Le risque de se faire piquer par une abeille, un frelon ou une guêpe est réel sur les chantiers. Les principales complications concernent les personnes allergiques même si l’apparition de nouvelles espèces 'introduites' (frelon asiatique Vespa veluntina) peut apporter des dangers qui sont encore mal évalués. Les morsures de rat ou de serpent sont plus rares et surviennent dans des circonstances et des environnements spécifiques. Les scaphandriers et autres compagnons amenés à travailler en conditions immergées peuvent également être confrontés à des méduses et autres animaux marins.
Date de mise à jour : 20 févr. 2020
Lorsque vous travaillez sur un toit, une façade, un vide-sanitaire ou une cave, voire en cas de travaux de voierie, vous pouvez rencontrer des abeilles, des guêpes, des frelons, des rats ou des araignées. Si vous intervenez sur les chantiers de terrassement, vous pouvez être surpris par une vipère. Lors de travaux immergés, ce sont des animaux marins que vous pouvez croiser, comme des méduses. L’animal ou l’insecte, s’il a peur, s'il se sent agressé et qu’il ne peut pas fuir, peut attaquer et mordre, surtout si vous travaillez à proximité d’un nid, rendant les insectes particulièrement agressifs.
Il y aurait environ un millier de morsures de vipères chaque année en France. Les cas de piqûres de guêpes, d'abeilles ou de frelons sont beaucoup plus fréquents. Les conséquences peuvent être graves en cas d’allergie, de piqûres multiples ou de venin puissant (vipère, veuve noire en France métropolitaine, frelon asiatique Vespa veluntina, espèces endogènes des zones tropicales).
Certains animaux, comme les tiques ou les moustiques, sont souvent porteurs de maladies (bactéries, parasites, virus). La présente fiche ne traite que du risque de morsure/piqûre et non de ses conséquences comme les agents biologiques qui font l’objet d’une fiche spécifique.
Guêpes, abeilles, frelons, tiques, moustiques, araignées, aoûtats, rats, serpents… Divers insectes et animaux peuvent s’inviter sur les chantiers, souvent parce qu’ils y séjournaient avant que l’équipe de BTP n’intervienne. Nombreux sont par exemple les charpentiers à découvrir un nid de guêpes en soulevant des tuiles d’un toit.
Qu’il s’agisse de couvreurs, de maçons ou d'électriciens, les salariés intervenant en hauteur ont plus de risque de tomber sur des hyménoptères de type guêpes, abeilles ou frelons. Mais les professionnels du BTP peuvent aussi rencontrer des tiques ou des araignées.
Une piqûre de guêpe ou d'araignée peut comporter des risques si la victime est allergique, si le venin est puissant, en cas de piqûres multiples ou si l’animal est porteur de maladie.
Les morsures d’espèces plus grosses (rats ou serpents) sont beaucoup plus rares. Le risque de rencontrer un rat peut survenir dans des circonstances spécifiques : par exemple, si une équipe intervient dans des égouts ou dans une cave.
Les rencontres avec des serpents sont exceptionnelles : en pleine nature, en lisière de forêt, dans les herbes hautes, dans le cadre d’activités de terrassement, par exemple. Des professionnels des TP intervenant pour des entreprises d’ouvrages d’art peuvent être très ponctuellement exposés à ce risque.
Il est fréquent de rencontrer des rongeurs lors des travaux d'assainissement.
Chaque année en France, une quinzaine de personnes décèdent des suites d‘une piqûre d’hyménoptère. Les risques de complication concernent principalement les personnes allergiques au venin de guêpe, d’abeille ou de frelon : entre 1 et 3 % de la population française serait ainsi allergique au venin d’hyménoptère. Une piqûre sur une personne allergique peut provoquer un choc anaphylactique et une obstruction des voies respiratoires.
Pour limiter les risques, il est donc particulièrement important que le chef de chantier ou le conducteur de travaux sache s’il y a dans son équipe des personnes allergiques.
Si vous rencontrez un nid de guêpes ou de frelons, il est conseillé d’avoir recours à une entreprise de désinsectisation.
En voie de disparition, l’abeille est une espèce protégée par la loi. Si vous découvrez un essaim d’abeille sur un chantier, contactez un apiculteur exerçant à proximité. Il sera en mesure d’intervenir pour récupérer l’essaim.
Apparu pour la première fois en France en 2004 dans le Lot-et-Garonne, on estime qu’il est présent aujourd’hui sur les deux tiers du territoire français. Sa prolifération et son adaptabilité à nos modes de vie le rendent difficile à détecter. En effet, si la majorité des nids de frelons asiatique sont en hauteur (sur une branche d’arbre, sous les combles, etc.), des témoignages de plus en plus nombreux attestent de nids implantés sur une haie, dans du mobilier voire dans le sol.
La dangerosité du frelon asiatique vient de son agressivité. Dès que l’insecte sent une menace planer sur son nid, ce sont des centaines d’insectes qui peuvent se ruer sur un compagnon, même travaillant à plusieurs dizaines de mètres du nid.
