Conjoncture du bâtiment

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    Malgré la baisse des taux d’intérêt, la dégradation du logement neuf reste d’actualité et, plus globalement, la profonde récession du bâtiment. Au global, la production bâtiment recule de 4,3 % en volume en glissement annuel sur le premier semestre 2024 et la FFB confirme sa prévision de -5,5 % sur l’année.

    « En glissement annuel sur sept mois à fin juillet, les mises en chantier chutent encore de 13,4 %, ce qui confirme une tendance 2024 aux environs de 260 000 logements, niveau proche de celui de la fin des années 1950 », a rappelé Olivier Salleron, président de la FFB lors de la conférence de presse de rentrée consacrée à la conjoncture le 17 septembre dernier. Les permis reculent de 9,9 % sur la même période, ce qui ne laisse pas espérer de rebond prochain, considère la FFB.

    Mais les surfaces mises en chantier et autorisées ne reculent « plus que » de 6,9 % et 2 % sur les sept premiers mois de 2024 rapportés à la même période de 2023, souligne l’organisation.

    Point important relevé par Olivier Salleron, « l’effet des élections municipales de 2026 se lit enfin clairement dans la progression de 11,7 % des surfaces commencées de bâtiments administratifs ».

    Du côté de l’activité en amélioration-entretien, elle continue de croître mais de moins en moins vite. Entre les deuxièmes trimestres 2023 et 2024, elle s’affiche en modeste hausse de 1,1 % hors effet prix, toujours pénalisée par la réforme ratée de MaPrimeRénov’ tout début 2024, commente le président de la FFB. Malgré l’assouplissement bienvenu de ce dispositif en mai dernier, la rénovation énergétique n’a progressé que de 0,4 %.

    Le bâtiment a perdu environ 28 000 postes

    Malgré des prévisions plus pessimistes, la FFB constate une certaine résistance du côté des défaillances d’entreprises. La fin 2023 a bien vu une progression rapide dans le bâtiment, de 45 % en glissement annuel sur les quatre derniers mois de l’année, mais avant une stabilisation, voire une légère décrue depuis, puisque la tendance des défaillances sur les huit premiers mois de 2024 correspond à une hausse de 30 %. Reste que les tensions sur les trésoreries se renforcent et que le nombre d’entreprises fragiles s’accroît à due proportion.

    L’emploi suit le même mouvement. Salariés et intérimaires en équivalent-emplois à temps plein (ETP) confondus, le bâtiment a perdu environ 28 000 postes entre les premiers semestres 2023 et 2024. Compte tenu de l’effondrement de la productivité et sur la base des remontées de terrain, la FFB craint toutefois une accélération sur le second semestre. Elle conduirait à estimer le recul de l’emploi entre 40 000 et 50 000 sur l’ensemble de l’année et à 60 000 entre fin 2023 et fin 2024.

    Trois facteurs très positifs méritent signalement pour le président de la FFB. Il s’agit, premièrement, du « net reflux de l’inflation, y compris sur les matériaux mis en œuvre par le bâtiment. Et cela se traduit, deuxième facteur bienvenu, par une baisse confirmée des taux d’intérêt immobiliers, qui laisse espérer un passage sous la barre des 3 % à l’horizon 2025. Le troisième facteur positif naît de l’amélioration du moral des ménages et, singulièrement, de leur capacité et envie de se projeter, notamment au travers d’un projet immobilier ».

    Toutefois, Olivier Salleron rappelle que « le bâtiment s’inscrit dans un temps long et ce qui n’est pas engagé aujourd’hui manquera pendant plusieurs trimestres. En clair, sans coup de pouce, 2025 s’inscrira encore comme une année de crise du secteur ». Il importe donc pour lui que le nouveau gouvernement retienne, dans le projet de loi de finances pour 2025, des mesures d’impact rapide pour les marchés du bâtiment.

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