Construction métallique en France : forte demande des bâtiments industriels et de stockage
La construction métallique connaît une activité soutenue (+ 8 % en 2021) et devrait poursuivre sa croissance en 2022. Portée par la forte demande des bâtiments industriels et de stockage, l’activité se heurte cependant à l’augmentation des prix de l’acier et aux difficultés de recrutement.
Date de mise à jour : 22 mars 2022
Auteur : Fabienne Leroy
©DR
Le Syndicat de la construction métallique de France (SCMF) a confirmé, lors de son bilan annuel, le dynamisme des activités de l’année 2021, avec une progression de 8 %. Le premier semestre 2022 s’annonce également sous de bons auspices. Roger Briand, président du SCMF, évoque des carnets de commande à six mois, et envisage une progression comprise entre de 2 et 3 % pour cette période.
La profession regroupe 800 entreprises de construction métalliques françaises (principalement des PME et ETI familiales), 25 000 collaborateurs qualifiés, et réalise 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires (780 000 tonnes d’acier mises en œuvre).
Deux sujets préoccupent cependant la profession. Ce sont, d’une part, les fortes augmentations du prix des aciers et des matières premières (+ 142 % sur l’acier en 15 mois depuis novembre 2020) – qui n’ont pu être répercutées en intégralité – et, d’autre part, le manque de main-d’œuvre qualifiée, malgré de lourds investissements en machines à commandes numériques, de l’ordre de 10 % en moyenne des chiffres d’affaires des entreprises.
Recrutement : un besoin estimé à plus de 20 000 emplois sur cinq ans
« Cette situation nous oblige à développer des formations en interne et/ou en créant des écoles de production, mais ce n’est pas suffisant. C’est pourquoi notre profession lance un appel aux conseils régionaux pour leur faire découvrir nos métiers présents sur tout le territoire national », souligne Roger Briand.
Autre sujet problématique, qualifié de souci majeur pour la profession : le recrutement de collaborateurs, et ce à tous les niveaux des activités de la construction métallique. Le SCMF constate en effet un besoin estimé à plus de 20 000 emplois sur cinq ans !
Ces postes concernent tant le bureau (dessinateur, technicien construction métallique, ingénieur bureau d’études, chargé d’affaires, responsable qualité…) que l’atelier (soudeur qualifié, ingénieur soudeur, opérateur à commande numérique pour robots, chaînes d’automatisation, chef d’atelier, peintre…) ou bien le chantier (mineur levageur, chef d’équipe, chef de chantier, conducteur de travaux…).
Les parts de marché concernant les bâtiments industriels demeurent prépondérantes (438 170 bâtiments industriels sur 809 355 ouvrages). Le marché des bâtiments de stockage affiche lui aussi une progression ainsi que celui des marchés publics, notamment avec les constructions de gares pour la Société du Grand Paris (31 723 ponts et passerelles). Enfin, le Syndicat de la construction métallique souligne que les marchés de la rénovation et de la réhabilitation progressent significativement. Rappelons d’ailleurs que les constructeurs métalliques restructurent tout type de bâtiments, dont les structures béton et bois.
Construction métallique conjoncture