Utilisation d’exosquelettes : quel est le positionnement de l’OPPBTP ?

Aujourd’hui, le positionnement de l’OPPBTP sur l’utilisation des exosquelettes est le suivant :

• Avant d’envisager l’acquisition d’exosquelettes, il apparaît nécessaire de rechercher, dans l’organisation même du chantier, les moyens de réduire de manière significative les sollicitations physiques des opérateurs, que ce soit sur le plan des manutentions et du port de charge, mais aussi au niveau des efforts à développer, ou encore des postures de travail.
   
• Avant d’envisager d’équiper les opérateurs d’un exosquelette, il est préférable d’avoir recours aux équipements qui peuvent être utilisés collectivement, qui ne modifient pas les gestes professionnels acquis et ne demandent pas un apprentissage ou un temps d’appropriation spécifique.
   
• Lorsque l’entreprise a développé les deux points précédents sans trouver de réponses suffisamment satisfaisantes, alors elle peut envisager d’équiper ses salariés d’exosquelettes. Néanmoins, cette approche nécessite un préalable important pour que le projet puisse aboutir et devenir pérenne : une cohérence entre la tâche, les opérateurs et l’exosquelette.

Analyser le besoin et explorer les solutions d’exosquelettes

Pour y parvenir, il est nécessaire de :

• décomposer le travail en tâches principales, de leur associer les conditions de réalisation, l’environnement de travail et la qualité attendue, en collaboration avec les compagnons concernés ;
• connaître les caractéristiques des opérateurs qui seront équipés, notamment en termes de taille et de morphologie ;
• connaître les caractéristiques des exosquelettes qui sont pressentis.

Le choix de l’entreprise sera guidé par une forte cohérence entre ces trois facteurs.

La collaboration d’un expert extérieur (par exemple, un cabinet d’ergonomie, le service de prévention et de santé au travail…) pourra être utile en particulier pour la phase d’analyse du besoin et l’exploration des pistes de solutions.

Exosquelettes : une dimension sociale à prendre en compte

Enfin, il ne faut pas négliger la prise en considération de la dimension sociale. En effet, l’accompagnement de ce projet d’acquisition sera modulé en fonction du degré d’acceptation des opérateurs pour être équipés d’exosquelettes. Il sera crucial de prendre le temps d’annoncer le projet et ses intentions, d’envisager des expérimentations locales, de débuter auprès d’une population « test » volontaire, de présenter les exosquelettes sélectionnés, et d’encadrer la prise en main par des professionnels qui pourront apporter des conseils sur le réglage approprié. Ces facteurs contribueront à la réussite du projet.