Les peintures en phase aqueuse et la suppression de certains solvants ont réduit le risque chimique pour les peintres. Des points de vigilance demeurent.
Date : 01/06/2021
Cendrine Barruyer
Le risque chimique associé aux peintures a été considérablement réduit, même si le métier de peintre est toujours classé cancérogène par le Circ1. Une simple mesure du souffle permet de dépister tôt un asthme ou une BPCO. De même, l’analyse d’urine détecte la présence, dans certains pigments, d’amines aromatiques, responsable de tumeurs de la vessie. Par ailleurs, d’importants progrès ont été réalisés dans la composition des peintures : suppression du plomb, des éthers de glycol les plus toxiques, développement des peintures en phase aqueuse (acryliques).
En revanche, la substitution de produits toxiques et dangereux, a fait émerger d’autres problématiques, à commencer par le risque allergique.
Les peintures à l’eau peuvent en effet renfermer des isocyanates très allergisants pour la peau et les voies respiratoires (eczémas, asthmes…). Les résines époxy ou polyuréthane, utilisées comme « liant » le sont également. Médecin du travail à l’APST BTP-06, le Dr Martine Pelser, rappelle que ces peintures nécessitent la présence de biocides pour éviter le développement de bactéries et autres moisissures dans les pots. La famille de molécules la plus utilisée est celle des isothiazolones. Des produits extrêmement allergisants.
Les opérateurs doivent travailler systématiquement avec des gants. Les isothiazalones sont également cancérigènes et perturbateurs endocriniens. Si la peinture est pulvérisée, il faut porter un masque à cartouches filtrantes et pas simplement un masque de type FFP1 ou FFP2. À noter que le MIT, une isothiazolone fréquemment retrouvée dans les peintures, est également présente dans des produits de la vie courante (produits ménagers, d’hygiène…). Une sensibilisation dans le cadre professionnel peut entraîner des répercussions sévères dans la vie quotidienne.
Si les femmes sont encore minoritaires dans le secteur du bâtiment, elles sont plus nombreuses dans le second œuvre et notamment dans tous les métiers de la peinture et de la décoration. Certaines peintures contiennent des agents affectant la fertilité et des agents dangereux pour le bébé (fœtotoxique). La présence de ces substances n’est pas toujours bien mentionnée sur les étiquettes. D’où l’intérêt de se reporter à la FDS. Une femme peintre ayant un projet de grossesse doit prendre contact avec le médecin du travail pour faire le point.
Certaines peintures contiennent des agents affectant la fertilité et des agents dangereux pour le bébé (fœtotoxique).
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