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Zoom sur le risque

Les risques biologiques

Les risques biologiques dans le BTP

Les risques biologiques

Le risque biologique se définit comme le danger que représentent certains agents biologiques pour la santé de l’être humain. Le risque peut être infectieux, toxique, parasitaire. Parmi ces agents biologiques, on compte les bactéries, virus, champignons et parasites. Ils sont présents dans l’environnement : dans les eaux, les sols, les objets contaminés et les êtres vivants. Hommes, animaux et plantes peuvent être les porteurs.

Du fait de leur présence dans l’environnement, ils constituent un risque lors des activités de la vie quotidienne et professionnelle. Certains métiers sont plus vulnérables à ces agents biologiques comme les métiers de la santé, de l’agriculture et des industries agroalimentaires… mais certaines activités du bâtiment et des travaux publics exposent aussi les personnes à des agents biologiques.

Date de mise à jour : 3 janv. 2024

En résumé

Plusieurs agents biologiques peuvent porter atteinte à la santé des humains, occasionner des allergies ou des maladies.

Les infections ne sont souvent pas propres aux professionnels du secteur du bâtiment et des travaux publics, mais certains environnements et certaines activités prédisposent à l’exposition à ces agents infectieux, viraux, toxiques ou allergènes.

Des maladies comme la légionellose, la leptospirose, la salmonellose ou encore la maladie de Lyme peuvent être développées spécifiquement par les personnes travaillant dans certains environnements de chantier. Ainsi, les stations d’épuration, les berges de plans d’eau, les abords de forêts sont autant de lieux propices à être des « réservoirs » des agents biologiques provoquant des maladies. Notons également les travaux en tranchées sur des réseaux d'eaux usées.

L'hygiène dans le BTP, c'est quoi ?

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Qu’ils soient bactéries, virus, champignons microscopiques ou parasites, tous ces agents biologiques représentent un risque pour les êtres vivants. Tous ne sont pas dangereux pour l’homme mais certains peuvent provoquer des maladies.

La transmission se fait généralement par contact avec la peau, par inoculation, par inhalation ou par ingestion. C’est pourquoi une bonne hygiène, en particulier le lavage répété des mains et le port de protections individuelles comme le masque peuvent limiter la transmission à l’homme. L’air respiré, le contact avec des animaux porteurs d’agents infectieux, l’ingestion d’aliments souillés ou tout contact d’homme sain avec un homme infecté peut occasionner la maladie.

La leptospire ou la salmonella peuvent se transmettre au travail dans certains environnements à risque. Les maladies virales pandémiques telles que la grippe ou les coronavirus se transmettent entre les humains par l’inhalation de gouttelettes de salive, de postillons, d’éternuements ou par contact rapproché avec des malades (poignée de mains...).

Le délai d’apparition des symptômes est variable selon l’agent biologique et peut se compter en heures comme en mois. Les manifestations sont variées : lésion cutanée, allergie, pneumonie…, et la gravité dépend de l’âge et de l’état de santé des personnes touchées, ainsi que de la nature et de la puissance de l'exposition.

Toutefois, les risques biologiques restent rares dans les métiers du bâtiment. La mise en place de mesures d’hygiène et de prévention permettent de les supprimer.

Dans le cadre de l'épidémie de coronavirus, il faut respecter les gestes barrières : se laver régulièrement les mains avec du savon ou du gel hydroalcoolique, respecter la distanciation, porter un masque. Retrouvez toutes les mesures adaptées pour la continuité des activités dans le Guide de préconisations de sécurité sanitaire.

La gestion des ordures ménagères sur les bases vie de chantier participe à une bonne hygiène La gestion des ordures ménagères sur les bases vie de chantier participe à une bonne hygiène

Les mesures simples pour prévenir les risques biologiques

Evaluer le risque pour en tenir compte

Le risque biologique, comme d’autres natures de risque, doit être pris en compte dans les entreprises. Il doit être évalué dans l'entreprise et retranscrit dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) de l’entreprise.

