Interview de Jean-Philippe Guillon : nouveautés et enjeux du Mondial du Bâtiment 2024

Jean-Philippe Guillon, directeur de la division Construction de RX France, présente les enjeux et les principales nouveautés de l'édition 2024 de Batimat, qui aura lieu du 30 septembre au 3 octobre 2024, à Paris Porte de Versailles.

Quels sont les principaux changements et les tendances à retenir pour cette nouvelle édition du Mondial du Bâtiment ?

Jean-Philippe Guillon⁽¹⁾ : C’est tout d’abord l’intégration du salon EquipBaie-Metal Expo au sein du salon Batimat, en tant que grand secteur. Il représente désormais trois pavillons dédiés sur le salon, soit les halls 4, 5 et 6 sur 44 000 m^2. De fait, le Mondial du Bâtiment est l’événement aujourd’hui le plus important en France en termes de surfaces d’exposition. Rappelons que le choix assumé de proposer des stands plus petits (NDLR : cinq tailles de stands de 9, 18, 36, 54 et 99 m²) nous permet d’accueillir davantage d’exposants (1 800 en tout) et de montrer ainsi davantage de solutions dans tous les secteurs du BTP. C’est donc un salon vraiment opérationnel et concret, à la différence de certains salons européens qui privilégient les grandes surfaces de stands avec un objectif de présence institutionnelle des acteurs exposants.

Quelles sont les autres caractéristiques de l’édition ?

J.-P. G. : Les sujets de la décarbonation du béton (sur l’espace Low carbon construction) seront traités sur le Hall 1, avec des solutions concrètes, car c’est un enjeu majeur pour le secteur de la construction, et nous savons que ce n’est pas simple aujourd’hui. De l’autre côté, le salon fait aussi la promotion sur ce même hall, des solutions de la construction hors site (liées à la préfabrication). Elles sont également une réponse efficace et complémentaire à cette exigence de décarbonation, grâce à son approche industrielle permettant une optimisation de l’ensemble des ressources associées. D’ailleurs, les résultats d'un baromètre de la construction hors site seront présentés et expliqués pendant Batimat, avec des évolutions nationales mais aussi internationales, intéressantes à observer. Ces solutions devront notamment trouver leur place dans le secteur de la rénovation.

Qu'en est-il des innovations et ou des nouveautés qui facilitent le travail et protègent les hommes et les femmes sur les chantiers ?

J.-P. G. : Nous verrons en effet des nouveautés et des innovations, d’ailleurs récompensées par les Awards de l’innovation, liées à la sécurité sur les chantiers, notamment dans le Hall 7.2. Ce hall concerne toute la partie matériels de chantier, où la sécurité et la protection des acteurs du BTP sont directement traités sur les stands des leaders du marché…. Ces activités requièrent en effet une attention particulière lors de l’utilisation des équipements de chantier et on voit des innovations intéressantes pour protéger les salariés et faciliter le travail, comme certains équipements de coffrage et d’étaiement, par exemple, ou une plate-forme élévatrice mobile placée devant les ouvertures pour faire entrer et sortir les matériaux.

Vous avez prévu également des colloques et des ateliers pratiques : quels formats auront-ils et sur quels thèmes porteront-ils ?

J.-P. G. : Il y aura environ 400 prises de paroles, organisées sur tous les espaces du salon, qui concerneront tous les métiers représentés. Les formats sont variés, avec des colloques (dont un sur le thème du photovoltaïque dans le pavillon 1) qui se tiendront sur trois grands espaces de 150 places assises et des interventions plus courtes, dans des lieux dédiés. Notons ainsi des Work shop et des masterclasses, organisés avec une démarche pédagogique. Ces échanges avec des spécialistes favorisent des jeux de questions réponses avec les interlocuteurs. Ils seront consacrés aux sujets de la rénovation, dans les espaces « Renodays », et donneront toutes les solutions aux visiteurs.

Comment les entreprises du BTP peuvent-elles préparer leurs parcours ?

J.-P. G. : Le plus simple est de se rendre sur le site en ligne pour finaliser son parcours de visite, car on y trouvera les informations les plus récentes sur les zones de contenus et les exposants présents, grâce aux catalogues digitaux. À cette occasion, le visiteur peut se préenregistrer. Une fois sur place, il pourra également se connecter en ligne avec les bornes interactives qui lui présenteront les innovations et nouveautés sur l’ensemble des espaces avec des vidéos et des descriptifs à télécharger. Enfin, ajoutons que Batimat et Interclima mettent en place des bus et des trains pour faire venir des visiteurs. Sans oublier les voyages en car organisés par certains distributeurs pour leurs clients artisans. L'évènement reste en outre très convivial avec des espaces de restauration, comme des guinguettes et des food truck à l'extérieur … sans oublier la présence d’un camion qui communiquera sur le climat en lien avec les matériaux !

Quel est le taux de remplissage actuel des salons du Mondial du Bâtiment ?

J.-P. G. : Nous avons un taux de remplissage de 95 % de la surface d'exposition initialement prévue, que nous avons dû réajuster pour implanter davantage de zones (notamment liées à la rénovation énergétique du logement). Ce taux de 95 % correspond à une progression de 12 % par rapport à l’édition 2022, qui avait déjà été boostée par le contexte post-Covid et notre retour à la porte de Versailles à Paris. Nous sommes donc satisfaits, d’autant plus que notre objectif était ambitieux compte tenu d’une conjoncture tendue liée à la forte baisse du neuf dans la construction.

En savoir plus sur le site du salon.

⁽¹⁾ Diplômé en économie et en commerce, Jean-Philippe Guillon, 49 ans, a démarré sa carrière chez Renault au développement commercial international. Il a travaillé à la direction européenne de BASF Construction chemicals, et a été chargé de développer les mortiers industriels et des solutions techniques du Second oeuvre.