Travailler le bois n’est pas sans risque. Outre les risques liés à l’utilisation de machines coupantes, les poussières de bois peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé ; elles peuvent provoquer des irritations des voies respiratoires et de la peau. En outre, une inhalation régulière et prolongée peut aussi être à plus long terme à l’origine de cancers.
Pour limiter les risques, il est nécessaire de réduire l’empoussièrement à la source, en particulier par un système d’aspiration.
Date de mise à jour : 5 janv. 2021
En France, quelque 370 000 salariés sont exposés aux poussières de bois. Près de la moitié appartiennent au secteur du BTP. Ils travaillent dans les métiers de la menuiserie, de la fabrication de parquets, d’escaliers, de charpentes...
Mais ces poussières peuvent être nocives par inhalation et par contact cutané. Elles peuvent avoir diverses conséquences : provoquer des dermites, des irritations des voies respiratoires et à plus long terme, des cancers au niveau du nez et des sinus.
Pour réduire ce risque, la manière la plus efficace est la mise en place de systèmes d’aspiration et d’extraction des poussières ou l’encoffrement des machines émissives. Des équipements individuels de protection (masques) peuvent être utilisés en complément pour traiter le risque résiduel.
Les travaux de ponçage, de découpe ou de sciage peuvent produire des poussières de bois.
Ces poussières en suspension peuvent être inhalées et pénétrer dans les voies respiratoires. Elles peuvent provoquer des irritations, des allergies ou encore de l’asthme. Elles peuvent également provoquer des affections de la peau en cas de contact cutané.
L’inhalation régulière et répétée de poussières de bois peut aussi favoriser l’apparition de cancers naso-sinusiens et de l’ethmoïde.
L’émission de poussières de bois, ou leur diffusion dans l’air, se retrouve surtout lors de 2 phases : les opérations de travail du bois ainsi que certaines opérations de nettoyage.
L’émission de poussières de bois ne peut être évitée lors de l’usinage, quelle que soit l’essence utilisée. Les panneaux à base de bois (contreplaqué, MDF, etc.) émettent également des poussières. Il est donc primordial de supprimer le risque à sa source via un système d’aspiration directement relié à la machine ou à l’outil électroportatif (ponceuse, meuleuse-disqueuse, etc.). L’encoffrement d’une machine ou d’un centre d’usinage permet également d’éviter la diffusion de ces poussières à l’ensemble de l’atelier.
Le système d’aspiration doit également être efficace et entretenu.
Téléchargez la fiche prévention « Aspiration des poussières de bois - Principes de base ».
Les outils, selon leur nature et leur usure, peuvent générer également davantage de poussières. Un outil bien affûté garantira une meilleure qualité d’usinage en limitant l’encrassement et générera des copeaux de petites tailles plus faciles à capter.
Si la soufflette semble pratique au premier abord car elle souffle les poussières au loin, elle ne fait que les soulever et ces dernières se retrouvent alors en suspension dans l’air. Les poussières les plus fines, qui sont les plus dangereuses, peuvent rester en suspension pendant des heures avant de retomber. L’utilisation de la soufflette est donc à proscrire.
Le nettoyage de l’atelier ou du chantier se fera donc avec des aspirateurs appropriés.
Téléchargez la fiche prévention « Aspirateurs industriels pour ateliers bois ».
Les poussières de bois sont dangereuses en particulier quand elles sont inhalées et ce, quel que soit l’essence de bois ou qu’il s’agisse de bois massif, ou de bois reconstitué (lamellé-collé, CLT, panneaux divers, etc.).
Elles sont classées « cancérogènes reconnu pour l’homme » (catégorie 1) par le Centre international de recherche contre le cancer (Circ) et elles sont la deuxième cause de cancers professionnels reconnus et indemnisés, après l’amiante.
Les travaux exposant aux poussières de bois inhalables font partie de la liste des procédés cancérogènes (arrêté du 26 octobre 2020).