Faites votre propre évaluation des risques biologiques en tenant compte des modes de contamination possibles et des postes exposés. Comme pour les autres risques, l’évaluation du risque biologique évolue en fonction de la situation et est ajustée pour réduire les risques, notamment de contagion.

Appliquer les mesures de prévention collectives et individuelles

Les mesures de prévention, collectives ou individuelles, issues de l’évaluation, doivent être communiquées aux salariés pour mise en application. Il peut s’agir de mesures d’hygiène telles que :

  • la mise à disposition d’installations sanitaires propres et en bon état, y compris sur les chantiers mobiles ;
  • la fourniture d’eau courante, de savons, de gels hydroalcooliques, d’essuie-mains en papier à usage unique, de masques jetables ;
  • une sensibilisation indispensable du personnel à ces mesures d’hygiène.

Une bonne hygiène prévient la transmission des agents biologiques par contact ou ingestion, et protège les personnes que l’on côtoie dans son environnement professionnel et son cercle familial.

La fourniture du matériel de protection individuelle au personnel de l’entreprise contribue également à prévenir les risques de transmission : gants, vêtements de protection, lunettes, masques… L’Agence Régionale de Santé (ARS) propose des formations gratuites pour sensibiliser votre personnel à leur utilisation.

Le risque biologique dépend à la fois de l’environnement physique du travail et du mode de transmission. En plein air ou dans des endroits confinés, le risque de contamination est différent. Des chantiers aux abords des forêts, d’herbes hautes, d’eau stagnante, des lieux chauds et humides, travaux funéraires, travaux en vide sanitaire exposent les travailleurs à de mauvaises piqûres par des plantes ou des insectes, une contamination à l’agent infectieux par des animaux ou une allergie par contact. La personne touchée peut ensuite développer une maladie ou une allergie dangereuse pour sa santé.

Le contact avec les eaux chaudes contaminées : vigilance au risque de légionellose

La légionellose concerne les personnes intervenant dans les milieux humides dont la température est comprise entre 23° et 45°. Ce sont surtout les plombiers, les chauffagistes et les agents de maintenance travaillant sur les réseaux d’eau chaude qui présentent un risque d’être infecté. La légionelle est une bactérie que l’on peut trouver dans les vieilles canalisations d’eau chaude. Elle se contracte par inhalation de microgouttelettes d’eau présentes dans l’air.

En cas d’apparition de maux de tête de tête, de douleurs musculaires et abdominales, de diarrhée, d’une toux sèche, de forte fièvre, ou encore de difficulté à respirer, consultez rapidement un médecin. Cette pneumonie n’est pas contagieuse et assez rare mais elle peut devenir grave si elle n’est pas soignée rapidement.

La gravité de l’infection dépend de plusieurs facteurs : la virulence de la souche contractée et la vulnérabilité de l’individu (tabagisme, âge, personnes immunodéprimées, transplantées, personnes atteintes de diabète, d’insuffisance rénale, coexistence d’une maladie chronique…).

La légionellose est une maladie à déclaration obligatoire (MDO). Chaque signalement fera l’objet d’une enquête épidémiologique et environnementale afin d’identifier la source de la contamination.

L’Agence Régionale de Santé mène également des actions de sensibilisation notamment auprès des gestionnaires de réseau d’eau en organisant des journées de formation, la diffusion de la réglementation, de guides de bonnes pratiques, de plaquettes, …, contactez l’ARS de votre région pour obtenir ces documents ou pour former votre personnel à la prévention des risques biologiques.

La réglementation a évolué ces dernières années et la surveillance dans les installations à risque a été fortement renforcée (réseaux d’eau chaude sanitaire, bains à remous, tours aéroréfrigérantes…).

La leptospirose et la salmonellose : des maladies transmises par le rat ou le pigeon via leurs urines ou leurs déjections

Un certain nombre de bactéries peuvent se propager via les déjections d’animaux comme les pigeons ou dans les urines des rats.

