Conjoncture encore positive selon la Capeb, mais des inquiétudes pour 2023
La Capeb constate une croissance de l’activité au deuxième trimestre 2022. Elle s’inquiète toutefois des perspectives à venir pour 2023, dans un contexte de difficultés d’approvisionnement, de recrutement, d’inflation et d’incertitudes géopolitiques. Elle révèle une étude sur l'impact de la hausse des prix et des difficultés d'approvisionnement sur les entreprises artisanales du bâtiment.
Date de mise à jour : 12 sept. 2022
Auteur : Virginie Leblanc
©DR
L’activité globale des entreprises artisanales du bâtiment enregistre une hausse de 3 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. Ces résultats restent en ligne avec la tendance annuelle qui s’établit à 3,5 % sur les quatre derniers trimestres.
« C’est bien la rénovation énergétique qui tire l’activité de rénovation pour la première fois depuis de nombreuses années », souligne Jean-Christophe Repon, président de la Capeb. Les travaux en entretien-rénovation (+3 %) continuent en effet de bénéficier du dynamisme des travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements (+4 % en volume par rapport au deuxième trimestre 2021).
Malgré la conjoncture encore positive, la Capeb reste néanmoins très préoccupée par une situation économique incertaine. « Si les chiffres sont encore favorables, poursuit Jean-Christophe Repon, le contexte actuel lié aux difficultés d’approvisionnement, de recrutement, et à la hausse des prix des matériaux et de l’énergie, menace cette croissance. »
Croissance dans le neuf
Avec 2,5 % de croissance, la construction neuve continue de progresser, mais à un rythme moindre que la tendance annuelle (2,7 %). Une conjoncture positive portée notamment par les autorisations de construction (+16,4 % en mai 2022 par rapport à mai 2021). Autre indicateur favorable : le nombre de logements individuels autorisés a progressé de 35 300 de juin 2021 à mai 2022 par rapport aux douze mois précédents (+18,4 %) pour atteindre 227 000 unités.
Dynamisme de l’emploi
Le secteur de la construction continue d’être pourvoyeur d’emplois : un accroissement des embauches salariées de 2,3 % est observé ce trimestre. Dans l’artisanat du bâtiment, 25 % des chefs d’entreprise interrogés ont ainsi cherché à embaucher durant le second trimestre 2022 (contre 31 % au trimestre précédent) et 12 % y sont parvenus (contre 17 % au trimestre précédent).
Ce deuxième trimestre 2022 affiche une croissance de l’activité pour l’ensemble des corps de métiers, avec des évolutions comprises entre 2 % et 4 %. Les travaux d’électricité affichent la croissance la plus dynamique, avec 4 %, tandis que la hausse atteint 3,5 % pour l’aménagement-décoration-plâtrerie.
Les travaux de couverture-plomberie-chauffage connaissent, quant à eux, une progression légèrement plus modérée mais stable, autour de 3 %. En revanche, le constat est plus mitigé pour la maçonnerie et la menuiserie-serrurerie avec des taux de croissance plus faibles, de -2,5 % et de -2 % par rapport au second trimestre 2021.
Consulter la note de conjoncture sur le site de la Capeb.
Une étude, initiée par la Capeb avec Xerfi en juillet 2021 auprès de 1 700 entreprises artisanales du bâtiment, a mesuré l'impact de la hausse des prix et des difficultés d'approvisionnement sur les entreprises artisanales du bâtiment.
Au deuxième trimestre 2022, les entreprises artisanales du bâtiment font face à un contexte de prix de matériaux qui continue de se dégrader, et observent une hausse moyenne de 26 % (contre une hausse moyenne de 18 % depuis début 2022).
Une majorité des entreprises déclarent répercuter cette hausse à leurs clients (81 %, contre seulement 60 % au premier trimestre). La menuiserie-serrurerie est le métier le plus touché par les hausses, mais également celui qui les répercute le plus fréquemment.
En moyenne, le poids des achats des matériaux et matériels représente plus de 30 % des dépenses courantes. Les difficultés d’organisation et de production se font ressentir chez plus de 70 % des entreprises interrogées (contre 56 % au 1er trimestre 2022). Ces difficultés se traduisent principalement par des modifications des plannings de travaux, mais également et de manière croissante, par la réduction de la validité des devis.
Malgré ce contexte de prix dégradé, les entreprises du bâtiment restent confiantes, puisque 69 % d’entre elles déclarent envisager une stabilité de l’activité dans les six prochains mois (contre 53 % au premier trimestre 2022), tandis que 12 % déclarent envisager une baisse (contre 16 % au premier trimestre 2022) et 19 % une hausse (contre 31 % au premier trimestre 2022).