En ce qui concerne les morsures de serpent, le risque majeur concerne les vipères : ce sont les seuls serpents dont le venin peut être mortel en France métropolitaine. Elles se cachent sous les roches, les rocailles, les vieilles branches, les souches d’arbre… Pour les faire fuir, il est recommandé de faire du bruit en tapant le sol. Le port de chaussures montantes et de gants peut également limiter les risques de morsures.
En ce qui concerne les araignées, l’espèce française la plus dangereuse se trouve en Corse : il s’agit de la veuve noire, reconnaissable à des points rouges sur le dos. Sa piqûre exige une consultation médicale qui aboutit souvent à une hospitalisation.
D’autres espèces dangereuses de serpents et d’araignées se trouvent notamment en Outre-Mer et ailleurs dans le monde : mygales en Martinique, scorpions en Guyane, cobras en Asie, crotales aux Etats-Unis... Des préconisations particulières doivent être faites aux salariés expatriés intervenant dans des zones à risques.
Porteuses de plusieurs maladies, notamment la maladie de Lyme, les tiques prolifèrent dans les champs, les herbes hautes et les forêts. Le diagnostic de la maladie de Lyme reste encore aujourd’hui complexe (fiabilité des tests, traitement voire formation des professionnels de santé) et ses différentes formes rendent le traitement parfois compliqué ; la prévention demeure le moyen le plus sûr pour éviter les conséquences.
N’exposez pas votre peau lors de vos travaux dans des terrains propices aux tiques. Privilégiez les tenues longues, mettez les chaussettes par dessus votre pantalon. En fin de journée, n’hésitez pas à scruter chaque partie de votre corps afin de vérifier si une tique s’est accrochée à vous.
Au moindre doute, consultez votre médecin. Si la tique est identifiée rapidement, un traitement préventif à base d’antibiotiques à spectre large sera le meilleur traitement.
Qu’il s’agisse de maisons à rénover, de terrains vierges ou de travaux immergés, les équipes de BTP interviennent dans des zones où vivent des insectes et des animaux. Lorsque ces derniers sont délogés et se sentent agressés, ils peuvent mordre ou piquer.
Un menuisier retire une fenêtre derrière laquelle se cache une araignée ; il se fait mordre. Un maçon intervient sur une cheminée. Il découvre un essaim d’abeilles. Se sentant agressées, elles le piquent. Un terrassier soulève un tas de branches. Dessous se cache une vipère : délogée, elle s’apprête à le mordre... Quelle que soit la situation, l’animal n’attaque pas par hasard. S’il pique ou mord, c’est en réaction à ce qu’il considère être une agression.
Pour limiter le risque de piqûre et de morsure, la première précaution à prendre est d’inspecter les lieux afin d’identifier une éventuelle présence animale et de signaler sa propre présence en faisant du bruit. Pensez aussi à vérifier votre capacité à joindre les secours : téléphone disposant de batterie, réseau téléphonique opérationnel... Il est par ailleurs important que les salariés aient été sensibilisés à ce risque : si un salarié est allergique, il doit être incité à se manifester.
Si la plupart des piqûres et morsures sont sans risque pour la santé, certains cas peuvent être très graves : en cas d’allergie, de venin puissant, de piqûres multiples ou de maladie transmise par l’animal ou l'insecte.
Dans la majeure partie des cas, une piqûre de guêpe ou d’abeille provoque une petite réaction inflammatoire qui se traduit par des picotements, des brûlures et des démangeaisons. Elle se résorbe après quelques heures.
Une morsure peut provoquer une plaie.
Un compagnon qui travaille en hauteur et qui se trouve confronté à la présence de guêpes ou de frelons court un autre risque : celui de tomber. En faisant un mouvement réflexe pour faire fuir l’insecte, il peut se trouver en déséquilibre et chuter.
Certaines piqûres peuvent avoir des conséquences graves : une personne qui se fait piquer à la gorge risque, par exemple, de développer un œdème et de s’étouffer. Ce type de cas exige une prise en charge rapide. Une personne qui se fait piquer plusieurs fois peut faire une réaction toxique provoquant vomissements, diarrhée, chute de tension…
Chez les personnes allergiques, des complications sévères peuvent se manifester suite à la piqûre. Le choc anaphylactique peut provoquer des nausées, un œdème de la langue, une perte de connaissance, un choc cardiaque…
Il convient également de différencier une piqûre d’un insecte “isolé” d’une attaque par des centaines d’insectes, en cas de défense d’un nid par exemple. Même si la personne n’est pas allergique et même si le venin d’une piqûre n’est a priori pas dangereuse, la combinaison de dizaines voire de centaines de piqûres peut avoir des conséquences plus importantes.
En outre, le compagnon “pris pour cible” peut paniquer et se mettre en danger (chuter du toit, courir sans savoir où il va et heurter un obstacle, etc.).
Ces diverses situations, de même que les morsures de vipères ou de veuves noires, exigent une hospitalisation. Il faut intervenir rapidement. Une formation de sauveteur secouriste au travail peut aider à réagir au mieux face à ce type de situation. Il est également conseillé de se rapprocher des services de santé au travail pour une sensibilisation appropriée permettant de mieux définir les mesures d’urgence.
L'exposition des travailleurs à des agents biologiques
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