Existe-t-il un risque d’inhalation de fumées en cas de soudure sur des matériaux contenant du plomb ?
De manière générale, tous les procédés de soudage émettent des fumées formées de gaz et de poussières. Ces poussières (qui peuvent être constituées de fines particules de plomb) sont en quasi-totalité inférieures au micromètre. Du fait de cette très petite taille, elles sont susceptibles d’atteindre la région alvéolaire de l’appareil respiratoire des soudeurs et des personnes travaillant à proximité.
Les fumées peuvent donc être à l’origine d’intoxications entraînant la survenue de pathologies aiguës ou chroniques.
Parmi ses propriétés, le plomb est un matériau qui fond à 327 °C et se volatilise à 500 °C. Aussi, le risque est limité tant que la température reste nettement inférieure à 500 °C.
Les protections respiratoires adaptées au risque plomb
À l’OPPBTP, en présence de ce type de travaux, nous préconisons une protection respiratoire (à défaut d’un système de protection collective de type hotte) dotée d’un filtre P3 a minima vis-à-vis des particules.
Attention néanmoins, il faut également prendre en compte la composition chimique du plomb et pas seulement sa nocivité sur le plan particulaire. Certaines formes du plomb sont inorganiques (comme le chromate de plomb). Dans ce cas, le filtre adéquat doit être de type BX. Il existe a contrario des formes du plomb qui sont quant à elles organiques. Le filtre devra alors être de type AX.
En cas de doute sur la formule chimique du plomb (organique ou inorganique) et en l’absence d’information sur la possible recombinaison du plomb lors de l’incorporation dans certains matériaux, à la suite du vieillissement du support, lorsqu’il est éventuellement chauffé au cours des travaux… nous recommandons d’utiliser un filtre combiné de type ABEK-P3.
Soudage et risque d’inhalation de fumées : obligations de l’employeur
Pour rappel, l’employeur a pour obligation de s’assurer du respect de la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) du plomb fixée à ce jour à 0,1 mg/m3 en moyenne sur huit heures dans l’atmosphère des lieux de travail (article R4412-149 du Code du travail).
Le plomb étant un reprotoxique sans seuil, tous les moyens sont mis en œuvre pour que l’empoussièrement au poste de travail soit le plus bas possible (se satisfaire d’être juste en dessous de la VLEP n’est pas un objectif). Cette démarche s’inscrit dans le principe ALARA (as low as reasonably achievable, aussi bas que raisonnablement possible).
Date de mise à jour : 8 oct. 2024