Ainsi la leptospirose, appelée aussi maladie des rats, est susceptible de contaminer les compagnons de deux manières : en étant directement mordu par un rat ou au contact d’eau douce contaminée par les urines des rongeurs.
Les études montrent que la leptospirose est d’origine professionnelle dans un tiers des cas. Dans le secteur du bâtiment, ce sont surtout les égoutiers et toute personne travaillant près de berges ou dans un environnement souillé comme les décharges ou les stations d’épuration qui sont susceptibles d’être touchées par la leptospirose.

Les couvreurs, charpentiers, restaurateurs des monuments historiques peuvent potentiellement rencontrer la salmonellose présente dans les déjections d’oiseaux notamment les pigeons.

Dans tous les cas, pour prévenir tout risque de contamination par les déjections animales, quelques consignes de prévention sont à suivre :

  • Ne pas boire, ne pas manger, ne pas fumer sur le lieu de travail
  • Porter des équipements de protection tels que des bottes, combinaisons, lunettes, gants
  • Eviter de porter ses mains souillées au niveau des yeux, du nez ou de la bouche
  • Bien se laver les mains en particulier si elles ont été en contact avec l’eau,
  • Désinfecter et protéger des plaies avec des pansements imperméables
  • Eviter les contacts avec les animaux morts : ne les touchez surtout pas ! Faites appel à une société spécialisée pour les enlever.

La prévention des risques biologiques peut être menée avec les services de santé qui vont vous aider à mettre en place un plan de prévention adapté. Les professionnels de santé peuvent recommander la vaccination contre la leptospirose s’ils la jugent nécessaire.

Les moyens de prévention prescrits par le médecin du travail seront documentés dans le dossier médical des travailleurs exposés.

Actions de prévention collectives et individuelles

Au-delà d’une éventuelle vaccination, voici quelques actions de prévention collectives et individuelles à mener avant et pendant votre intervention :

  • Limiter la prolifération des rongeurs : en collectant régulièrement les déchets, en identifiant les zones susceptibles de constituer des habitats, en faisant appel à une société de dératisation.
  • Sensibiliser le personnel au risque de leptospirose : l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) propose des réunions d’information gratuites sur le sujet.
  • Laver si possible les zones contenant des déjections de pigeons à l’aide d’un nettoyeur haute pression avant votre intervention.
  • Mettre à disposition des salariés des équipements de protection adaptés (gants étanches, combinaisons, etc.).

Piqûres ou morsures par abeilles, insectes, tiques ou serpents

Pneumonie, fièvre, nausées, vomissements, déshydratation, allergie, maladie de Lyme... Les conséquences des infections diffèrent selon l’agent biologique concerné et la personne qui a été contaminée (âge, santé, profil génétique…). De nombreuses maladies liées à un agent biologique sont considérées comme des maladies professionnelles.

Une infection bactérienne ou virale occasionnant maladie ou allergie

Quel que soit l’agent biologique à l’origine de la contamination, virus, bactérie ou toxine, la personne infectée peut développer une maladie ou une allergie grave, voire mortelle si elle n’est pas prise en charge.

Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, le risque lié aux agents biologiques ne fait a priori pas partie des risques majeurs ou fréquents, mais il doit être pris au sérieux.

Les entreprises dont les activités exposent le personnel à des piqûres, des morsures, ou le contact avec des éléments contaminants, vecteurs de maladies, doivent faire entrer ce risque dans leur document d’évaluation des risques professionnels (DUERP) et mettre en place les mesures de prévention nécessaires.

Le pouvoir irritant et allergisant du ciment en fait la première cause d’allergie de la peau chez les employés de la construction. Seul un bilan allergologique permet d’affirmer le diagnostic. Malheureusement beaucoup trop de salariés ne consultent pas et ne se font pas dépister.

