Les murs, les planchers, les structures, les charpentes ou même des b âtiments entiers peuvent s’effondrer au cours de travaux de démolition, de construction ou de réhabilitation. Ces accidents sont rares mais toujours graves.
Date de mise à jour : 23 févr. 2024
L’effondrement d’ouvrage est un risque présent dans deux cas :
L’effondrement d’un ouvrage peut conduire à des accidents mortels et a toujours des conséquences financières très lourdes.
On parle d’effondrement d’ouvrage lorsqu’un bâtiment, un pont ou toute partie porteuse d’un bâtiment en construction ou en rénovation, s’écroule. L’effondrement d’un ouvrage est toujours dû à une défaillance structurelle.
Les démolisseurs et les entreprises de réhabilitation sont les métiers les plus à risque. En effet, le travail de démolition ne s’improvise pas. Même s’il n’existe pas de formation spécifique, il est nécessaire avant de le prendre en charge de s’assurer que l’on a le matériel adapté.
Les démolitions de grande envergure sont toujours traitées par des entreprises qui ont des moyens importants et maîtrisent les règles de l’art dans ce domaine. En revanche, le risque est plus important lors de démolitions partielles en vue de réhabilitation d’un bâtiment ou d’un appartement. Si vous êtes maçon et que vous devez abattre un mur, ne cassez rien sans avoir demandé une étude structurelle du bâtiment à un bureau d’études.
La pose d‘éléments préfabriqués lourds comme les poutres, les panneaux de façade pleins, les gradins, les escaliers, les tuyaux de grandes dimensions, les dalles répondent à un certain nombre de contraintes qui, si elles ne sont pas respectées, peuvent provoquer leur effondrement. L’effondrement d’un balcon, par exemple, est souvent dû à un problème de résistance des matériaux comme le béton. Poussé par les délais, vous raccourcissez le temps de séchage du béton et le démontage de l’étaiement se fait trop rapidement.
Les contraintes spécifiques sur les appuis doivent être bien connues. Si les appuis sont constitués de poteaux poutres, voiles ou poutres de voile, le concepteur doit :
Tout cela doit faire l’objet d’un mode opératoire détaillé, précisant notamment les temps de séchage, un plan d’étaiement précis, un plan de pose…
Prévenir le flambage des étais par une note de calcul et un plan d'étaiement.
Les éléments de stabilisation provisoire ne peuvent être retirés que lorsque les éléments préfabriqués sont jugés stables par un bureau d’études béton ou méthodes.
Concernant les travaux de démolition, ceux-ci doivent également faire l’objet d’un mode opératoire précis. Il est important de bien définir les moyens à mettre en œuvre (techniques de démolition, matériel approprié…).
Deux causes principales d’effondrement d’ouvrage existent : l’effondrement lors de la démolition totale ou partielle d’un ouvrage et l’effondrement de balcon ou d’éléments préfabriqués lourds lors de la construction ou de la réhabilitation d’un bâtiment.
La destruction totale d’un bâtiment est en général prise en charge par des entreprises spécialisées. Ces travaux à risque sont réalisés par des salariés compétents et formés pour les faire. Les entreprises peuvent dans certains cas utiliser la technique de l’explosif mais, plus couramment, elles utilisent celle des pelles de démolition de grandes hauteurs. La technique est définie au cas par cas en fonction des enjeux de l'opération, de la nature et de la configuration de l'ouvrage à démolir ainsi que des contraintes du site.
L’effondrement lors de la démolition d’un ouvrage peut être dû à une mauvaise organisation des travaux. Il est indispensable de commencer par démolir le haut du bâtiment afin que les éléments du bas retiennent la charge jusqu’à la fin.
Les travaux les plus dangereux sont les démolitions partielles faites à la main. Lorsqu’il faut démolir un mur, le travail se fait à la masse. S’il n’y a pas eu d’étude préalable de faisabilité sur la structure, le risque est de voir les étages supérieurs vous tomber dessus. C’est ce qui est arrivé à un maçon, voulant détruire le mur porteur d’un appartement situé au premier étage.
Ne vous engagez pas à détruire un mur porteur sans l’aval d’un bureau d’études.
Lors de travaux de démolition, il est préconisé d’intervenir mécaniquement et/ou à distance.
Elle répond particulièrement à des ouvrages hauts ou sur des structures non courantes, situés dans un environnement contraint, demandant une intervention courte et parfaitement maîtrisée. Cette méthode est souvent choisie pour les sites industriels.
Elle est généralement utilisée pour des bâtiments et ouvrages courants. La conduite des pelles parfois de grande envergure ne s’improvise pas. Ces engins de démolition doivent être confiés non seulement à des personnes habilitées à conduire ce type d’engin (habilitation CACES, par exemple) mais surtout à des professionnels confirmés. La présence d’une cabine renforcée est indispensable pour protéger le conducteur en cas d’effondrement. En cas de contrôle, il sera vérifié en premier lieu si l’engin a bien une cabine renforcée.
Des robots télécommandés présentent l’avantage d’intervenir sur les structures sans mettre en danger le conducteur puisqu’il ne se trouve pas à proximité. Cette solution technique est à privilégier. Ce matériel se trouve aujourd’hui facilement à la location.
Lors de la construction d’un ouvrage, un balcon ou un élément préfabriqué lourd comme une dalle, un mur à coffrage intégré, une poutre, un escalier, un panneau de façade… peut s’effondrer.
