Les entreprises ne sont pas assez mobilisées sur le sujet de la prévention, selon une étude
La Mutualité française publie les résultats d’une enquête menée auprès des Français et des entreprises de tous secteurs, dans le cadre son Observatoire de la santé au travail. Seuls 43 % des dirigeants disent avoir mis en place au sein de leur entreprise une politique globale de prévention en matière de santé au travail.
Date de mise à jour : 16 mars 2023
Auteur : Virginie Leblanc
©OPPBTP
Que pensent les Français de leur système de santé ? Quelle perception ont-ils de la mobilisation de leurs employeurs en matière de santé au travail ? Quelles sont leurs préoccupations quotidiennes sur le sujet ? C’est ce qu’a cherché à savoir la Mutualité française à travers son Observatoire sur la santé au travail, dédié à tous les secteurs professionnels, et dont l’édition 2023 a été publiée en février.
Un Français sur deux considère que les entreprises ne sont pas mobilisées sur le sujet de la prévention en santé au travail (amélioration des conditions de travail, développement d’actions), d’après cette étude*. De leur côté, beaucoup d’entreprises reconnaissent ne pas être impliquées en matière de prévention : seuls 43 % des dirigeants indiquent avoir mis en place au sein de leur entreprise une politique globale de prévention en matière de santé au travail. Les entreprises les plus petites ayant tendance à se montrer en déficit sur le sujet quand l’atteinte d’un seuil critique de 50 personnes incite davantage au développement d’une politique de prévention (76 %).
L'accès aux soins en santé au travail doit être facilité
Pourtant, signale le baromètre, les dirigeants partagent l’avis du grand public sur la nécessité de l’implication de l’entreprise dans le bien-être physique et mental de leurs salariés (90 %) et ses possibles répercussions positives, comme l’engagement et la fidélité plus grande des salariés (96 %).
Les difficultés au travail sont fréquentes mais encore taboues : seule la moitié des personnes ayant déjà été confrontées à ce type de situation déclare en avoir parlé. Les salariés privilégient leur médecin traitant ou les proches (collègues, entourage…) pour évoquer le sujet. Mais parmi les ressources existantes dans le cercle professionnel, seule la médecine du travail apparaît comme un interlocuteur possible, loin devant les structures de l’entreprise (ressources humaines ou organisations syndicales). L’accès aux soins en santé au travail doit donc être facilité, selon la Mutualité française.
Perçues comme jouant un rôle sur la santé de leurs salariés, les entreprises sont très attendues par les actifs sur leur engagement sur la question de la santé au travail, et notamment sur leurs actions en matière de prévention concernant les souffrances professionnelles (83 %)*. De plus, le baromètre rappelle que pour chaque euro investi dans la santé et la sécurité au travail, le gain pour l’employeur est environ deux fois plus élevé. L’amélioration de la santé au travail est donc un chantier majeur qui doit permettre de réduire les inégalités d’espérance de vie.
*Enquête Harris Interactive pour la Mutualité française (2023)
La Mutualité française a lancé son Observatoire en 2017, avec le concours de Toluna Harris Interactive, afin de proposer régulièrement un état des lieux des représentations des Français à l’égard de leur système de santé. État des lieux s’appuyant chaque année sur le croisement de données de perception et de données de comportement. L’édition 2023 comporte un focus particulier dans l’univers professionnel, afin d’évaluer la manière dont les Français perçoivent les enjeux de santé au travail et la façon dont ils évaluent la mobilisation des entreprises en la matière.
Deux enquêtes ont été réalisées :
- Un sondage quantitatif en ligne auprès de 3 222 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, réalisé fin 2022. Au sein de cet échantillon ont été interrogés 1 513 salariés. Un suréchantillon de 150 indépendants en activité a également été interrogé.
- Un sondage quantitatif par téléphone auprès de 201 dirigeants d’entreprises, représentatif des entreprises françaises d'un salarié et plus, fin 2022.