Travailler sur écran, dans l’obscurité ou, à l’inverse, avec une lumière éblouissante a des conséquences, directes ou indirectes, sur la santé des compagnons telles que la fatigue visuelle, les troubles musculosquelettiques (TMS) ou psychologiques. Des mesures de prévention simples peuvent être rapidement prises pour minimiser ces risques.
Date de mise à jour : 3 mai 2024
Dans les métiers du bâtiment, des contraintes visuelles se font ressentir dans trois cas :
De simples modifications du poste de travail et de l’organisation permettront de prévenir ces troubles visuels et leurs conséquences sur la santé des salariés.
Les contraintes visuelles concernent un grand nombre d’opérateurs y compris dans les métiers du bâtiment. Une des causes principales de ces contraintes est le travail sur écran. Il concerne donc plus spécifiquement les fonctions supports.
Mais travailler dans l’obscurité ou au contraire avec une lumière aveuglante entraîne aussi des contraintes visuelles fortes qui doivent être prises en compte sur les chantiers. Si rien ne prouve qu’elles soient à l’origine de maladies oculaires irréversibles, elles provoquent de la fatigue visuelle, des douleurs cervicales ou dorsales, des maux de tête, des troubles de l’attention.
Tout cela peut déboucher sur une mauvaise perception de l’environnement de travail et occasionner un accident de travail.
Les facteurs de risque du travail sur écran sont propres à chaque personne : présence ou non de défauts visuels, âge, correction visuelle non adaptée, etc.
Ils dépendent également du poste de travail : présence de reflets sur l'écran, éclairage inapproprié, écran mal positionné, distance œil/écran trop courte, mauvaise qualité de l'image, mauvais aménagement du poste de travail… N’hésitez pas à demander l’aide d’un ergonome auprès des services de prévention et de santé au travail. Il pourra vous aider à adapter les bureaux à vos salariés.
Cela peut être aussi dû à des facteurs organisationnels comme la durée du travail excessive ou l’absence de pauses visuelles...
Les métiers supports des entreprises du bâtiment sont soumis aux problèmes visuels que génère le travail sur écran. Sur les chantiers, le travail dans l’obscurité ou à l’inverse une lumière trop forte, ou encore le passage de l'un à l'autre provoqueront une gêne de la vision. Ces troubles sont facilement réversibles en prenant quelques précautions.
Fatigue visuelle, troubles musculosquelettiques, stress... Le travail sur écran peut avoir des effets néfastes sur la santé. Il concerne essentiellement les services supports au chantier : assistantes, conducteurs de travaux, services méthodes et études, chargés d’affaires, ressources humaines, QSE, etc.
Afin de prévenir les effets néfastes sur la santé du travail sur écran, vous pouvez initier vos salariés à quelques bonnes pratiques :
Le Code du travail fixe des règles de prévention des risques en ce qui concerne le travail sur écran (art. R.4542-1 et R.4542-19).
L’éclairage des bureaux est également soumis à des réglementations imposant un certain nombre de recommandations sur la disposition des luminaires et l’ergonomie des lieux de travail lors de leur conception ou leur réhabilitation. Les obligations de l’employeur, du maître d’œuvre et du maître d’ouvrage y sont définies de manière précise.
Il existe aussi des recommandations de l'Association Française de l'Éclairage (AFE) et les normes Afnor X 35-103 et EN 12665.
Un salarié ne peut être affecté à des travaux sur écran que s'il a fait l'objet d'un examen approprié des yeux et de la vue. Si le résultat de cette visite médicale le nécessite, il bénéficie d'un examen ophtalmologique complémentaire prescrit ou réalisé par le médecin du travail (art. R.4542-17).
Le travail dans l’obscurité concerne les égoutiers, les travailleurs de nuit, les compagnons travaillant dans des lieux mal éclairés comme des caves, dans la construction ou la rénovation de petits ouvrages (petits ponts), de tunnels ou dans les souterrains ou encore, l'hiver en début et fin de journée.
Ces travaux dans la pénombre peuvent s’avérer dangereux : risques de trébucher sur du matériel, de se blesser aux mains en cours de travail, de heurter des engins, etc.
Privilégiez toujours l’éclairage collectif, fixe ou mobile. Si celui-ci est insuffisant, équipez également vos équipes de lampes frontales.
Ces dispositifs collectifs peuvent être de natures diverses : chemins en Leds, tubes fluorescents, réflecteurs, projecteurs fixes ou mobiles, luminaires d’éclairage public…
Un lieu bien éclairé facilite le déplacement des compagnons en toute sécurité et leur permet de travailler sans fatigue visuelle. Celle-ci pouvant entraîner erreurs ou fausses manœuvres. Un meilleur éclairage permet une meilleure efficacité de l’équipe.
