Tuiles qui glissent d’un toit, charge qui se détache, tournevis tombant d’une nacelle… Des objets peuvent être mis en mouvement accidentellement, lors de manutentions, sur les lieux de stockage, autour des postes de travail, etc., et chuter. Les zones de travail en contrebas et les compagnons qui s'y trouvent peuvent être impactés.
Date de mise à jour : 9 avr. 2020
Les chutes d’objets peuvent survenir lors d’opérations de manutention, au moment de la prise ou de la charge d’objets, qu’il s’agisse de matériaux ou d’outils. De nombreux dispositifs, notamment de protection collective et individuelle, existent pour se prémunir de ce risque. Elle se caractérise par le mouvement d’une pièce uniquement mue par la gravité avec une vitesse initiale quasi nulle.
La présente fiche ne traite pas des projections d’objets ou de particules (éclatement d’un disque de meuleuse, projection de particules lors d’oxycoupage) qui font partie d’autres risques spécifiques, ni des chutes d’engins résultant d’un retournement, ni de chutes résultant d’un effondrement d’ouvrage ou d'un effondrement de matériel.
L'élingage assure la stabilité de la charge.Les chutes d’objets peuvent survenir lors d’opérations de manutention, au moment de la prise ou de la charge d’objets, qu’il s’agisse de matériaux ou d’outils. Un maçon voulant attraper un parpaing sur une palette instable qui bascule et s’effondre, une plaque de placo qui tombe durant son transport, un panneau de lambris mal fixé qui se détache…
Un objet peut également chuter lorsqu’il est manipulé par un professionnel intervenant en hauteur : un électricien qui installe un luminaire fait tomber une pince, une tuile glisse des mains d’un couvreur qui rénove un toit, etc.
Pour se prémunir de ce risque, et dans la mesure du possible, les postes de travail en hauteur ne doivent pas se superposer. Ils doivent être délimités et sécurisés par une zone de balisage. Les professionnels intervenant sur les chantiers doivent en outre être équipés de protections individuelles (casque).
En 2017, la Cnam relève plus de 18 000 accidents du travail et près de 1,2 million de journées perdues dans notre secteur suite à des manipulations d’objets. Parmi ces accidents, figurent ceux liés aux chutes d’objets. Leur gravité est liée à la taille et au poids de l’objet et à la hauteur d’où il chute.
Dans le bâtiment, ce risque concerne principalement les personnes travaillant en façade (maçons, menuisiers, peintres, cordistes…) et en couverture (charpentiers, couvreurs…) et dans les travaux publics, essentiellement les professionnels intervenant sur des ouvrages d’art de type pont ou viaduc.
Conditionnement de la charge sur palette en vue de son homogénéisation et de sa stabilité
Le risque de chute d’objet peut également arriver lors de phases telles que le stockage (voire l’archivage de documents) ainsi que lors du montage ou démontage des EPC (bas de pente, protections de rives, de trémies, etc.).
Dans le cas de travaux en hauteur, une personne ne doit pas travailler au-dessus d’une autre. Si cela n’est pas possible, des filets de recueil sont installés entre chaque poste de travail (en particulier dans le cas des travaux en montagne avec le risque de chute de bloc).
Tout corps est soumis à la gravité et est attiré vers le sol. Fondamentalement, un objet chute à cause de son poids (comme la célèbre pomme de Newton).
Une charge levée par une grue ne tombe pas car la grue, via son crochet, empêche celle-ci de tomber. Le marteau que vous portez ne tombe pas car votre main compense son poids.
Une chute d’objet résulte donc d’un défaut de compensation de la force de gravité. Elle peut être due à un compagnon qui lâche un outil ou matériau sur son poste de travail ou à un élément préfabriqué, levé par une grue, qui se détache.
Lorsqu’un objet est posé sur une surface (une étagère, un établi, bras d’un transpalette), il est en équilibre mais est toujours soumis à la gravité. Il peut y avoir rupture de cet équilibre si cet objet se trouve sur une pente (une tuile qui glisse d’un toit) ou s'il est mis en mouvement suite à un choc ou une accélération. L’objet en question chute s’il peut chuter.
La chute survient généralement au moment où le professionnel saisit ou dépose un objet. Un peintre veut attraper un pot de peinture sur une étagère mais il glisse de ses mains et se répand par terre, un menuisier saisit une pièce de bois volumineuse qui lui glisse peu à peu des mains et finit par chuter, une brique se détache d’une façade, un maçon fait tomber une truelle alors qu’il se trouve au sommet d’un échafaudage, etc.
Un objet peut aussi tomber lorsqu’il est manipulé par un appareil de transport ou de levage. Une charge peut se détacher d’une grue, par exemple.
Il est donc impératif de sécuriser les zones où ces risques peuvent se produire : baliser les zones de passage de grues et autres dispositifs de levage de charge.
