Le télétravail dans le viseur de la cinquième semaine de l’audition au travail
Le télétravail se révèle une source de nuisance sonore pour de nombreux actifs. À l’occasion de sa cinquième semaine de l’audition, du 12 au 16 octobre, l’association JNA s’est interrogée sur les moyens d’accompagner cette évolution sociétale. Résultats de l’enquête « Comprendre la parole au travail, un défi ?».
Date de mise à jour : 8 oct. 2020
©Kathrin Ziegler via Getty Images
Pour la cinquième année consécutive, l’association JNA (Journée nationale de l’audition) organise sa « Semaine de l’audition au travail » (12-16 octobre 2020). Cette journée vise à sensibiliser les entreprises à l’importance de l’environnement sonore sur le lieu de travail. À cette occasion, une enquête Ifop-JNA « Comprendre la parole au travail, un défi ? » a été menée.
Les organisateurs se sont intéressés à l’impact du télétravail sur l’ouïe. Les enquêteurs ont interrogé des salariés, des artisans et indépendants, et des autoentrepreneurs. Le sondage révèle que 34 % des actifs travaillent à distance depuis la crise sanitaire liée à la Covid-19 (contre 25 % en 2019), soit temporairement soit de façon récurrente.
Les télétravailleurs gênés par le bruit
Paradoxe : alors que l’on s’attendait à ce que ce nouveau mode d’exercice du travail permette de réaliser ses missions dans un environnement plus calme, l’enquête révèle qu’une majorité des personnes en télétravail ont été gênées par le bruit (pollution sonore à l’extérieur de locaux, matériel utilisé, conversations téléphoniques, présence d’autres personnes du foyer dans une même pièce…).
Les résultats vont de 66 à 74 % pour les différentes dimensions : 74 % en échanges collectifs en visioconférence, 73 % au téléphone, 71 % en échanges individuels en visioconférence et 66 % avec leurs proches. Ce dernier chiffre soulève le fait que les difficultés auditives rencontrées depuis la Covid-19 impactent non seulement les communications professionnelles, mais également personnelles, dans le cadre privé. Le lieu de travail étant confondu à l’espace de vie privée, il est logique que la « frontière » du bruit ne s’arrête pas sur le lieu de travail.
De surcroît, cette gêne auditive est pour beaucoup répétitive : 40 % environ des répondants affirmant éprouver ces difficultés auditives « souvent », notamment lors d’échanges collectifs numériques (40 %) et d’échanges téléphoniques (39 %). À noter également que près des deux tiers des personnes (62 %) télétravaillant depuis la crise sanitaire utilisent un casque ou des écouteurs dans ce cadre. Or de récentes enquêtes pour la JNA ont montré que l’utilisation d’un casque ne va pas toujours de pair avec un réflexe de protection auditive.
Les télétravailleurs réguliers se sont déclarés plus gênés que les télétravailleurs occasionnels. Les télétravailleurs ont également été plus nombreux à réaliser un test auditif pour dépister une défaillance de leur ouïe que les autres actifs.
Les personnes travaillant dans le BTP et la construction répondent en grande majorité que le bruit sur leur lieu de travail est propice à déclencher des difficultés de compréhension orale dans la plupart des situations évoquées, en cas de conversations téléphoniques notamment (63 % contre 50 % en moyenne), de réunions de travail (56 % contre 42 %) et pour la perception des signaux sonores (36 % contre 27 %).Ils sont aussi, parmi les différents secteurs d’activité, les plus sujets aux dommages physiques et psychologiques dus au bruit sur leur lieu de travail, puisqu’ils sont 79 % à évoquer à la fois des effets sur l’équilibre général de leur santé (contre 73 % en moyenne) et sur l’apparition de troubles auditifs (contre 65 % en moyenne).