Artisanat du BTP : des indicateurs dans le rouge
Le volume d’activité des artisans du bâtiment recule de 0,5 % au deuxième trimestre 2023. Une première depuis trois ans, s’inquiète la Capeb. Le point sur cette conjoncture.
Date de mise à jour : 13 sept. 2023
Auteur : Virginie Leblanc
©Frédéric Vielcanet
L’activité globale de l’artisanat du bâtiment recule de 0,5 % pour la première fois depuis trois ans, « une situation inquiétante qui nécessite des mesures urgentes car les artisans du bâtiment sont un vecteur important pour atteindre les objectifs de rénovation énergétique de la France pour 2050 », a alerté Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, lors d’une conférence de presse le 7 septembre dernier.
La note de conjoncture de la Capeb du second trimestre 2023 présentée à cette occasion souligne que ce recul est tiré par l'activité dans le neuf, qui continue de baisser (- 1,5 %). Les permis de construire accordés sont nettement moins nombreux entre juin 2022 et mai 2023 que pendant les douze mois précédents (-18 %). De même, les mises en chantier diminuent (-11,1 % sur la même période). « Entre difficultés d’accès au crédit, rendements moins attractifs de l’immobilier dans un contexte de remontée des taux, et hausse des coûts de construction sans baisse du foncier, le marché du neuf subit une crise de la demande », pointe l’étude.
Les maçons les plus touchés par ce recul d'activité
Plus présentes sur le marché du neuf, les entreprises de maçonnerie sont plus touchées que les autres corps de métier, avec un recul de 1 % de leur activité en volume. Touché notamment par la baisse de pouvoir d’achat des ménages, le ralentissement du nombre de transactions dans l’ancien, et par la hausse des coûts, le marché de l’entretien-amélioration voit son activité en volume stagner par rapport à l’année précédente. Seul segment en croissance, les travaux de performance énergétique font figure d’exception, avec une croissance en volume de 2 % en glissement annuel.
Les carnets de commandes continuent sur une tendance baissière, et représentent désormais 79 jours de travail à venir à début juillet 2023, soit 8 jours de moins qu’au trimestre précédent. Un niveau comparable à celui de 2019. Toutefois la perception des entreprises est relativement nuancée, précise la note de conjoncture. Bien que négatifs, les soldes d’opinion sur l’évolution des carnets de commandes, en neuf comme en entretien-amélioration, sont moins défavorables qu’au trimestre précédent. De la même manière, malgré un ralentissement clair de l’activité, 27 % des entreprises ont indiqué avoir cherché à recruter au premier semestre 2023, avec succès pour la moitié d’entre elles.