Les poussières de bois font l’objet d’une réglementation inscrite dans le Code du travail et dans le Code de la Sécurité sociale.
Morphologie de l'appareil respiratoire
Elles sont soumises à une valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) : un salarié ne doit pas être exposé à plus de 1 mg/m3 d’air pendant une période de 8 heures consécutives. En cas de dépassement de la VLEP, l’employeur doit modifier les installations et procéder à une nouvelle mesure. Si le dépassement est confirmé, les postes de travail doivent être arrêtés et des mesures de prévention mises en place.
Ces dernières sont essentiellement collectives : installation d’un système d’aspiration centralisé pour les machines fixes, d’un système d’aspiration à haute dépression pour les outils électroportatifs, nettoyage de l’atelier par aspiration…
En outre, afin de mesurer l’exposition des salariés, des mesures doivent être effectuées au(x) poste(s) de travail des opérateurs chaque année par un organisme accrédité.
Quant aux salariés exposés, ils bénéficient d’un suivi individuel renforcé.
Les autres risques liés aux poussières de bois
Si l’aspect cancérogène des poussières de bois est un problème majeur, d’autres risques peuvent survenir lors de travaux impliquant du bois. Le bois étant un combustible, il peut s’embraser et favoriser la survenue d’incendie. Une teneur importante de poussières de bois dans l’atmosphère peut aussi engendrer un risque d’explosion.
Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), 10 % des incendies industriels concernent la filière bois.
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Il existe également d’autres risques liés à la présence de substances chimiques dans certains matériaux contenant du bois. Des colles entrent par exemple dans la fabrication des panneaux de bois de type aggloméré. Lors de la découpe, les effets nocifs des colles (urée-formaldéhyde) s’ajoutent à ceux des poussières de bois.
Un risque émergent est également lié à l’utilisation de panneaux isolants en laine de bois. Alternative à la laine de verre, ce matériau dégage jusqu’à 10 mg/m3 de poussière lorsqu’on le découpe alors que la norme est à 1 mg/m3. Ces laines ignifugées peuvent également contenir des produits chimiques, comme le formaldéhyde.
Les poussières de bois sont émises lors de l’usinage, indépendamment de l’essence, du type de sciage et même s’il s’agit de bois massif ou de panneau à base de bois.
Le risque d’être exposé à des poussières de bois survient lorsque les salariés et artisans utilisent des machines ou outils de découpe,rabotage, ponçage, etc. qui ne disposent pas d’un système d’aspiration, ou si celui-ci n’est pas assez performant.
L’autre situation à risqueest le nettoyage au balai ou à la soufflette qui remettent des poussières en suspension dans l’air.
Les poussières de bois sont produites dès qu’un outil ou une machine est utilisé pour scier, couper, poncer, etc., du bois que les travaux soient réalisés dans un atelier ou sur un chantier. C’est donc au moment de ces travaux que des poussières de bois sont produites.
L’encoffrement des machines ou leur capotage et leur raccordement à un système d’aspiration efficace et entretenu permet de réduire les émissions de poussières de bois. En outre, l’encoffrement ou le capotage de ces machines permettent également de limiter le contact entre la main de l’opérateur et l’outil tranchant.
Il s’agit de la solution la plus efficace pour limiter l’exposition des salariés aux poussières de bois.
Quant aux outils électroportatifs (comme les ponceuses, les meuleuses-disqueuses par exemple), il est conseillé de les relier à un système d'aspiration à haute dépression.
S'il est relativement simple de mettre en place un système d’aspiration dans un atelier de menuiserie par exemple, il peut être compliqué de le faire sur un chantier ou sur un poste de travail à l’écart. Il existe cependant des outils électroportatifs pouvant être reliés à des aspirateurs industriels de classe M afin de capter les poussières de bois à leur source.
Ces aspirateurs pourront également être utilisés pour nettoyer le poste de travail sur le chantier.
