Sauveteur secouriste du travail : pourquoi pas vous ?
Formé aux gestes d’urgence, le sauveteur secouriste du travail est en première
ligne en cas d’accident. Sa connaissance du terrain est un atout en prévention.
Date de mise à jour : 4 oct. 2021
Auteur : Cendrine Barruyer
©Frédéric Vielcanet
● Une entreprise doit compter 15 à 20 % de SST.
● Leur connaissance du terrain est précieuse en cas d’accident.
Article paru dans le magazine PréventionBTP n°254 de septembre 2021, pages 28-29
Une compression toutes les deux secondes et deux insufflations, en bouche-à-bouche, toutes les trente compressions si la victime ne réagit pas. Tous les stagiaires sauveteur secouriste du travail (SST) apprennent cette manœuvre connue sous le nom de réanimation cardio-pulmonaire (RCP). Mais ce que l’on réalise aisément sur un mannequin, l’est moins dans la réalité. « Quand des stagiaires me disent : je ne suis pas sûr que j’en serai capable, je réagis immédiatement », explique Nicolas Nourikyan, formateur Technique Métier Cesame. Car c’est l’occasion d’insister sur un rôle méconnu du SST : la prévention. « Le SST est au plus près du terrain », résume le formateur. « Je connais les risques des bancheurs, des foreurs, je peux personnaliser mon discours », ajoute Julien Mabily, SST et responsable Méthode chez Vinci Construction France.
Devenir sauveteur secouriste du travail
Sur les chantiers, les SST portent un signe distinctif, un macaron, une inscription sur le gilet de sécurité… « Chez nous, ce sont des barres vertes sur le casque », indique Julien Mabily. On considère qu’une entreprise doit compter 15 à 20 % de SST pour assurer la sécurité des salariés en cas d’accident. Mais tout dépend du métier et des conditions de travail (lire l’encadré ci-dessous). « Sur un chantier hydraulique, où les compagnons travaillent à trois, il faut au moins un SST dans l’équipe, précise Julien Mabily. C’est pourquoi, dans certaines entités, 100 % du personnel est formé ». Les enseignements sont délivrés par des organismes habilités*. Une fois le cursus terminé, le parcours n’est pas fini. Car il faut maintenir et actualiser ses compétences tous les deux ans. Les apprentis en CAP suivent aussi une formation SST obligatoire pendant leurs études.
Ne pas négliger le presqu’accident
Quand un accident survient, ses causes sont analysées, des démarches sont mises en place afin d’éviter que le phénomène ne se reproduise. En revanche, les presqu’accidents – ces situations qui auraient pu être dramatiques, mais qui, par chance se terminent bien – sont fréquents. Le presqu’accident indique un dysfonctionnement et peut être le signe précurseur d’un accident réel. Les SST sont aux premières loges pour observer ces situations et alerter leurs collègues et leur hiérarchie.
Le malaise, l’accident le plus fréquent
Si les SST apprennent à réagir aux chutes, brûlures, coupures, étouffements, électrisation – et bien sûr aux arrêts cardio-respiratoires – la situation à laquelle ils sont souvent confrontés est plus banale. Il s’agit des malaises : un compagnon qui titube, qui est pris d’un vertige, d’un coup de fatigue, d’un essoufflement inhabituel ou d’une douleur soudaine… Le malaise peut être bénin, mais parfois il est le signe précurseur d’une pathologie plus grave. La règle : appeler le 15, mettre au repos la victime et la garder sous surveillance jusqu’à l’arrivée des secours. « On ne laisse jamais seule une personne qui a fait un malaise », rappelle Julien Mabily, qui se souvient de ce compagnon qui ne se sentait pas bien et qui, deux heures plus tard, faisait un arrêt cardio-respiratoire.
*Liste téléchargeable sur www.inrs.fr. Le Cesame de Vinci Construction France est l’un des organismes habilités.
Dans chaque atelier où sont effectués des travaux dangereux et sur chaque chantier occupant vingt personnes au moins, pendant plus de quinze jours où sont effectués des travaux dangereux, la présence d’un membre du personnel ayant reçu la formation nécessaire pour dispenser les premiers secours en cas d’urgence est exigée par le Code du travail.
Quatre gestes de premiers secours
1. La position latérale de sécurité (PLS)
Une personne inconsciente et qui respire ne doit jamais être laissée sur le dos, car elle pourrait s’étouffer (avec sa langue, ou par des liquides si elle se mettait à vomir). La position latérale de sécurité (PLS) se fait en trois temps :
- On lève le bras gauche de la victime et pose sa paume sur son oreille droite.
- On soulève son genou gauche
- On fait basculer la jambe gauche sur le côté droit.
La même manœuvre peut se faire symétriquement sur le côté gauche.
2. Stopper une hémorragie
L’objectif est d’arrêter le saignement. La méthode la plus efficace : appuyer ses deux mains là où la blessure saigne. À noter : les garrots ne sont pratiqués que dans des cas exceptionnels.
3. Soigner plaies et brûlures
Quelle que soit l’origine de la plaie ou de la brûlure (chimique ou thermique), l’urgence est de la passer à l’eau. Dix minutes sous l’eau fraîche sont nécessaires pour refroidir une brûlure et l’empêcher de s’étendre. Quant aux plaies, on enlève efficacement les souillures à l’eau savonneuse.
4. La réanimation cardio-respiratoire (RCP)
Si l’examen montre que la victime ne respire plus et que son cœur s’est arrêté, le SST, après avoir vérifié que les voies aériennes ne sont pas obstruées, entame une RCP (massage cardiaque), au rythme d’une compression ferme du thorax toutes les deux secondes et de deux insufflations en bouche-à-bouche toutes les trente compressions. Pendant ce temps, un collègue appelle les secours (15) tandis qu’un autre va chercher un défibrillateur.