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Exploitation et entretien des réseaux d'assainissement : comment préserver la santé et la sécurité des égoutiers ?

La sécurité des égoutiers passe par des actions de prévention précises. Les travaux en égouts visitables exposent les agents d'assainissement à des risques professionnels multiples et des effets sanitaires à long terme. Dans ces espaces confinés, humides et insalubres, les mesures de prévention s'appuient sur une évaluation des risques approfondis, une bonne connaissance des ouvrages en lien avec le maître d'ouvrage et le maître d'œuvre, une formation des équipes aux risques spécifiques liés à ces interventions et, avant chaque intervention, des mesures de prévention et d'hygiène, une organisation du travail et des équipements de protection collective et individuelle adaptés.

Rédigé le 04/11/2023

Etablir un mode opératoire pour un chantier de BTP

Champ d'intervention de l'égoutier

Un égoutier passe en moyenne 3 à 5 heures par jour dans les réseaux d'assainissement. Visites d’inspection, travaux d’entretien, raccordement, curage... Parmi les principaux risques, on peut citer les risques d'infection (agents chimiques et microbiologiques), les manutentions dangereuses aux postes de relevage (chutes de plain-pied et de hauteur, noyades, charges lourdes…), les risques liés à la présence de gaz (asphyxie, intoxication, explosion), et aussi les risques liés à l’utilisation de l’électricité, à la circulation des véhicules (en surface), au bruit (résonnance) ou encore aux travaux de réfection de paroi au marteau à aiguilles (silice).

Mécanisation et autosurveillance

Un contrôle régulier de la conformité des rejets d’eaux usées et l'autosurveillance des réseaux constituent des leviers majeurs de la prévention des risques professionnels, non seulement pour optimiser la gestion des systèmes d'assainissement et la qualité des eaux, mais aussi pour réduire les interventions humaines. Le gestionnaire de réseau favorisera l’autocurage, la mécanisation des tâches (afin de limiter le nombre d’égoutiers exposés), l’intervention à distance et l’inspection télévisée des réseaux.

Formation professionnelle obligatoire des égoutiers

Toute personne intervenant en espace confiné doit avoir suivi une formation à la sécurité et une formation spécifique aux risques rencontrés. Dans le secteur de l’assainissement, le dispositif de formation Catec® (Certificat d’aptitude à travailler en espaces confinés), recommandé par la Cnam, est reconnu par la profession. Il comporte une partie théorique (connaissances, compétences, comportement) et une partie pratique en situation de travail, avec l'utilisation des équipements de protection et de contrôle d’atmosphère, la conduite à tenir en cas d’alarme, etc.

En outre, la transmission des savoir-faire et des compétences techniques contribuent à l'identité et à la reconnaissance du métier d'égoutier, un enjeu important face aux risques psychosociaux et aux facteurs de risques professionnels

Bien préparer l'intervention en égout : le plan de prévention

Après inspection commune préalable du site et avant exécution des travaux, l'entreprise utilisatrice (régie communautaire ou entreprise privée) et l'entreprise intervenante (son délégataire) doivent établir un plan de prévention d'un commun accord. Il comprend l'analyse et la cartographie des risques identifiés pour chaque situation de travail, les caractéristiques techniques des ouvrages (importance du bassin versant et réseau amont, présence de sites industriels ou immobiliers, risque d’orage…), la nature des interventions et les moyens mis en œuvre (humains, matériels, équipements de sécurité), ainsi que les risques spécifiques d’interférences (circulation routière, chute ou glissade, risques électriques, bactériologiques…).

Ces éléments s'accompagnent de documents complémentaires : plan de circulation, arrêtés de voirie, organisation des secours, consignes générales d’accès, procédures internes pour les interventions en espace confiné, attestations de consignation des énergies (électrique, fluide…), date de la dernière visite ou du dernier curage et observations…

Le plan de prévention va prioriser les phases d’activités dangereuses et adapter les moyens de prévention spécifiques : mode opératoire, choix organisationnels, matériels, humains. Il prévoit aussi les modalités d’information du personnel sur les mesures de prévention et de protection appropriées, les postes de secours et les contrôles à effectuer : le contrôle de l'air et des effluents va caractériser la nature des agents pathogènes et chimiques. Le contrôle de l’atmosphère permet de mesurer le taux d’oxygène, la présence de polluants gazeux, l’explosivité (méthane, hydrogène sulfuré, monoxyde et dioxyde de carbone).

L'organisation du travail

Sur le terrain, le coordinateur du chantier désigne un surveillant en surface.
Posté auprès du regard ouvert, il est prêt à intervenir en cas d’incident, capable de veiller au respect de toutes les consignes de sécurité, générales et spécifiques, et de procéder aux vérifications des équipements. Un ou deux agent(s) interviennent dans l’espace confiné. Ils sont en contact permanent avec le surveillant (par talkie-walkie ou interphone) et leurs détecteurs multigaz portables fonctionnent durant toute l’intervention. La durée du travail est limitée à une seule séance quotidienne de 6 heures au maximum, conformément au décret du 21 novembre 1942 encore en vigueur aujourd'hui.

Préconisations de l'Anses

L’Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, préconise d'améliorer la coordination des équipes afin de limiter la coactivité au même endroit dans le réseau de collecte et de favoriser les rotations (réduction du travail cadencé et de la monotonie). L'Agence propose aussi d'augmenter la fréquence du curage, afin d’abaisser les niveaux en micro-organismes et en endotoxines.

Les équipements de protection individuelle

Avant de descendre en espace confiné, le surveillant vérifie l'état et le port des équipements de protection individuelle (EPI) par chaque opérateur. Les vêtements de travail couvrent tout le corps, avec une combinaison étanche jetable de type Tyvek® ; les bottes ou cuissardes de sécurité sont de classe S5 SRC (coques et semelles antiperforation, résistance aux huiles et hydrocarbures, tige hydrofuge), les gants étanches de type égoutier avec manchette en PVC-nitrile (contre l'abrasion, les coupures, déchirures, perforations, traitement antibactérien). Port du casque de chantier et de lunettes-masques antibuée (écran panoramique). Une lampe frontale ou portative complétera l'éclairage collectif (s'il existe). En présence d'engins bruyants (marteau-piqueur...), des protecteurs individuels contre le bruit (PICB) seront utilisés.

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