Les chutes de hauteur interviennent toujours avec une dénivellation : intervention sur un pylône, rénovation d’une charpente, réalisation d’un toit-terrasse, travaux sur échafaudage, chute dans un escalier, descente d’un véhicule… Les chutes de hauteur peuvent survenir dans diverses situations. Elles concernent aussi bien les charpentiers et les couvreurs que les électriciens, les maçons, les peintres ou les plaquistes. Elles représentent l'une des principales causes d’accidents mortels sur les chantiers.
Date de mise à jour : 9 avr. 2022
Les chutes de hauteur peuvent survenir depuis un toit, un pylône, un mur, une échelle, une passerelle, une fosse, un véhicule à l’arrêt… Elles se produisent lorsque le poste de travail n’est pas ou pas assez protégé ou lorsque le dispositif de protection n’est pas adapté.
Filets en sous-face, plates-formes de travail, garde-corps, nacelles, échafaudages sur console… De nombreux dispositifs existent pour se prémunir de ce risque. Les protections collectives doivent être privilégiées.
Elles peuvent également se produire en déplacement, en particulier sur des opérations de courte durée dans des zones peu accessibles.
Lorsque l’on évoque les chutes de hauteur, on pense spontanément aux charpentiers et aux couvreurs. Mais ce risque concerne d’autres corps de métiers : l’ensemble des professionnels du BTP. Un électricien qui change un luminaire, un maçon qui doit consolider une façade, un plombier qui réalise des travaux à l’étage d’un immeuble peuvent aussi être confrontés à ce risque. Inutile d’ailleurs d’être à plusieurs mètres de hauteur pour chuter. Un peintre sur un marchepied peut lui aussi perdre l’équilibre, tomber en arrière et se cogner la tête. S’il ne porte pas de casque, ou en l’absence de jugulaire, les conséquences peuvent être graves.
Les chutes de hauteur peuvent survenir depuis un toit, un pylône, un mur, une échelle, une passerelle, une fosse, un véhicule à l’arrêt… Elles se produisent lorsque le poste de travail n’est pas ou pas assez protégé ou lorsque le dispositif de protection n’est pas adapté.
Les chutes de hauteur constituent la deuxième cause d’accidents mortels dans le BTP. De nombreux dispositifs existent pour se prémunir de ce risque, dont les protections collectives et notamment les garde-corps.
Une attention particulière doit être portée sur les activités effectuées à une hauteur faible car elles sont à tort considérées moins risquées. Un couvreur est souvent plus vigilant s’il intervient sur un toit très pentu que s’il travaille sur une surface moins inclinée.
Une intervention à proximité d’une tranchée même talutée implique également un risque de chute de hauteur puisqu’il y a présence de dénivelé.
Autre situation pouvant être trompeuse : les travaux effectués à l’intérieur d’un bâtiment. Un électricien intervenant sur une façade sera vigilant car il évalue la hauteur et le risque de chute. S’il travaille sur un plancher à l’étage d’une maison, il sera plus confiant et peut-être moins attentif au danger. Pourtant, les trémies mal protégées constituent une situation d’accident malheureusement fréquente.
Les facteurs psychologiques d’une mauvaise évaluation, d’une méconnaissance ou d’une accoutumance au risque doivent donc être pris en compte dans le dispositif de prévention. L’expérience peut amener à une baisse de la vigilance. La sensibilisation aux règles à mettre en œuvre doit s’appliquer à tous et être régulièrement renouvelée.
Ce sont les protections collectives de type garde-corps, filet en sous-face, échafaudages, nacelles élévatrices ou plates-formes de travail en encorbellement qui sont à privilégier. Dans certains cas cependant, une protection individuelle peut être plus adaptée à la situation. Pour réparer une fissure légère sur une façade, par exemple, il peut être plus judicieux de faire appel à un cordiste que d’installer un échafaudage. L’important est de bien évaluer le risque, la situation, et d’adapter au mieux le dispositif de prévention.
Montage d'échafaudage de type MDS.
Les accidents liés aux chutes de hauteur arrivent généralement lorsque le chantier n’est pas protégé ou pas complètement. Mais ils peuvent aussi survenir si le dispositif de protection n’est pas adapté, a été mal installé ou si la coordination entre intervenants est mise en défaut.
Une entreprise de menuiserie a plusieurs chantiers à gérer et un planning serré. Aujourd’hui, ses salariés doivent intervenir à l’étage d’un bâtiment pour installer une fenêtre.
