc.

Conseil aux entreprises : « La directive machines oblige à préciser le niveau sonore des machines, il est donc important d’intégrer le critère bruit dans votre choix. »

Par ailleurs, Thomas Bonzom a indiqué que les Carsat allaient financer des équipements moins vibrants à hauteur de 70 % grâce à la subvention risques ergonomiques (Fipu).

Des fabricants qui innovent

À l’issue de la journée de débats, plusieurs fabricants sont venus présenter leurs innovations.

3M

3M Peltor WS alert est un casque de protection auditive à énergie solaire.

Honeywell

Le Honeywell Impact In-Ear Pro Bluetooth est un protecteur auditif qui protège l’utilisateur des sons nocifs et lui permet de mieux écouter son environnement et de communiquer avec les personnes présentes, même dans des conditions bruyantes.

Cotral Lab

IT1 est un équipement qui combine une protection auditive sur mesure et un accessoire de communication connecté en Bluetooth.

Ellona

Ellona propose un service environnemental tout-en-un pour un suivi en temps réel des émissions, dont le bruit.

Uby

Uby assure la conception de systèmes de mesures, fournit, installe et maintien des capteurs avec systèmes de communication, développe et met à disposition des outils logiciels d’acquisition, de communication et de traitement des données mesurées

Milwaukee

Les protections auditives Bluetooth de Milwaukee, avec un mode chantier pour contrôler le son de son environnement, réduisent l'intensité des bruits extérieurs.

Meersens

Meersens propose une solution qui offre une vision et une surveillance multi-polluant à 360°, dont le bruit, en temps réel, historique et prédictive partout dans le monde, avec une grande précision, permettant d'atténuer les risques sur la santé.

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