Femmes dans le BTP : un secteur qui évolue

Après quelques stages dans le commerce, où Maéva⁽¹⁾ a particulièrement apprécié l’activité de déchargement, elle a souhaité s’orienter vers des métiers se pratiquant en extérieur. Les portes ouvertes de son CFA de Poix-Terron⁽²⁾ lui ont permis de découvrir l'univers du BTP et de se projeter dans un métier manuel et utile.

Attirée par les métiers de la peinture, c'est finalement auprès de l’entreprise Sade⁽³⁾ qu'elle a eu l’opportunité de faire son apprentissage et de trouver sa voie en tant qu'aide poseur canalisateur...

L’ambiance au sein de l’équipe, les valeurs d’écoute et de bienveillance lui ont permis de s’intégrer et d’apprendre rapidement les ficelles du métier. « Ils rigolent, ils m’apprennent, ils ne me laissent pas toute seule », tient-elle à préciser.

Ce qu'elle aime le plus dans ce métier ? « Tout, l’ambiance de l’équipe, mais surtout le fait d’être dehors, et tous les jours je rentre avec quelque chose qu’ils m’ont appris, j’aime bien aussi quand il y a des imprévus et qu’il faut trouver des solutions, tout le monde se concerte tout le monde donne son idée… ».

Maéva partage facilement sur son métier à travers les réseaux sociaux, qui sont pour elle un vecteur de communication fort permettant de valoriser le travail des femmes sur des métiers comme le sien, et montrer que tout le monde peut le faire.

Les métiers des travaux publics ? « Il faut essayer, c’est une belle expérience ! »

⁽¹⁾Maéva : apprentie aide poseur canalisateur.

⁽²⁾En savoir plus sur le CFA de Poix-Terron.

⁽³⁾En savoir plus sur l'entreprise Sade.

Après avoir travaillé dans le secteur de la restauration, Marine a souhaité s’orienter vers un métier plus manuel de maçonne, qui correspondait davantage à ses appétences.

Elle a été embauchée il y a trois ans comme ouvrière polyvalente au sein d’une entreprise de maçonnerie à la chaux, taille de pierre et charpente traditionnelle spécialisée dans la restauration du patrimoine et la construction en Normandie.

Marine a tout de suite été attirée par l’idée « de comprendre et de reconstruire ce que les ancêtres faisaient ».

Elle a appris son métier sur le tas, auprès d’un compagnon expérimenté. Après un CDD de 18 mois où elle a dû faire ses preuves, elle a obtenu son CDI.

Marine apprécie particulièrement la transmission et les échanges qu’elle a avec son binôme. Une vraie complicité s’est créée entre eux et par là même une complémentarité dans le travail.

Depuis neuf ans, Sophie exerce en tant que tailleure de pierre au sein de l’entreprise Lefèvre^(1), spécialisée en restauration de patrimoine.

Après un bac littéraire, Sophie a étudié l’histoire de l’art à l’université. Se passionnant pour l’architecture, la sculpture et la restauration de bâtiments anciens, elle s’est reconvertie dans le métier de la taille de pierre, obtenant un CAP puis un brevet professionnel Monument Historique.

L'accueil et l'encadrement reçus à son arrivée dans l'entreprise ont suscité chez elle l’envie de poursuivre une carrière dans un métier d'art et de précision, avec des missions techniques et diversifiées.

« Nous sommes trois anciennes dans l’entreprise : Pauline, Laurence et moi. Chaque année, l'entreprise accueille des apprentis, dont régulièrement des femmes. Wilhelmine nous a rejoint il y a trois ans, dans le cadre de son apprentissage. »

La bienveillance, l’écoute et l’entraide au sein des équipes contribuent à travailler dans de bonnes conditions et une bonne ambiance.

⁽¹⁾En savoir plus sur l'entreprise Lefèvre.

Cindy est couvreuse depuis vingt et un ans. Ce choix professionnel a été comme une évidence car c’est également le métier de son père. Pour elle « c’est un art » et elle trouve beaucoup de fierté à réaliser un travail de qualité visible.

Après avoir travaillé dans diverses entreprises, en intérim, CDD et CDI, elle a été embauchée en août 2024, en tant que second, au sein de LC², entreprise de couverture, charpente et isolation.

Après un temps d’adaptation nécessaire pour apprendre à se connaître, les relations avec l’équipe sont très bonnes. Il y a de l’écoute et de l’entraide. « Si c’est trop lourd, je demande à quelqu’un de venir m’aider. On arrive toujours à se compléter en fait. »

Pour Cindy, l’acceptation des femmes dans le BTP est plus facile qu’avant « même s'il restera toujours des machos et que certains ne sont pas prêts à embaucher des femmes», nuance-t-elle. Pour elle, c’est aussi un moyen de valoriser les entreprises car « ça fait de la pub. Ça marche. Quand les clients voient une femme, ils sont subjugués. »

En savoir plus sur l'entreprise LC².

⁽¹⁾L'équipe de l'OPPBTP qui a rencontré ces femmes dans le cadre de l'étude sur les savoir-faire de prudence est constituée de : Stéphanie Besson, Caitlin Troussier, Lyne Bricka (pôle Risques de la direction technique), Marie-Ange Figard (conseillère en prévention Ile-de-France) et Laureline Brault (conseillère en prévention, agence Centre-Val-de-Loire).

⁽²⁾D'après l'article: « Ce genre qui cache les risques qu’on ne saurait voir ». Karen Messing, ergonomiste et généticienne.