Quelles sont les mesures de prévention lors de terrassements à proximité d’un mur ou d’un muret dans les activités de travaux publics ?

Un terrassement au droit ou à proximité d’un mur ou d’un muret peut grandement fragiliser cet ouvrage et/ou ce qu’il maintient (terres, stockages divers…), que ce soit lors des travaux ou ultérieurement. Un basculement ou un effondrement peut alors se produire, et provoquer des dommages tant humains que matériels, sur le personnel de l’entreprise ou bien sur des tiers.

La préparation de chantier du responsable d’affaires ou du conducteur de travaux est la clé d’une bonne organisation de chantier.

Voici les mesures de prévention à mettre en place :

1. Réaliser les missions géotechniques G1 à G5 selon la norme NF P 94-500 de novembre 2013, qui sont à la charge du maître d’ouvrage ou de l’entreprise, selon le niveau. Ces missions sont complémentaires et se déroulent de manière chronologique, afin de permettre un suivi complet du projet. Chaque mission utilise les données de la précédente comme donnée d’entrée et limite les aléas.

Selon les résultats des missions effectuées ou l’analyse des risques du responsable de travaux, des missions géotechniques complémentaires peuvent être diligentées.

À partir de la mission G2, il faut solliciter un bureau d’études techniques (BET) pour validation des principes constructifs et adaptation au sol, et, au besoin, réaliser une mission G3 pour suivi de l’exécution.

2. Procéder au repérage des éléments singuliers existants (via les plans d’exécution et les visites sur place) :

• fonction du mur : délimitation, retenue de matériaux… ;
• dispositifs de soutènements éventuels ;
• état du mur : dégradations, présence de fissures ou de lézardes, inclinaison éventuelle… ;
• poussées de terre ;
• présence ou non de barbacanes ;
• voies de circulation à proximité pouvant générer des vibrations ;
• réseaux enterrés à proximité, et plus généralement, indices de terrassements antérieurs ;
• présence de réseaux électriques aériens…

Cela permet d’identifier toutes les caractéristiques de charges et d’intégrer les données géotechniques ci-dessus pour déterminer l’ensemble des efforts à prendre en compte et à reprendre si nécessaire.

3. Réaliser des sondages sur les ouvrages.

4. Signaler au maître d’ouvrage (MOA) la présence d’ouvrages existants (fragiles) ou de stabilité précaire ainsi que les risques associés (afin que le propriétaire en soit également averti). Si nécessaire, lui demander de modifier le projet en déplaçant le tracé de la fouille pour supprimer le risque d’effondrement de l’ouvrage pendant ou après les travaux.

5. Réaliser un point d’arrêt si le MOA ne revoit pas son projet.

6. Adapter les techniques d’intervention :

• travailler sans tranchée : fonçage, fusée pneumatique, forage dirigé, chemisage… ;
• terrasser par havage ;
• déconstruire, puis reconstruire l’ouvrage.

7. Réaliser une stabilisation provisoire ou définitive, type tirant-poussant, avec reprise d’effort au sol ou via un massif béton, en dernier recours, si une tranchée doit être réalisée en pied de muret.

8. Dévier la circulation pour protéger les salariés et éviter toute vibration supplémentaire pendant les travaux.

9. Réaliser un compactage hydraulique pour éviter de transmettre des vibrations à l’ouvrage : remblayer avec du sable, puis mettre de la grave et enfin noyer la tranchée avec de l’eau.

10. Rédiger une analyse de risques détaillée et des modes opératoires adaptés au chantier.

11. Sensibiliser l’encadrement et les équipes à ces risques spécifiques et aux conditions d’intervention.