Conjoncture du bâtiment

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    En 2024, seules 250 000 à 260 000 mises en chantier de logements neufs ont été dénombrées en France. « C’est la moitié de ce que l’on devrait faire », a indiqué Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB) lors de la conférence de presse « 10 solutions du bâtiment », qui s’est tenue le 10 juillet dernier. La baisse touche aussi bien les mises en chantier que les permis de construire, signe que la crise est durable. Le repli est moins prononcé pour le neuf non résidentiel grâce à la bonne tenue de la construction de bâtiments agricoles et administratifs. Toutefois, avec 21 millions de mètres carrés construits dans le neuf non résidentiel, 2024 est la plus mauvaise année du quart de siècle qui vient de s’écouler. Côté rénovation, la chute n’est pas moins brutale avec presque 50 % de chantiers en moins. En cause, selon la FFB, la complexité du dispositif MaPrimeRénov’ : « Les citoyens, les artisans, les entrepreneurs n'y comprenaient plus rien », note Olivier Salleron. La simplification du dispositif depuis le mois de mai devrait néanmoins permettre une fin d’année plus active. MaPrimeRénov’ dispose d’une enveloppe de 3 milliards d’euros pour l’année 2024.

    Secteur du bâtiment : l'emploi décroche

    Sans surprise dans ce contexte, l’emploi décroche : entre les premiers trimestres 2023 et 2024, le bâtiment a perdu environ 25 000 postes, dont 16 000 salariés. La FFB s’attend à une perte de 60 000 postes (ETP) au 1er septembre 2024. Les postes intérimaires sont parmi les plus touchés. « Si cela continue, on pourrait compter 150 000 emplois en moins d’ici à la fin de l’année », pronostique le président de la FFB. Au total, pour la filière, 300 000 salariés seront en danger en 2025.

    Du côté des défaillances d’entreprises, le soutien de l’État pendant les années Covid a permis de les limiter ces dernières années. Mais cette embellie n’a été que temporaire. Les défaillances sont désormais revenues au même niveau qu’il y a dix ans. La FFB prévoit que la situation pourrait encore s’aggraver si rien n’est fait pour relancer tant le neuf que la rénovation.

    Cette crise du bâtiment a des répercussions sur l’ensemble de l’économie française, avec notamment d’importantes baisses de recettes fiscales et sociales.

    Face à cette situation, la fédération a présenté ses « 10 solutions pour le bâtiment ». Parmi elles, le rétablissement d’un prêt à taux zéro (PTZ) universel, le rétablissement d’un dispositif de soutien à l’investissement locatif, la stabilisation de MaPrimeRenov’ au-delà du 1er janvier 2025 (elle doit théoriquement s’arrêter fin décembre), la limitation de la sous-traitance en cascade, une politique de soutien à l’apprentissage…

    Consulter la note de conjoncture sur le site de la FFB.

    La canicule, nouveau risque intempéries

    À l’occasion de sa conférence de presse, la FFB a souligné que la caisse des congés payés du bâtiment va désormais prendre en charge le risque canicule au même titre que les autres risques intempéries. Depuis 1947, la caisse indemnisait les entreprises en cas d’intempéries : gel, grêle, inondations, vents forts…). Le décret du 28 juin 2024 intègre la canicule. La caisse remboursera les entreprises à hauteur de 50 % du coût effectif de l’arrêt du chantier. Au terme de la période de référence (15 septembre), en fonction de ce qui restera dans l’enveloppe, une répartition sera prévue entre toutes les entreprises bénéficiaires dans la limite de 80 % des coûts supportés.

    Une clause de revoyure est prévue pour adapter le dispositif. La caisse congés payés est financée à 100 % par les entreprises, elle collecte environ 20 % de la masse salariale.

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