Header

Les dermatologues documentent les cas de surexpositions aux UV

À l’instigation des professionnels de la santé au travail du grand Est, les dermatologues s’attellent à nourrir un observatoire national des cancers cutanés et à établir un lien avec les secteurs d’activité. Objectif : que ces cancers soient reconnus comme maladie professionnelle.

Santé
H H

Hubert Heulot

media

« Pour mettre en place des règles de prévention applicables à tous, éviter les disparités selon les secteurs et les entreprises, la reconnaissance comme maladie professionnelle est maintenant essentielle », estime Luc Sulimovic, président du Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV).

Depuis juin dernier, il anime l’Observatoire des cancers cutanés favorisés par l’exposition professionnelle aux UV solaires (OCC-EXPRO).. Une plate-forme sur laquelle les dermatologues – ils sont 3 400 en France – sont invités à remplir un questionnaire caractérisant chaque nouveau cas de cancer de la peau, et à renseigner en parallèle l’éventuel lien avec l’activité professionnelle.

Lire aussi :

Réflexion sur le vêtement de protection

Le secteur du BTP figure parmi les principaux concernés par la surexposition aux UV. Comme les agriculteurs, les cueilleurs, les éboueurs, les jardiniers, tous les animateurs d’activités en extérieur, les coursiers à vélo, les guides de montagne…

L’association Santé Solaire estime qu’en France au moins 1,5 million de personnes sont concernées par le risque de développer un cancer cutané du fait de leur activité professionnelle. En Europe, dans un chiffrage datant déjà de 2009, l’Agence européenne de sécurité et de santé au travail (European Agency for Safety and Health at Work) comptabilisait 14,5 millions de travailleurs exerçant leur métier à l’extérieur pendant plus de 75 % de leur temps de travail. Facteur aggravant, les UV sont discrets. Si les rayons infrarouges brûlent, on ne sent pas les UV. On ne s’en méfie pas.

Le nombre de nouveaux cas explose dans les cabinets médicaux. À l’avenir, le réchauffement climatique fera que l’on aura tendance à se dévêtir davantage. « La meilleure protection contre les UV est pourtant le vêtement, sombre pour les repousser et ample pour que l’air circule et rafraîchisse. Il y a sûrement une réflexion à avoir sur les tenues de travail au soleil », suggère Luc Sulimovic.

Lire aussi :

Première recommandation du Haut conseil de la santé publique

Avec l’observatoire, ces acteurs visent une nouvelle étape pour rendre visibles ces cancers, parce qu’ils sont grandement sous-estimés. Le Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P) ne relève qu’environ 80 nouveaux cas par an, dans le cadre de l’observation des maladies à caractère professionnel (MCP). En comparaison, l’Allemagne recense 4 000 cas en 2023, rien que dans le BTP. Mais l’Allemagne, comme la Suisse, reconnaissent la maladie professionnelle.

« Il faudrait explorer les données de l’assurance maladie pour retracer le parcours professionnel des personnes atteintes, interroger l’échantillon démographique permanent (EDP) de l’Insee sur ces parcours professionnels », suggère Nadia Honoré, de l’observatoire régional de la santé du Grand Est.

Le Haut conseil de la santé publique a déjà recommandé l’inscription au tableau des maladies professionnelles. L’objectif est que ce soit effectif en 2026.

« Il y a urgence parce que c’est ce qui empêche aujourd’hui la prévention systématique dans toutes les entreprises, grandes comme petites. Que les moyens de protection, vêtements, chapeaux, lunettes, gants, écrans solaires, prennent place dans leur quotidien, même si cela coûte un peu d’argent », ajoute Luc Sulimovic.

Les dermatologues libéraux sont 10 % à avoir débuté les signalements. Le SNDV relance régulièrement. La collecte dure jusqu’à la fin 2025.

Pour Pierre Cesarini, directeur délégué de l’association Sécurité Solaire, mettant à la disposition du public nombre d’outils de communication et de sensibilisations (vidéos, affiches…), « il faudra aussi modifier les habitudes de travail pour éviter les expositions au soleil, ce qui coûtera aussi un peu d’argent. »

Découvrez la newsletter PréventionBTP

Tous les indispensables pour gérer et se former sur la prévention : les dernières actualités en prévention et dans le BTP et bien plus encore... C’est par ici !

Recevez notre magazine PréventionBTPJe m’abonne

Dernières infos :

Le magazine :

Découvrez la newsletter PréventionBTP

Tous les indispensables pour gérer et se former sur la prévention : les dernières actualités en prévention et dans le BTP et bien plus encore... C’est par ici !

Un service Logo OPPBTP


Newsletter PréventionBTP

Tous les vendredis, notre lettre hebdomadaire vous propose un condensé d’actualités sur la prévention et dans le secteur du BTP.

En savoir plus
Annoncer sur PréventionBTP

Insérez vos espaces publicitaires sur le site, le magazine, et/ou la newsletter PréventionBTP

Voir le Kit Média
Nos labels qualité

article-img
La prévention par métier

Explorez des solutions pratiques et réalistes pour améliorer la vie sur vos chantiers.


Essentiels

Construisez, avec toute l’entreprise, des mécanismes et systèmes de prévention adaptés et personnalisés.


Outils en ligne

Simplifiez-vous la vie avec des outils faciles et pratiques, qui vous aideront à mettre en place la prévention dans votre entreprise.

Ressources Prévention

Explorez des ressources pratiques pour sensibiliser les compagnons et sécuriser les situations de travail.


Actualités

Connectez-vous à l'actualité de la prévention : articles, événements, magazine…


Formation professionnelle

Montez en compétences grâce aux formations en ligne ou en présentiel.

    v0.0.93