Le risque d’effondrement peut être lié à plusieurs facteurs :
Lors des phases de construction ou de réhabilitation surtout en milieu urbain, les zones de travaux sont réduites. Les différents corps de métiers ont alors tendance à utiliser toutes les zones disponibles pour stocker certains matériaux lourds comme des palettes de matériaux du gros œuvre ou du second œuvre. Mais leurs poids sont bien supérieurs aux charges acceptées par un balcon ou une dalle, et peuvent entraîner son effondrement.
La pose de l’étaiement nécessite une réflexion en amont et une étude précise quant à son implantation.
Dans le cas de pose de murs intégrés, il est indispensable de prévoir l’accessibilité pour la pose de l’étaiement dans une zone dégagée.
Dans certains cas, on privilégiera une zone qui doit être constituée d’un remblai homogène en matériaux incompressibles, correctement nivelé et compacté afin d’obtenir une portance suffisante pour la descente de charge à reprendre.
Il ne faut absolument pas que les étais s’appuient directement sur le terrain naturel, celui-ci ne résistant pas forcément au poinçonnement. Le sol doit offrir une résistance uniforme et compatible avec la charge, de façon à éviter l’enfoncement d’une tour d’étaiement et donc le basculement ou l’affaissement du balcon ou de l’élément préfabriqué.
Les étais doivent donc prendre appui sur des cales de répartition (appelées 'martyrs'), généralement des pièces de bois de qualité (ni fendues ni écrasées) de dimensions adaptées aux charges à répartir.
Les étais ne peuvent être retirés que lorsque la stabilité des pièces préfabriquées est effective, selon la préconisation du bureau d’études béton ou méthodes.
Respectez un plan d’étaiement. Pour un balcon, calculez bien en fonction de la masse du balcon et de la résistance de la zone d’appui, le nombre de points d’appui et les charges à reprendre par appui.
Tout ou partie d’ouvrage peut être endommagé par :
La prise en compte des efforts de tout type peut être dimensionnant pour l’ouvrage ou pour les ouvrages provisoires (étaiement, palée, coffrage, passe charretière…) tant en phase définitive mais aussi en phase provisoire, tant que les éléments structurels ne sont pas liés, par exemple.
Les hypothèses sont à rajouter dans les contraintes à prendre en compte. Ces mesures peuvent s’accompagner de mesures de protection en dur pour protéger l’ouvrage (balisage lourd, chasse roue, gabarit camion…).
Les champignons lignicoles et lignivores peuvent attaquer à la fois l’arbre sur pied et le bois une fois celui-ci mis en œuvre. On distingue 2 types de champignons :
Le mode de reproduction des champignons, par spores, les rend extrêmement dangereux. Des spores peuvent attaquer un bois qui restera visiblement sain pendant des semaines avant le développement du champignon.
Pour se reproduire, un champignon a besoin d’eau (une pièce mal ventilée, humide), d’oxygène et de nourriture (le bois). La lumière n’est pas un facteur nécessaire pour le développement des champignons.
Le diagnostic doit être réalisé par un spécialiste et doit prendre en compte plusieurs facteurs, notamment ce qu’il faut regarder, la localisation des dégâts (en surface, en profondeur), la couleur du bois (est-il plus clair ou au contraire plus foncé), la texture du bois (est-il ramolli, cassant ?) ainsi que la présence d’éléments fongiques (fructifications, cordonnets, mycélium, etc.).
Capricornes des maisons, vrillettes, hespérophane, syrex, scolytes, fourmis, abeilles charpentières ou encore termites, les insectes attaquant le bois sont légion. Chacun a son mode de fonctionnement : certains se nourrissent du bois, d’autres pondent dans les galeries et ce sont les larves qui se nourrissent, etc. Leurs dégâts sont variables d’une espèce à l’autre (il est simple de reconnaître l’insecte xylophage en fonction de ses dégâts avec un peu de pratique).
Comme pour les champignons, un diagnostic réalisé par un spécialiste permettra d’évaluer la gravité des dégâts et de proposer un traitement curatif approprié.
Un bois traité contre les insectes ne signifie pas qu’il ne sera jamais attaqué : il existe de nombreux exemples de bois traités en surface, lesquels sur le chantier étaient usinés (perçage, ajustement des extrémités, etc.), offrant une porte d’entrée aux insectes qui ont pu se développer à l’intérieur des pièces de bois malgré la protection surfacique.
La dépréciation du bois mis en œuvre peut être évitée avec une connaissance :
Un effondrement d’ouvrage sur un salarié du chantier est toujours grave. Il entraîne des risques d’invalidité voire le décès.
Les conséquences d’un effondrement d’ouvrage sont toujours très graves.
Elles entraînent souvent l’écrasement du salarié. Les séquelles peuvent être importantes et invalidantes. Cela peut même aller jusqu’au décès du salarié.
Ces accidents sont très traumatisants pour toute l’équipe qui travaille sur le chantier. Prévoyez de mettre en place une cellule psychologique.
L’accident doit faire l’objet d’un rapport. Faites aussi une analyse fine et complète de l’accident. Entourez-vous de personnes comme les préventeurs de l’entreprise ou les préventeurs externes comme la CARSAT ou l’OPPBTP.
Ils vous apporteront des éléments d’information et vous aideront à définir des pistes d’amélioration pour la sécurité sur vos chantiers.
Articles R4534-60 à R4534-73 du Code du travail
Articles L4141-1 et suivants du Code du travail
Articles R4141-1 et suivants du Code du travail
Articles L4142-1 et suivants du Code du travail
Articles R4462-1 et suivants du Code du travail
Décret n° 87-231 du 27 mars 1987 : notre analyse
Arrêté du 10 juillet 1987 : notre analyse
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