Rénovation des piles d’un pont, entretien d’écluse, construction d’un barrage, travaux sur berge, travaux d’assainissement…, tous ces chantiers ont un point commun : ils s’effectuent à proximité de l’eau. Qui dit eau, même à faible profondeur, dit risque de noyade. Quelques précautions sont donc à prendre.
Date de mise à jour : 20 févr. 2020
Le travail à proximité d’eau expose au risque majeur de noyade. Il concerne les professionnels du bâtiment travaillant à la rénovation ou à la construction de ponts, dans les ports, près des berges, des canaux, des lacs. Mais il concerne aussi tous ceux travaillant dans les réseaux d’assainissement, réservoirs ou puits partiellement remplis. La présence de personnes lors des « essais en eau » avant chaque réception constitue également un risque de noyade.
La priorité est de prendre des mesures de sécurité collectives afin de faire en sorte d’éviter la chute.
Si les protections collectives ne sont pas suffisantes ou incompatibles avec la nature des travaux, le chantier devra aussi prévoir des mesures individuelles comme le port d’équipements de flottaison, la disponibilité d’équipements de sauvetage, la prohibition du travail isolé et la formation au sauvetage et aux premiers secours.
Les risques spécifiques aux scaphandriers sont traités dans la fiche risque R41 relative aux travaux hyperbares.
Certains chantiers amènent à travailler à proximité de plans ou de cours d’eau : rénovation de ponts, entretien de canaux, travaux dans les ports… La présence d’eau nécessite une organisation spécifique pour les entreprises afin de prévenir les risques de noyade. En effet, un opérateur qui tombe à l’eau, alourdit par ses vêtements, son casque ou ses chaussures de sécurité, aura bien du mal à nager et à sortir de l’eau rapidement. Se noyer est possible, même à faible profondeur (dès 1 mètre environ), compte tenu des remous, du courant, du sol inégal du fond, des phénomènes de tourbillon ou d’aspiration…
De plus, en dessous de 15°, le risque d’hypothermie (refroidissement du corps) est important. Il faut sortir de l’eau le plus rapidement possible.
La priorité est donc de mettre en œuvre un certain nombre de mesures collectives afin d’assurer la sécurité des personnes et de faire en sorte d’éviter leur chute.
Pose de garde-corps pour une protection de rive.
L’une des particularités du milieu aquatique est qu’il peut être hostile et instable : la température de l’eau, les conditions météorologiques, le courant, la profondeur… Chaque situation est différente. Organisez-vous en fonction de l’environnement aquatique mais aussi de la nature de l’intervention : quelle est la surface de travail ? quel contact avec l’eau ? quelle est l’intervention prévue ?
C’est pourquoi de tels chantiers doivent faire l’objet d’une analyse approfondie des risques afin de permettre la rédaction de modes opératoires adaptés aux travaux à réaliser. Ces documents décrivent, de manière détaillée, l’organisation en sécurité des tâches à effectuer ainsi que la liste de matériel de sauvetage spécifique à avoir lors de la réalisation de travaux à proximité d’eau.
Ces risques et les mesures de protection existantes dans l’entreprise doivent également être retranscrits dans le Document Unique d’Evaluation des Risques (DUER ou DU) de l’entreprise.
Les professionnels des travaux publics ou de réfection d’ouvrage d’art sont amenés à travailler régulièrement près de l’eau. La chute même à faible profondeur est la cause principale des noyades. Votre priorité absolue est donc d’éviter que vos compagnons puissent tomber. Pensez à les équiper avec des protections collectives voire individuelles.
Lorsque les entreprises de travaux publics ou de réfection d’ouvrage d’art sont confrontées à des travaux près de cours d’eau, la priorité absolue est avant tout d’éviter les chutes. En effet, se déplacer sur des zones encombrées, mouillées, glissantes peut entraîner la chute dans l’eau et la noyade.
Les outils de prévention les plus efficaces sont l’installation de moyens techniques qui assurent la sécurité des compagnons.
Ainsi, lors de la construction d’un pont, l’objectif est de se rapprocher au maximum des conditions d’un environnement terrestre. Installez des ponts ou pontons provisoires protégés par des garde-corps rigides.
Si les protections collectives ne sont pas suffisantes ou incompatibles avec la nature des travaux, faites alors porter à vos compagnons des équipements individuels de flottaison (EIF) tels que des gilets de sauvetage qui les aideront, en cas de chute, à attendre l’arrivée des secours.
