Il faut simplifier les remontées d’informations demandées aux médecins du travail sur les affections de la peau. Deux dermatologues de Paris et de Créteil ont fait cette proposition au 37ème Congrès national de médecine du travail à Montpellier. Dans le but de créer un observatoire national sur la question.
Date : 23/07/2024
Hubert Heulot
« Cinq ans avant de consulter, pour une dermatose en lien avec son travail, est une moyenne chez les patients inclus dans l'étude Odermap (observatoire des dermatoses professionnelles), réalisée dans deux centres de consultation de pathologies professionnelles parisiens, constate Marie-Thérèse Le Cam, dermatologue-allergologue au service des pathologies professionnelles de l’hôpital de Créteil (Val-de-Marne). Il y a ceux qui sont pris en charge rapidement quelques semaines après les premiers symptômes et d’autres reçus plusieurs années après le début des lésions avec une évolution parfois douloureuse ».
C’est parce qu’elle avait remarqué que le Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles et environnementales (RNV3PE) avait du mal à remplir sa mission sur le sujet des dermatites de contact professionnel (DCP), à identifier les produits allergènes, les nuisances créées et à surveiller les métiers et les secteurs à risque que Marie-Thérèse Le Cam s’est lancée dans un test de l’outil RNV3PE. L’opération a été baptisée projet Odermap. Elle l’a initiée avec sa collègue Marie-Noëlle Crépy, de l’hôtel-Dieu, à Paris.
L’étude a été financée par l’Agence nationale de la Sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Elle a été effectuée pendant deux ans entre juin 2019 et mai 2021. Le temps de la « mouliner », les deux dermatologues en ont rendu compte à Montpellier, à l’occasion du 37ème Congrès national de médecine du travail, début juin 2024.
Dans le BTP, parmi les métiers touchés, il y avait eu des maçons, des carreleurs, des plombiers, des peintres. « L'eczéma allergique au ciment encore appelé 'gale du ciment' a pratiquement disparu depuis la réglementation de 2005, limitant la teneur en chrome des ciments. Les résines parfois incorporées aux nouveaux ciments techniques peuvent être responsables d'allergie comme les époxys. Dans les peintures acryliques, la présence de conservateurs comme les dérivés isothiazolinone peuvent être responsable d'allergie de contact chez les peintres. Heureusement, le port régulier des gants de protection permet de protéger les mains des travailleurs et de limiter l'altération de la peau et le nombre de sensibilisations », raconte Marie-Thérèse Le Cam.
Pour limiter le nombre d'allergies au latex, les gants de protection utilisés sont le plus souvent en caoutchouc synthétique comme le nitrile ou le néoprène, d'autant qu'ils résistent mieux aux solvants. « Les allergènes de contact retrouvés en milieu professionnel peuvent être multiples. Ils peuvent également se retrouver dans les produits du quotidien utilisés en dehors du travail », ajoute Marie-Thérèse Le Cam.
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