Tempête, vent, inondations, températures extrêmes… les chantiers sont soumis à toutes sortes de conditions climatiques. Lorsqu'elles sont trop extrêmes, vous n'avez d'autre choix que de tout arrêter afin d'assurer la sécurité de vos salariés. Le régime de chômage intempéries leur permet alors d'être indemnisés. Comment ça marche ? Qui est concerné ? Quelles sont les conditions ? L'OPPBTP répond à toutes vos questions.
Rédigé le 09/04/2024
Le régime de chômage intempéries est un dispositif de solidarité entre les entreprises et de protection pour les salariés. Les chantiers du BTP sont conditionnés aux conditions climatiques. Trop de vent, une inondation, une tempête annoncée et vous voilà obligé d’arrêter les travaux afin d’assurer la sécurité de vos salariés. Ces arrêts peuvent entraîner des retards dans l’exécution des travaux, voire des pertes financières pour l’entreprise. Ce régime incitatif permet d’anticiper les risques inhérents à ce type de situation et d’éviter les accidents du travail.
Pour éviter l’application de pénalités de retard, vous pouvez aussi demander le report du délai d’exécution des travaux à hauteur du nombre de jours d’intempéries constatés, soustraction faite de ceux prévisibles qui ont été fixés dans les pièces du marché de travaux.
Géré par le réseau congés intempéries BTP, le régime s’adresse à toutes les entreprises du BTP. Il crée des obligations à la fois pour l’employeur et pour le salarié. Il permet aux entreprises de partager les risques. Il assure une indemnisation aux salariés du BTP temporairement privés d’emploi en raison des conditions atmosphériques lorsque l’interruption du travail est indispensable à leur sécurité ou à la protection de leur santé.
Pour être indemnisé, le salarié doit :
L'indemnité cesse d'être due notamment lorsque le salarié refuse d’exécuter des travaux de remplacement proposés par l'employeur et pouvant être réalisés durant les intempéries, ou encore lorsqu'il exerce une autre activité salariée durant l'arrêt du travail.
Le salarié intérimaire mis à la disposition d’une entreprise du bâtiment ou des travaux publics a une indemnité en cas d’arrêt de travail occasionné par les intempéries dès lors que les salariés de l’entreprise utilisatrice, employés sur le même chantier, en bénéficient.
Les conditions météorologiques doivent être effectives et mesurables : gel, neige, verglas, pluie, vent violent, inondations. Elles doivent rendre le travail impossible ou dangereux sur le chantier. Des problèmes d’accès au chantier, d’approvisionnement ou d’utilisation de certains matériaux ne sont pas des critères de prise en charge.
Le Code du travail impose aux employeurs d’interrompre les chantiers exposés aux intempéries, tout en indemnisant leurs salariés. Mais si le gel, la neige, le verglas, les inondations, la pluie ou le vent violent sont prévus, ce n’est pas le cas de la canicule.
Si les textes ne prévoient pas l’indemnisation des arrêts de travail pour cause de canicule dans le BTP, elle peut éventuellement être prise en compte dans le cadre du régime d’indemnisation.
La finalité du dispositif restant la santé et la sécurité des salariés, chaque demande sera examinée au cas par cas par une commission nationale de l’UCF en fonction des conditions climatiques observées au moment de l’arrêt et du niveau d’alerte déclenché par le préfet dans le département où se situe le chantier. Ainsi, sont susceptibles d’être considérés comme recevables les arrêts déclarés dans une zone déclarée par le préfet en niveau d’alerte 3 (orange) ou 4 (rouge).
L’arrêt du travail pour intempéries est décidé par l’entrepreneur ou son représentant sur le chantier après consultation du CSE s’il existe. Lorsque les travaux sont exécutés pour le compte d’une administration ou assimilé (collectivité publique, service concédé ou subventionné), le représentant du maître d’ouvrage peut s’opposer à l’arrêt du travail. L’employeur doit d’abord rechercher des alternatives à la mise en arrêt : réorganisation, chantiers de repli, affectation des salariés à d’autres tâches, modulation des horaires…
Le salarié qui remplit les conditions bénéficie, après un délai de carence d'une heure pour la même semaine, d’une indemnisation fixée aux trois quarts de son salaire horaire (le nombre maximum d’heures de travail pouvant être indemnisé est de 9 heures par jour dans la limite de 45 heures par semaine).
Il doit pour cela rester à la disposition de l’entreprise pendant toute la période d’inactivité du chantier, se tenir prêt à reprendre le travail ; à défaut, le salarié perd son droit à indemnisation.
Il doit également exécuter les travaux de remplacement demandés par son employeur et peut notamment être mis à disposition d’une collectivité publique pour des travaux d’intérêt général. Son salaire est alors maintenu en totalité. Le salarié ne peut pas cumuler l’indemnité intempéries avec toute autre indemnisation : maladie, accident de travail, congés payés, chômage.
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