Le travail doit être terminé dans la journée : l’ouvrier chargé d’effectuer la mission ne prend pas le temps d’installer de garde-corps comme il a l’habitude de le faire. Il pense que sa vigilance suffira à assurer sa sécurité. Il s’affaire à sa tâche mais soudain, alors qu’il se penche vers l’extérieur pour réaliser les points d’étanchéité, il perd l’équilibre et bascule dans le vide.
L’absence de dispositif de protection est une des premières causes des chutes de hauteur.
Parfois, un dispositif a été mis en œuvre mais il est incomplet : des garde-corps ont été fixés autour d’un toit-terrasse mais une verrière n’a pas été sécurisée…
Le risque de chute de hauteur existe dès la présence d’une dénivellation.
Il n’y a pas d’effet dose dans ce risque : il suffit d’une fois. Certains risques s’accroissent en fonction du niveau d’exposition. Le risque de chute de hauteur existe dès la première intervention.
Pour s’en prémunir, les mesures de prévention doivent être intégrales : elles doivent couvrir l’ensemble du chantier et concerner tant l’extérieur du bâtiment (échafaudage, garde-corps…) que l’intérieur (chemin de circulation, filet de protection…).
Un maçon réalise un mur en parpaings. Son poste de travail est constitué de deux tréteaux et d’un platelage en bois d’une portée de 4,5 m. Sous le poids de l’opérateur et des matériaux, le platelage cède, entraînant la chute du compagnon.
Certains accidents surviennent aussi parce que le dispositif de protection était défaillant ou mal installé : garde-corps mal fixé, filet mal attaché, échafaudage instable…
La prévention du risque de chute de hauteur nécessite la mise en place d’une politique de prévention structurée et durable ayant pour objectif qu’elle s’intègre comme point de vigilance majeur pour les équipes. Une attention sera donc portée sur les aspects comportementaux : vigilance partagée, sensibilisation régulière, mais aussi sanction, organisation avec une exigence d’aller dans tous les points singuliers, matériel en état.
Ils doivent être installés conformément à la notice des fabricants (en participant à des formations si nécessaire) et doivent être régulièrement testés et vérifiés. Une protection mal installée est une fausse protection qui peut conduire à des dommages plus importants.
Dommages corporels souvent graves pour la victime, traumatismes des équipes, répercussions judiciaires et économiques pour l’entreprise… Les chutes de hauteur ont des conséquences importantes tant pour le personnel que pour l’organisation.
Fractures, hémorragies internes, paralysie, coma, décès... Les chutes de hauteur provoquent des dommages corporels importants. Elles restent une des premières causes d’accidents graves et mortels. Au-delà des dommages physiques, elles peuvent avoir des répercussions psychologiques (syndrome post commotionnel, stress post-traumatique) chez la personne qui en a été victime.
Un accident dû à une chute de hauteur peut aussi impacter l’ensemble de l’équipe, lié au sentiment de culpabilité des collègues qui regrettent de ne pas être intervenus, de ne pas avoir alerté la personne du danger. Plus les salariés auront été sensibilisés, mieux ils feront face à une situation risquée.
Il faut avoir à l'esprit que la plupart des accidents graves sont liés à une chute à l’intérieur de l’ouvrage à cause de la défaillance du support sur lequel est l’opérateur : rupture ou basculement. Les accidents à l’extérieur de l’ouvrage en l'absence de garde-corps ou de protection de bas de pente sont statistiquement plus rares. L’explication est que, dans le premier cas, le risque n’est pas visible alors qu’il l’est dans le second cas.
Les conséquences sur l’entreprise sont multiples : coûts financiers liés à la prise en charge médicale de la victime, aux versements d’indemnités journalières, d’une rente d’incapacité permanente, répercussions juridiques, coûts indirects liés à la gestion administrative de l’accident, à l’absence ou au remplacement de la personne blessée, à la démotivation des équipes, mauvaise image de l’entreprise…
Un accident grave de chute de hauteur par 'protection défaillante” va provoquer indiscutablement une perte de confiance des équipes dans les équipements de protection voire dans la politique de prévention de l’entreprise.
Après un accident grave, il n’est pas rare de devoir terminer le chantier avec une autre équipe. L’accompagnement psychologique des équipes n’est pas à négliger dans ce contexte.
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