Meilleurs ouvriers de France : dix candidats couvreurs au jury final à Bourges
Dix maquettes, réalisées par les couvreurs candidats au titre de meilleur ouvrier de France (MOF), ont été évaluées au lycée Jean de Berry à Bourges. De nouveaux critères liés à la sécurité devraient entrer en ligne de compte dans la notation des candidats.
Date de mise à jour : 19 déc. 2022
Auteur : Fabienne Leroy
©OPPBTP
Ne dites plus « concours » du meilleur ouvrier de France, mais « examen ». Depuis deux ans, le Comité d’organisation des expositions du travail et de l’examen « Un des meilleurs ouvriers de France » (COET-MOF) bataille ferme pour que le titre de MOF soit considéré comme un parcours de formation professionnelle au service des salariés, artisans et indépendants… et non plus un concours.
Le titre correspond d’ailleurs à un diplôme de niveau V (bac + 2) délivré par l’Éducation nationale. Il concerne dix-sept groupes métiers, dont celui du Bâtiment, des Travaux publics et du patrimoine architectural, un groupe important en termes de « médaillés » compte tenu de la diversité des métiers du BTP.
Ainsi, lors de la 26e et précédente édition, les métiers du Bâtiment ont occupé la deuxième marche du podium en termes de lauréats (33), derrière les métiers de l’alimentation (42 lauréats). Les métiers de la couverture remportent régulièrement un nombre important de médailles MOF (8 pour la 26e édition).
Dix maquettes livrées par les candidats couvreurs MOF
Ce titre n’est pas pour autant plus facile à décrocher bien que ses modalités aient été revues. Ainsi, un accompagnement financier est désormais prévu pour le candidat MOF, au titre de l’égalité des chances, et, par ailleurs, le sujet doit être réalisé dans un temps imparti (800 heures pour la classe couverture pour cette 27e édition – à titre exceptionnel – mais 450 heures pour les examens à venir).
Pour cette 27e édition de la classe Couverture, après les épreuves qualificatives organisées un an auparavant, dix maquettes ont été livrées par les candidats MOF au lycée Jean de Berry à Bourges, le 13 décembre 2022.
Fruits d’un an de travail acharné, ces ouvrages exceptionnels ont été élaborés avec tous les matériaux utilisés par les professionnels de la couverture : cuivre, zinc, plomb, métal, bois, tuile plate, ardoises…, selon un cahier des charges très rigoureux (voir encadré sur le sujet).
27e édition examen MOF : exposition des oeuvres au lycée Jean de Berry à Bourges.
Un jury composé de neuf professionnels de la couverture
Le jury, composé de neuf professionnels aguerris (dont deux femmes chefs d’entreprise de couverture pour cette 27e édition*), a procédé à l’évaluation des maquettes des candidats, en examinant les ouvrages sous toutes les coutures. Les candidats ont ensuite été interrogés oralement sur la réalisation de l’ouvrage.
« Cette évaluation s’appuie sur les capacités et compétences attendues des candidats », précise le président du jury, Laurent Calmanovici. Bientôt, de nouveaux critères liés à la sécurité et la prévention devraient entrer en ligne de compte pour le prochain examen de MOF (voir encadré).
Une évolution qui montre que cette épreuve embarque désormais toutes les compétences du professionnel : il devra ainsi exceller dans tous les domaines de son métier, y compris ceux de la prévention et de la sécurité.
À l’issue de l’évaluation, un avis général du jury est transmis au COET-MOF, présent lors de l’évaluation des maquettes. C’est d’ailleurs le COET MOF qui informera au mois de janvier les candidats des résultats de l’issue de l’examen…
*Membres du jury : Jean-Pierre Beaugendre, Jacques Gollier, Vincent Hamelin, Olivier Mahieux, Sébastien Melin, Jean-Yves Nicolas, Maeva Parent, Dominique Pelletier et Isabelle Planchot.
L’excellence de l’exercice du métier tiendra bientôt compte de nouveaux critères que ceux purement techniques liés au savoir-faire. Des propositions seront en effet formulées lors de la 28e édition de l’examen MOF : le candidat devra ainsi « parler » de sécurité et de prévention. « L’œuvre devra être considérée comme réelle et le candidat devra faire part de sa réflexion en termes de sécurité à prévoir et à mettre en œuvre », indique Laurent Calmanovici, président du jury de la classe Couverture.
Cette nouvelle réflexion pourrait se traduire par la réalisation d’un dossier spécifique avec, par exemple, l’intégration du plan détaillé d’un échafaudage, sans oublier la prise en compte des autres risques du métier. « Il devra réussir à tout identifier en termes de prévention, car cela fait également partie de l’excellence d’un meilleur ouvrier de France », conclut Laurent Calmanovici.
Le sujet Couverture comporte de nombreuses difficultés avec beaucoup de traçages très complexes. Les parties métalliques doivent également être bien étudiées pour faciliter le façonnage, sans oublier la mise en place des éléments, résume Laurent Calmanovici
En détail, le candidat devait réaliser un comble complexe avec tourelle en ardoise circulaire, avec, en pénétration, une lucarne en capucine coiffée d’un épi métallique. Cette même tourelle s'insère dans un comble à l’impériale, lui-même couvert de tuiles plates.
Sur l’autre versant, prend place un comble convexe en joint debout en U avec une lucarne en demi-cintre avec épaulette, couverte de cuivre.
Enfin, l’ouvrage comporte un pignon habillé en petits éléments de zinguerie sans relief. L’autre pignon est réalisé avec des bardeaux bois avec une fenêtre et son raccord, et enfin, un chemin de faîtage à plastron couronne l’ensemble.
27e examen des meilleurs ouvriers de France en couverture : pignon habillé de bardeaux au premier plan avec la tourelle circulaire couverte d'ardoises et coiffée d'un épi métallique.