Prendre également en compte la vitesse potentielle de l’objet lors de son mouvement : un objet qui se détache d’une grue à l’arrêt tombera verticalement “sans vitesse initiale”. Toutefois, si l’objet se détache de la grue pendant que celle-ci bouge ou tourne, alors son mouvement impactera celui de l’objet et sa trajectoire de chute ne sera pas tout à fait verticale.
Lors des travaux en hauteur, veiller à laisser une zone de non-passage sous et autour de ces zones de travail pour éviter, collectivement, un dommage potentiel lié à une chute d’objet.
Le casque et la chaussure de sécurité ne permettent pas d’éviter le risque mais uniquement d’éviter des conséquences importantes (traumatisme crânien, etc.). Si leur port est obligatoire, il ne doit toutefois pas se faire au détriment d’autres mesures de sécurité.
Les interventions effectuées en hauteur engendrent régulièrement des chutes d’objets. Si les postes de travail n’ont pas été balisés et protégés par des plinthes ou des filets, l’objet peut percuter une personne en contrebas. La règle de base est d’éviter toute circulation sous les postes de travail. Pour cela, ils doivent être délimités et balisés. Les grutiers et autres opérateurs d’appareils de levage ne doivent pas survoler des personnes avec les charges qu’ils transportent.
Pour se prémunir de ce risque, les zones de travail et les espaces de stockage doivent être dégagés pour permettre la circulation des personnes et la manutention des pièces.
Un objet peut tomber lorsqu’il est manipulé par un appareil de transport ou de levage de type transpalette, chariot ou gerbeur. Une charge se détache d’une grue, un carton tombe d’une table élévatrice, un chariot transportant des vitres heurte un obstacle qui provoque la chute d’une vitre… Dans ce type d’accident, les causes peuvent être liées à des charges trop lourdes, mal positionnées ou des zones de déplacement encombrées. Un chariot élévateur se déplaçant “seulement” à 6 km/h (équivalent à une vitesse de marche) mettra plus de 3 mètres pour s’arrêter. Son chargement a de fortes chances de glisser hors des fourches et de chuter.
Il peut aussi y avoir un effet domino : le déplacement d’une charge entraîne le déséquilibre d’un objet placé à proximité qui finit par tomber.
Ces accidents sont généralement liés à des stockages instables dans des zones encombrées ou mal rangées. Ils peuvent également survenir si l’objet est trop lourd ou dans le cas d’un rack ou d’une étagère en mauvais état qui cède sous le poids de la charge. Le vent peut également être la cause de la chute d’un objet qui serait insuffisamment fixé.
Pour éviter ce risque, les allées de circulation doivent être dégagées. Pensez aussi au sol : un sol en mauvais état peut provoquer le déséquilibre ou l’arrêt de l’appareil de transport.
Les prescriptions des fournisseurs sont respectées pour s’assurer que la charge est bien installée, que ses dimensions sont autorisées. En cas de transport de plusieurs objets, vérifiez que la charge est bien monolithique. Par exemple, des étais fixés entre eux par un cordage peuvent glisser : ils doivent être placés dans un contenant de type panier ou rack.
Le balisage de la zone doit tenir compte de la situation de travail, de la pente et des trajectoires de chutes possibles. Un objet qui tombe d’un poste de travail vertical, de type échafaudage, n’atterrira pas au même endroit que s’il tombe d’un toit en pente.
Les pièces ayant des masses surfaciques faibles comme les banches, les panneaux de contreplaqué sont plus sensibles au risque de détachement à cause de la poussée du vent.
Dommages corporels, soins médicaux, arrêts de travail, détérioration de matériel, répercussions économiques… Les chutes d’objets impactent l’entreprise à plusieurs niveaux.
Les chutes d’objets peuvent provoquer des dommages corporels : traumatismes, lésions, fractures... Mais en cas de chute d’une charge importante, elles peuvent aussi occasionner des accidents graves voire mortels.
Des cas spécifiques comme la chute d’un objet contondant ou le déversement de produits chimiques peuvent engendrer des plaies, des brûlures ou des risques toxiques.
Les chutes d’objets peuvent impacter l’entreprise à différents niveaux (prise en charge médicale, retard, arrêt maladie...). Les accidents liés aux chutes d’objets et aux masses en mouvement représentent de 15 à 20 % de journées de travail perdues. En cas d’accident grave, il peut y avoir des répercussions juridiques pour l’entreprise.
Au-delà des dommages humains, les chutes d’objets peuvent aussi provoquer des dégâts matériels : l’objet en tombant se brise ou se détériore, des chutes en série peuvent endommager d’autres produits ou matériaux, etc.
Mesures de protection destinées à empêcher les chutes d’objets et de matériaux
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