La FFB annonce un repli de l’activité du bâtiment en 2023
La Fédération française du bâtiment a dressé le bilan d’une « bonne année pour le bâtiment » en 2022, avec + 3,7 % de croissance. L’organisation professionnelle prévoit cependant un ralentissement de l’activité, qui ne devrait croître que de 0,7 % pour l’année à venir.
Date de mise à jour : 5 janv. 2023
Auteur : Fabienne Leroy
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Après une bonne année 2022 dans le secteur du bâtiment (+ 3,7 %), la FFB prévoit une chute d’activité en 2023, avec une croissance modeste de 0,7 % grâce à des bons carnets de commandes enregistrés l’année passée.
Le logement neuf souffrirait d’une baisse des mises en chantier des logements d’environ 10 % pour s’établir à 360 000, contre 400 000 par an en 2021 et en 2022. En cause, la chute des permis (- 21,3 %) et l’effondrement des ventes en 2022 (voir encadré). Ainsi, la FFB anticipe une baisse de la production de logements neufs de - 2,6 % en 2023, après un rebond de + 5,1 % en 2022.
L’activité « amélioration-entretien » en hausse de 2 %
L'organisation professionnelle annonce également un ralentissement pour le non-résidentiel neuf, qui enregistrerait + 1,7 %, après avoir bondi de 6,6 % en 2022. En cause, la détérioration du contexte économique et financier, qui devrait peser sur les surfaces autorisées (- 0,8 %)
Quant au segment « amélioration-entretien », il bénéficierait d’une hausse d’activité, estimée à + 2 %, grâce à l’accélération « toutefois contenue » de la rénovation énergétique et retrouverait son niveau d’avant-crise sanitaire.
L'inquiétante situation financière des entreprises du bâtiment
La situation financière des entreprises reste un sujet d’inquiétude pour la FFB. Les trésoreries continuent en effet de se fragiliser et les défaillances risquent d’être plus nombreuses cette année. Enfin, l’emploi se stabiliserait en 2023 avec des créations nettes au cours du premier semestre, mais l’amorce d’un décrochage est annoncée sur la deuxième partie de 2023, relève la FFB.
En outre, la fédération évoque, dans sa note de conjoncture, d’importants problèmes de recrutements ainsi qu’un contexte d’augmentation des salaires dans un environnement inflationniste. « La grande question pour 2023 réside dans le fait de savoir jusqu’où les entreprises pourront répercuter ces hausses de coût dans leurs prix, alors que les donneurs d’ordres subiront une diminution de leur revenu réel », conclut la FFB.
Dans le logement neuf, plusieurs effets cumulatifs expliquent le recul des mises en chantier tels que la hausse des coûts de construction (avec l’inflation et les surcoûts liés à la RE2020), mais aussi la difficulté, pour les primo-accédants, d’obtenir un prêt immobilier. Ainsi, 60 % des prêts seraient refusés à ces derniers, et ce malgré les recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), estime la FFB. Une « grave crise du logement » a d’ailleurs été annoncée dès le mois d'octobre dernier par Olivier Saleron, président de la FFB et Grégory Monod, président du Pôle Habitat de la FFB.