Faut-il toujours blinder une fouille en tranchée en fonction de la profondeur ?

Même si l’article R4534-24 du Code du travail précise que les fouilles en tranchée de plus de 1,30 m de profondeur et d’une largeur égale ou inférieure aux deux tiers de la profondeur doivent être blindées, étrésillonnées ou étayées, lorsque leurs parois sont verticales ou sensiblement verticales, il peut être nécessaire de blinder des fouilles inférieures à 1,30 m de profondeur compte tenu des multiples causes d’éboulement.

La notion de profondeur n’est pas le seul critère pour décider de mettre en place un blindage : la cohésion du terrain, la présence de nappes d’eau et de réseaux existants, la proximité d’anciennes tranchées, des fondations superficielles, l’environnement proche du chantier, les moyens mis en œuvre sur le chantier (surcharge liée au poids des engins, vibrations liées au chantier ou à la circulation…), la météo, etc., peuvent constituer des causes d’éboulement.

Afin de prévenir les ensevelissements, lors de la préparation du chantier, il appartient au responsable d’évaluer les risques d’éboulement et de définir dans quelles conditions la tranchée doit être sécurisée, quelle qu’en soit sa profondeur.

Ne pas hésiter à demander des études préalables au fournisseur de blindages, afin de déterminer les équipements adaptés.

Blindage de fouille en tranchée et missions géotechniques

Avant le commencement des travaux, des missions géotechniques G1 à G5, définies dans la norme NF P94-500 de novembre 2013, doivent être réalisées. Ces missions géotechniques sont à la charge du maître d’ouvrage ou bien de l’entreprise, selon leur classification. Elles permettront de déterminer le type de terrain et donc l’angle de talutage ou le blindage adapté. L’identification des réseaux existants (dont la pose a déjà fragilisé le sol), via les plans joints aux récépissés de déclaration d’intention de commencement de travaux (DICT), permet de compléter ces études.

Blindage de fouilles : les clés pour sécuriser vos chantiers

La première des mesures de prévention est de ne pas descendre dans la fouille. Ainsi, les travaux sans tranchée, tels que le fonçage, l’utilisation d’une fusée pneumatique, le forage dirigé ou le chemisage, permettent d’intervenir en toute sécurité. Le guidage 3D par GPS évite la descente d’un compagnon dans une fouille, pour vérifier une cote, par exemple.

En outre, la rédaction d’une analyse des risques détaillée et de modes opératoires adaptés au chantier finalisera la phase de préparation de chantier.

Si la place est suffisamment importante sur le chantier, la technique du talutage pourra être adoptée, en respectant des angles particuliers.

Les encadrants et les équipes chantier doivent être formés aux risques et aux conséquences des ensevelissements, aux modes opératoires et aux différentes techniques de sécurisation qui existent.