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Zoom sur le risque

Le risque lié aux fibres et poussières dans le BTP

Les dégagements de fibres et de poussières dans les ateliers ou sur les chantiers

Le risque lié aux fibres et poussières dans le BTP

Lors de multiples travaux, les professionnels du BTP sont exposés à des dégagements de poussières ou de fibres, qu’il s’agisse de bois, de métal, d’amiante ou de silice cristalline. Ces poussières peuvent provoquer des cancers et des maladies graves. Il existe diverses façons de s’en protéger.

Date de mise à jour : 20 févr. 2020

En résumé

Poussières minérales, mélangées, contenant de la silice cristalline, du plomb, du métal, fibre de laine de verre, de roche, d’amiante…, les compagnons et artisans du BTP sont régulièrement confrontés à la présence de fibres ou de poussières sur leur lieu de travail.

Certaines sont irritantes pour la peau et les muqueuses, d’autres sont particulièrement dangereuses et provoquent des maladies graves et des cancers.

Le risque principal provient de l’inhalation de certaines poussières cancérogènes comme l’amiante, la silice cristalline ou le bois.

Du maçon au canalisateur en passant par le plaquiste ou le démolisseur, l’ensemble des professionnels du secteur sont confrontés à ce risque.

Le risque chimique, c'est quoi dans le BTP ?

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Percement d’un mur, découpe d’une planche de bois, travaux de terrassement… Les professionnels du BTP sont confrontés aux dégagements de poussières et de fibres dans de nombreuses situations. Ces poussières peuvent être minérales (silice cristalline, calcaire, plâtre…), métalliques (plomb, acier…), issus de divers types de bois ou organiques (par exemple dans les isolants à base de polyuréthane ou de polystyrène, la fibre de chanvre…).

De la poussière se dégage lorsque l’on démolit un bâtiment, que l’on découpe du métal, que l’on scie du bois, que l’on gratte de la peinture…

Ce risque existe dans les ateliers et sur les chantiers, et concerne l’ensemble des professionnels du BTP.

Si certaines poussières peuvent être irritantes pour la peau ou les yeux, le principal risque est lié à l’inhalation d’agents CMR (cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques : toxique pour la reproduction). C’est le cas par exemple de l’amiante, du plomb, de la silice cristalline, mais également des poussières de bois qui peuvent provoquer l’apparition d’un cancer ou en augmenter la fréquence. Les travaux exposant aux poussières de bois inhalables tels que la menuiserie, l’ébénisterie, la charpente ou la scierie sont particulièrement concernés par ce risque. Mais d’autres activités comme la découpe de métaux par oxycoupage, plasma et laser peuvent également dégager des particules fines.

Pour limiter les émissions de poussières, il est conseillé de privilégier les outils à mouvement lent, de favoriser la coupe à l’humide et d’utiliser des systèmes d’aspiration à la source et de filtration.

Utilisation d Utilisation d'une ponceuse orbitale à aspiration.

Poussières et fibres : un risque fréquent mais sous-estimé

Ce risque impacte aussi bien le démolisseur, que le plaquiste, le charpentier ou l’électricien qui doit percer un trou dans un mur pour faire passer un fil. Dès qu’un professionnel utilise un engin mécanique pour découper, tailler, percer, gratter, poncer ou raboter, il peut produire de la poussière.

Dans les TP, les activités de terrassement, les travaux routiers et les travaux de canalisation produisent également des particules fines.

Certaines poussières sont particulièrement présentes dans l’environnement d’un professionnel du BTP. C’est le cas de l’amiante, de la silice cristalline ou du plomb et du bois. Selon l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), quelque 370 000 salariés déclarent être exposés aux poussières de bois dans le cadre de leur travail et la moitié des personnes exposées sont employées dans le secteur du BTP.

Mais malgré l’importance de ce risque, il reste sous-estimé par les professionnels. A l’inverse de risques à effet immédiat comme les chutes de hauteur, les brûlures ou les retombées de charge, les poussières et fibres inhalées par les opérateurs ont des effets à court terme généralement assez bénins (irritations des voies respiratoires, de la peau), alors qu’elles peuvent provoquer des maladies graves au bout de plusieurs années d’activité. Du fait de ces conséquences différées, les professionnels peuvent avoir tendance à minimiser ce risque et si un important travail a été fait pour sensibiliser sur les dangers de l’amiante, les compagnons et artisans ne mesurent pas toujours les risques liés à l’inhalation d’autres poussières comme celles issues du bois de silice cristalline ou de plomb.