Cas particulier d’outils ne permettant pas d’y fixer un système d’aspiration
S’il n’est pas possible de relier votre outil à un système d’aspiration fixe ou mobile, prenez les précautions suivantes :
Il vous est rappelé que l’utilisation de la soufflette à des fins de nettoyage est à proscrire.
Les postes de travail produisant de la poussière de bois doivent être équipés d’un système d’extraction et d’aspiration performant. Il doit être régulièrement vérifié afin de contrôler son efficacité sur la durée.
Il est par ailleurs recommandé de séparer les postes de travail qui produisent de la poussière des autres, par exemple isoler les postes de ponçage des zones de montage.
Le nettoyage de l’atelier et l’évacuation des sacs sont les activités qui exposent le plus les salariés aux poussières de bois.
Les opérations de nettoyage au balai ou à la soufflette sont des situations à risque parce qu’elles favorisent le déplacement de poussières et la remise en suspension de celles-ci.
Les poussières les plus fines peuvent ainsi rester en suspension durant des heures. L’utilisation du balai ou de la soufflette est donc à proscrire pour le nettoyage de l’atelier, des outils ou des vêtements de travail.
Il est recommandé de procéder au nettoyage de l’atelier par un aspirateur industriel de classe M ou par un équipement disposant d’un système d’aspiration. Si cela n’est pas possible, les opérateurs doivent porter un masque anti-poussières a minima de type FFP2.
Les poussières de bois, lorsqu’elles sont inhalées, peuvent provoquer à court terme des irritations des voies respiratoires et des allergies de la peau mais à plus long terme, elles peuvent aussi être à l’origine de cancers naso-sinusiens.
L’exposition aux poussières de bois peut entraîner des pathologies bénignes, notamment des dermites et d’autres atteintes cutanées. Elles peuvent aussi affecter les voies respiratoires (rhinites allergiques et/ou irritatives, sinusites, asthme).
Inhaler des poussières de bois de façon prolongée et régulière peut, au bout de quelques années, favoriser le développement de cancers au niveau du nez (cancer de l’ethmoïde : os situé sur la partie supérieure des fosses nasales), et des sinus.
Chaque année, 60 à 70 cancers naso-sinusiens sont reconnus comme maladies professionnelles par le régime général de la sécurité sociale. En fréquence, ils représentent le deuxième cancer professionnel après l’amiante.
Article R4412-149 du Code du travail : la VLEP à respecter pour les poussières de bois est fixée à 1 mg/m3 d’air pour 8 heures de travail.
Arrêté du 26 octobre 2020 fixant la liste des substances, mélanges et procédés cancérogènes au sens du code du travail : les travaux exposant aux poussières de bois inhalables sont considérés comme cancérogènes
L’employeur doit ainsi respecter des obligations réglementaires complémentaires à celles prévues pour les agents chimiques dangereux et spécifiques aux agents CMR. Il doit notamment mettre en place des mesures renforcées de prévention (techniques et organisationnelles) et de protection des salariés, faire réaliser un contrôle périodique du respect des VLEP par un organisme accrédité, ou encore assurer le suivi individuel renforcé des travailleurs exposés à la silice cristalline (art. R4412-59 à R4412-93 du Code du travail).
Article D461-25 du Code de la sécurité sociale : une personne qui au cours de son activité salariée a été exposée à des agents cancérogènes, dont les poussières de bois, peut demander à bénéficier d’une surveillance médicale post-professionnelle prise en charge par la caisse primaire d'assurance maladie ou l'organisation spéciale de sécurité sociale (sur production d’une attestation d’exposition remplie par l’employeur et le médecin du travail).
Articles R4222-10 à R4222-17 du Code du travail : Les locaux dans lesquels sont émises des poussières de bois sont des locaux à pollution spécifique pour lesquels le Code du travail impose des conditions relatives aux installation de ventilation, de captage et de recyclage d’air.
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