Cette maladie peut devenir chronique. Elle rentre dans le cadre des maladies professionnelles et peut impliquer le reclassement de la personne vers un autre métier.

Allergie, pneumonie, fièvre, déshydratation et autres atteintes organiques

Les piqûres de guêpes et d’abeilles ainsi que les morsures de serpent ou de tiques peuvent provoquer des réactions allergiques ou des maladies. Toute forme peut devenir mortelle en l’absence de soins rapides.

Les symptômes de la légionellose, la leptospirose ou la salmonellose peuvent être confondus avec ceux d’une grippe ou d’une pneumonie.

Toute fièvre, nausée, vomissement, diarrhée… doit vous alerter. Plus spécifiquement pour la légionellose, en quelques jours, la fièvre augmente, les douleurs musculaires s'intensifient tandis qu'apparaissent les premiers symptômes respiratoires : difficulté à respirer et toux avec peu d'expectoration.

Pour la salmonellose, alarmez-vous surtout en cas de signes de déshydratation.

Lorsque le diagnostic et le traitement interviennent tôt, l’issue est favorable.

Il existe un vaccin préventif pour la leptospirose. Demandez à la médecine du travail ce qu’elle en pense car ce vaccin ne protège pas contre toutes les formes de leptospirose.

Veillez à ce que vos vaccins soient à jour et passez les visites médicales obligatoires. Ces maladies sont reconnues comme maladies professionnelles.

L’agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) propose des réunions d’information gratuites pour sensibiliser le personnel sur le sujet. Pour en savoir plus : https://leptospirose-prevention.fr/

Prévention du risque biologique

Articles R4421-1 à R4427-5 du Code du travail

Prévention des risques de légionellose dans les réseaux d’eau chaude sanitaire des bâtiments d’habitation et des locaux de travail :

Arrêté du 30 novembre 2005 modifiant l’arrêté du 23 juin 1978 relatif aux installations fixes destinées au chauffage et à l’alimentation en eau chaude sanitaire des bâtiments d’habitation, des locaux de travail ou des locaux recevant du public

Liste des agents biologiques pathogènes

Arrêté du 16 novembre 2021 fixant la liste des agents biologiques pathogènes

La réglementation relative à la prévention des risques biologiques se trouve aux articles R4421-1 à R4427-5 du Code du travail. Elle vise les entreprises et établissements dans lesquels « la nature de l’activité peut conduire à exposer les travailleurs à des agents biologiques ».

Les agents biologiques sont classés en quatre groupes/catégories selon la gravité du risque infectieux qu’ils présentent pour les travailleurs. Les agents biologiques des groupes 2, 3 et 4 sont dit « pathogènes ». Il existe une liste réglementaire de ces agents biologiques de groupes 2, 3 et 4 mais elle n’est pas limitative.

L’absence de classement d’un agent dans cette liste ne dispense pas l’entreprise de réaliser une évaluation du risque chimique.

Les mesures de prévention du risque biologiques s’appuient notamment sur les principes généraux de prévention (art. L4121-2 du Code du travail) qui préconisent d’évaluer les risques, de les supprimer ou de les réduire, de mettre en place des mesures de protection collective, et en complément des équipements de protection individuelle, d’informer et de former les compagnons, et de veiller au respect du suivi individuel de l’état de santé des salariés.

Ce suivi individuel varie en fonction de la catégorie d’agents biologiques auxquels les salariés sont exposés.

Les salariés exposés à des agents biologiques du groupe 2 font l’objet d’une visite d’information et de prévention (VIP) réalisée avant l'affectation au poste de travail.

Les salariés exposés à des agents biologiques des groupes 3 et 4 font l’objet d’un suivi individuel renforcé (SIR) qui comprend un examen médical d'aptitude à l’embauche effectué par le médecin du travail préalablement à l’affectation sur le poste. Pour les apprentis, cet examen doit être réalisé au plus tard dans les deux mois qui suivent son embauche.

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