De plus, travailler dans le noir est plus fatigant que travailler à la lumière du jour, pensez donc à faire des pauses !
Afin de pallier les contraintes visuelles d’un lieu de travail offrant peu de luminosité, prévoyez dès l’étude ou lors de la visite préalable du chantier, l’installation d’un éclairage collectif.
L’éclairage collectif d’un chantier peut faire l’objet de clauses particulières dans certains marchés. Si ce n’est pas le cas, parlez-en à la maîtrise d’ouvrage. Ce dernier peut prévoir dans son marché l’installation et le maintien en service de l’éclairage par une entreprise extérieure. L’entreprise retenue prévoit alors l’éclairage des zones de circulation (intérieures voire extérieures) tout au long du chantier.
Prévoyez aussi un éclairage de sécurité qui permet, en cas de défaillance de l’éclairage normal, l’évacuation du personnel et l’exercice des missions sécurité. Il doit être vérifié chaque jour, ouvrable par une personne désignée et les éventuels appareils défectueux doivent être remplacés.
Les couvreurs, les compagnons travaillant dans des carrières, les salariés des travaux publics et d’une manière générale tous salariés travaillant à l’extérieur sont soumis à des risques d‘éblouissement.
Pour les couvreurs, le risque est dû au reflet du soleil sur les éléments de toiture en zinc.
Concernant les autres corps de métier, le reflet du soleil sur les matériaux blancs (graves non traitées ou les graves et sables traités au ciment, au liant hydraulique routier, au laitier…) utilisés pour l’aménagement des plates-formes ou des allées de circulation sur les chantiers ou lors du confortement des chaussées et trottoirs entraîne une gêne visuelle.
Pour tous travaux en extérieur lors de la période estivale, privilégiez le port des lunettes de protection solaire. Vous pouvez les fournir au même titre que les lunettes de protection.
L’éblouissement d’une personne aggrave le risque d’accident.
Pensez à consulter les compagnons avant l’achat des lunettes. En les faisant participer au choix des équipements, vous les impliquez vous assurant ainsi que les modèles choisis seront adaptés à leurs besoins.
On prendra garde aussi à l’aménagement des zones de transition (passages entre zone sombre/zone suréclairée), que ce soit pour les véhicules ou les piétons, en anticipant la possibilité d’un éblouissement ou d’un temps d’accommodation : espaces dégagés, sans élément susceptible de surprendre.
Le travail sur écran, les travaux dans l’obscurité ou sous lumière artificielle permanente ne provoquent pas de dommages irréversibles. Ils entraînent néanmoins de la fatigue visuelle, des douleurs dorsales ou cervicales, des troubles de l’attention qui peuvent occasionner des accidents.
Au-delà de l’inconfort visuel facilement perceptible, les contraintes visuelles entraînent des conséquences sous-estimées :
Le travail sur écran sollicite fortement la vision. L’œil doit s’accommoder en permanence aux variations de lumière et aux contrastes, et les muscles se fatiguent après des efforts prolongés. Moins le poste est adapté à la tâche et à l'opérateur, plus la fatigue visuelle sera intense.
Cette fatigue des muscles oculaires engendre une vue de plus en plus trouble au fur et à mesure de l'effort, des picotements et rougeurs oculaires, des larmoiements, des clignements intempestifs des paupières, des maux de tête…
Plus étonnant sans doute, les contraintes visuelles entraînent des troubles musculosquelettiques. En effet, pour discerner les détails, se protéger des éblouissements, les salariés adoptent de mauvaises positions de travail qui provoquent des douleurs au niveau du dos et du cou. La posture est alors déterminée par l'éclairement (orientation, intensité...).
La fatigue générée par une vision inconfortable perturbe l’attention et la concentration, provoque des sautes d’humeur. Cela peut avoir un impact sur le travail. Une erreur d’inattention, une mauvaise manipulation… l’accident est vite arrivé.
Le passage par la médecine du travail est nécessaire pour évaluer la vision de vos compagnons, particulièrement pour certains postes à haute sollicitation visuelle.
Faites le point avec le médecin sur la fatigue ressentie et testez votre vue. Cela vous permettra de faire un bilan et de détecter d’éventuels problèmes de vision que vous ne soupçonniez pas.
L’examen de l’acuité visuelle permettra de dépister les myopies chez les compagnons conduisant un engin (grues, chariots automoteurs...) ou les presbyties, hypermétropies, astigmatismes, générant des troubles pour les travaux qui sollicitent beaucoup les yeux comme le travail sur écran.
Le médecin du travail indique alors au compagnon s’il doit consulter un ophtalmologue afin de faire corriger sa vue et/ou entreprendre une rééducation chez un orthoptiste.
Mesures et moyens de prévention concernant l'usage d'écrans de visualisation
Surveillance médicale des travailleurs utilisant des écrans de visualisation
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