Des poussières plus ou moins fines

La voie respiratoire est la principale voie d’entrée des poussières dans l’organisme. Au niveau des poumons, il existe une très grande surface d’échange pulmonaire, ce qui permet une diffusion très rapide vers le sang. Pour cette voie de pénétration, la taille des particules inhalées joue un rôle primordial. En effet, seules les plus fines atteindront les alvéoles pulmonaires.

Les poussières sont classifiées selon leur taille :

  • Poussières inhalables : fraction des poussières totales en suspension dans l’atmosphère des lieux de travail susceptibles de pénétrer par le nez ou la bouche dans les voies respiratoires ; leur diamètre est inférieur à 100 microns.
  • Poussières alvéolaires : fraction des poussières inhalables susceptibles de se déposer dans les alvéoles pulmonaires ; leur diamètre est inférieur à 10 microns.
  • Poussières ultrafines : particules de tailles nanométriques, dont le diamètre est inférieur à 0,1 μm (100 nm de diamètre). En raison de leur taille, ces particules se déposent en partie dans les alvéoles pulmonaires, mais la majorité pénètre dans le réseau sanguin, la lymphe et tous les organes du corps.

Les valeurs limites d’exposition

Il existe des valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) pour de nombreuses substances, qu’il s’agisse d’agents chimiques, de minéraux, de bois, de matières organiques…

En ce qui concerne la poussière de bois, la VLEP est de 1 milligramme par mètre cube d’air pour une exposition de 8 heures.

Les VLEP indiquent un seuil maximal à ne pas dépasser mais l’objectif est d’atteindre le taux d’exposition le plus bas que possible. Le contrôle de la VLEP doit être réalisé au moins une fois par an par un organisme accrédité.

Le risque d’être exposé à de la poussière ou à des fibres peut survenir dans diverses situations professionnelles : travaux de démolition, de découpe, de frappe ou de percement.

Découpe, démolition, ponçage… Les dégagements de poussières dans le BTP

Les particules fines sont produites dès qu’on utilise un engin mécanique pour couper, casser, poncer, percer… Les disqueuses, scies, fraiseuses, raboteuses, marteaux-piqueurs, etc. produisent de la poussière et des fibres. Plus la machine est rapide, plus elle est susceptible d’en émettre. Pour protéger les compagnons, il est conseillé de privilégier les techniques produisant moins de particules fines comme la découpe à l’humide ou de mettre en œuvre des systèmes d’aspiration à la source.

Parce que ce risque est sous-estimé ou mal connu, il est recommandé de mettre l’accent sur la sensibilisation des compagnons. Il s’agit d’informer les équipes de la dangerosité de certaines poussières, de la nécessité d’évaluer le risque pour mettre en place les mesures de prévention adéquates et de présenter les différents systèmes d’aspiration, les techniques de travail à l’humide, les types de masques et leur catégorie : P1 pour les copeaux de bois, P2 ou P3 pour les poussières de silice cristalline, P3 pour l’amiante…

Quand elles existent, les techniques alternatives doivent aussi être présentées (utilisation de cisaille hydraulique pour des travaux de découpe de pierre, par exemple).

Port d Port d'un masque antipoussière lors du balayage

Les poussières et les fibres peuvent provoquer des irritations de la peau, des muqueuses et des voies respiratoires. Elles peuvent aussi engendrer sur le long terme des maladies graves et des cancers.

Irritations des voies respiratoires, de la peau, des muqueuses

Les poussières peuvent provoquer des pathologies cutanées et respiratoires. Elles irritent la peau, la cavité nasale, le larynx et peuvent provoquer des rhinites, des bronchites et des allergies (asthme, eczéma).

Cancers et maladies graves

L’exposition répétée à des poussières peut provoquer sur le long terme, des maladies graves. Les poussières de bois par exemple peuvent être à l’origine de cancers au niveau du nez et des sinus.

Les poussières les plus fines parviennent à pénétrer dans les alvéoles pulmonaires et peuvent provoquer des pathologies comme la fibrose pulmonaire ou des cancers.

Les effets différés, souvent insidieux, peuvent apparaître des années après une exposition prolongée, même à de faibles doses. Dans ces cas, le lien entre la pathologie constatée et l’exposition, pouvant être très ancienne, est souvent difficile à établir.

Valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP)

L’article R4412-149 du Code du travail fixe les VLEP à respecter pour les poussières de bois ou encore de silice.

Aération des locaux à pollution spécifique

Articles R4222-10 à R4222-17 du Code du travail : Les locaux dans lesquels sont émises des poussières de bois, métal ou encore de silice sont des locaux à pollution spécifique, pour lesquels le Code du travail impose des conditions relatives aux installation de ventilation, de captage et de recyclage d’air.

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