Selon la règlementation, une bouée équipée d’une longue corde doit se trouver à proximité de la zone de danger afin de pouvoir porter secours au plus vite. Il conviendra de trouver la meilleure implantation et de la signaler (attention, ne la laissez pas dans la base vie ou dans la camionnette du chantier !).
Idéalement, formez vos équipes à l’utilisation correcte de leur gilet de sauvetage (port + gonflage) ainsi qu’aux bons gestes à adopter si une personne tombe à l’eau.
Les manœuvres d’engins à proximité de l’eau sont également à considérer.
Enfin, veillez à ne jamais laisser vos compagnons travailler seuls.
Faites-en sorte que les ouvriers n’aient pas à se pencher au-dessus de l'eau en travaillant. Organisez les tâches de manière à réduire au maximum le nombre d’opérations de préparation et d’intervention au-dessus de l’eau en les réalisant sur une zone déportée.
Eloignez les zones de circulation des berges pour les travailleurs et les engins afin d’éviter de longer l’eau de trop près. Par ailleurs, ces zones permettront si nécessaire aux secours d’avoir un accès rapide et d’évacuer des éventuelles victimes.
Pour aller plus loin, le Code du travail demande aux employeurs de prendre des mesures précises en cas de risque de noyade :
Formez votre personnel aux bons gestes de secours et vérifiez régulièrement le bon état de votre matériel de sauvetage : absence de trous, vérification du système de gonflage, etc.
Le risque de noyade est également présent pour les compagnons travaillant dans les réseaux d’assainissement, réservoirs ou puits partiellement remplis. Plusieurs d’entre eux travaillant à la réhabilitation d’ouvrages d’assainissement sont décédés suite à des montées brutales des eaux. Il est important de vérifier avant tous travaux d’assainissement les conditions météorologiques locales de moins de 6 heures. Si un compagnon est en intervention, vérifiez la météo régulièrement et faites ressortir les équipes en cas de risque de pluie.
Pour prévenir le risque de noyade, procédez également à la consignation hydraulique de l’ouvrage sur lequel a lieu l’intervention. En coupant et en bloquant les installations, les compagnons peuvent travailler sans risque de voir le bassin se remplir accidentellement d’eau. La consignation et la déconsignation doivent être réalisées depuis l’extérieur de l’ouvrage. Si ça n’est pas possible, sécurisez le compagnon contre les risques d’entraînement et équipez-le d’un appareil respiratoire isolant.
La noyade est un accident grave qui entraîne les risques d’hypothermie, d’asphyxie ou de syncope. Si la victime n’est pas rapidement sortie de l’eau, ses chances de survie sont faibles. Il faudra donc intervenir rapidement. Les mesures de sauvetage doivent être bien préparées en amont du chantier et régulièrement réactualisées.
Dans une eau inférieure à 15°, vous risquez l’hypothermie. Votre corps se refroidit, le choc et le froid vous empêchent de respirer, vos mouvements sont plus difficiles à réaliser, vous avez du mal à nager. Une demi-heure dans l’eau peut suffire, selon votre état de santé, pour provoquer une perte de conscience puis l’arrêt cardiaque.
En tombant, si vous restez en apnée trop longtemps sous l’eau, la privation d’oxygène provoquera l’arrêt cardiaque.
Le choc causé par une chute de grande hauteur, au niveau épigastrique au-dessus du nombril, rachidien... provoque soit une perte de connaissance, soit une syncope réflexe, soit une inhibition émotive panique précédant l’inondation des voies aériennes.
Dans tous les cas, le noyé décèdera s’il n’est pas réanimé immédiatement en sortant de l’eau.
Une noyade est une urgence absolue, il faut donc intervenir rapidement. Une embarcation d’urgence à moteur, un cordage, une gaffe de récupération, une bouée de sauvetage, un projecteur orientable font partie de l’équipement nécessaire.
Ne plongez pas vous même dans l’eau au risque de vous exposer également à la noyade.
Pour être efficaces, les mesures de sauvetage ne peuvent pas s’improviser. Il est important sur un chantier en perpétuelle évolution de réactualiser les informations. Faites des réunions régulières à l’ensemble des équipes sur les consignes de sécurité et les procédures de sauvetage. Formez-les aussi au port de l’équipement de flottaison et sensibilisez-les aux gestes élémentaires de sécurité à adopter lorsqu’eux-mêmes ou l’un de leur compagnon tombe à l’eau. Les intervenants en sauvetage doivent aussi être formés aux premiers soins et aux premiers secours.
Ne plongez pas vous même dans l’eau au risque de vous exposer également à la noyade.
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