Présent notamment dans les peintures anciennes, le plomb peut être dangereux lorsqu’il est réduit à l’état de poussière. Inhalées ou ingérées, les particules de plomb, toxiques, peuvent pénétrer dans le sang et avoir des conséquences sur la santé (saturnisme).
Date de mise à jour : 20 févr. 2020
Métal lourd, le plomb a été largement utilisé dans le secteur de la construction notamment pour produire des peintures à la céruse (pigment blanc) et des peintures anti-corrosion (minium de plomb ou oranger de plomb). Ces matériaux sont présents dans de nombreux bâtiments et habitations datant d’avant 1949.
A l’état de poussière, le plomb est toxique et peut impacter le système nerveux, les reins et les capacités reproductives.
Les professionnels intervenant lors des activités de rénovation ou de démolition (peintres, maçons, démolisseurs…) ainsi que les artisans et salariés qui travaillent dans les monuments historiques sont particulièrement concernés par ce risque.
Travaux de peinture en présence de plomb dans un chantier de rénovation.
Parce que les peintures au plomb étaient résistantes et anti-corrosives, on en trouve dans de nombreux bâtiments datant d’avant 1949, qu’il s’agisse de logements et d’habitations, de sites professionnels, d’ouvrages d’art ou de monuments historiques.
Si un salarié ou un artisan intervient sur un matériau qui contient du plomb, il peut s’intoxiquer et être atteint de saturnisme. Ce sont les poussières de plomb qui constituent le risque majeur : inhalées et ingérées accidentellement, les particules les plus fines contaminent rapidement le sang et se fixent sur les tissus.
Les professionnels les plus exposés à ce risque sont les peintres, maçons, plombiers ou démolisseurs qui interviennent sur les murs, façades ou canalisations contenant du plomb. En perçant, grattant ou ponçant ces différents matériaux, de la poussière toxique peut se dégager. Pour éviter toute absorption, il faut se protéger par le port de gants et de masque et appliquer des mesures d’hygiène strictes.
Le risque plomb est présent lors de la réfection d'étanchéité de toitures-terrasses.
Le plomb fait partie des agents CMR (cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques). Une intoxication au plomb (saturnisme) peut impacter le système reproductif. Elle peut aussi avoir des répercussions sur le système nerveux, la moelle osseuse, les reins et le développement des facultés mentales chez les jeunes enfants.
En cas d’exposition au plomb, des mesures du taux de plomb dans le sang doivent être effectuées (plombémies). Le code du Travail définit des valeurs limites de plombémie en milieu professionnel. Pour les personnes exposées au plomb et à ses composés dans l’exercice de leur travail, les valeurs limites à ne pas dépasser sont fixées à 400 microgrammes par litre de sang (µg/L) pour un homme et à 300 µg/L de sang pour une femme.
En cas de plombémie supérieure à 200 µg/L de sang pour un homme ou à 100 µg/L de sang pour une femme, une surveillance médicale doit être mise en place.
Il existe un 'bruit de fond' qui définit un taux de plomb résiduel du fait de la présence de plomb dans l’environnement.
Pour tous travaux en présence de plomb, le chef d’entreprise doit appliquer les mesures prescrites dans le Code du travail.
Il s’agit dans un premier temps de vérifier la présence de plomb dans le bâtiment en demandant au donneur d’ordre un diagnostic plomb avant travaux. Si les résultats sont positifs, l’entreprise définit la façon dont elle va intervenir. Pour minimiser les risques, l’idéal est de privilégier les méthodes qui ne dégagent pas de poussière : par exemple, utiliser un décapant chimique plutôt qu’une ponceuse. Si les techniques alternatives ne sont pas possibles, il s’agit de chercher à limiter les dégagements de poussière grâce à des systèmes d’aspiration ou d’humidification.
Les salariés et artisans devant intervenir dans des travaux les exposant au plomb doivent par ailleurs suivre une formation.
Les mesures préventives mettent l’accent sur les mesures d’hygiène (se laver les mains, se changer, se doucher) et sur le port d’équipement de protection individuelle (masque, gants…). Le plomb fait par ailleurs l’objet d’une politique de gestion des déchets réglementée.
Les risques concernent principalement les professionnels qui interviennent pour effectuer des travaux de démolition et/ou de réhabilitation dans des bâtiments construits avant 1949.
Le risque qu’un salarié ou un artisan s’intoxique au plomb est particulièrement important en cas de travaux de démolition ou de rénovation dans les logements, habitations et bâtiments anciens. Les interventions sur les matériaux contenant du plomb doivent faire l’objet de mesures de protection adaptées.
Par exemple, si un maçon démolit un crépi contenant de la céruse et qu’il ne porte pas de gant, de la poussière de plomb peut se déposer sur ses mains. S’il ne lave pas correctement ses mains et qu’il mange par la suite un sandwich, il peut ingérer accidentellement des particules de plomb. Les plus grosses pourront être éliminées par les urines mais les plus fines pénétreront dans son organisme.
Les mesures d’hygiène et les équipements de protection individuelle sont particulièrement importants pour limiter le risque d’intoxication. Les politiques de prévention passent par une information des salariés et par l’installation, sur les chantiers à risque, d’unités de décontamination avec douche obligatoire.
L’intoxication par le plomb, également appelée « saturnisme » est particulièrement connue parce qu’elle peut impacter le développement des facultés intellectuelles chez les jeunes enfants. Mais elle peut avoir des conséquences importantes chez les adultes, notamment chez les professionnels fréquemment exposés au plomb sur leur lieu de travail.
Les intoxications au plomb peuvent se traduire par des maux de tête, des vertiges, des maux gastriques : des crampes et de nausées (coliques de plomb)…
Le saturnisme peut avoir des conséquences importantes sur l’organisme et impacter la fabrication des globules rouges, altérer la fonction rénale, engendrer des troubles neuropsychiques, ou atteindre le système nerveux et altérer le système de reproduction.
Le plomb a un caractère toxico cumulatif : une fois qu’il est stocké dans l’organisme, il continue à produire ses effets longtemps après l’exposition et ce, même à faibles doses.
Article R4412-87 du Code du travail : obligation d’information et de formation à la sécurité des travailleurs susceptibles d'être exposés à l'action d'agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR)
Obligation de sécurité et CMR : jurisprudence
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