Fixer des garde-corps temporaires par fourreautage
Les garde-corps périphériques constituent des équipements de protection collective les plus sécurisés sur les chantiers du BTP pour les travaux temporaires en hauteur, Sur des surfaces de travail inclinées jusqu’à un angle de 10°, les garde-corps de classe A montés sur des fourreaux noyés ou fixés aux garde-corps s'adaptent à différents types d'ouvrages (planchers, voiles, préfabriqués, escaliers...). Ils sont une solution de fixation intégrée performante.
Date de mise à jour : 13 oct. 2023
Impact en prévention
Une étude préalable des dispositifs existants, ainsi que le contrôle sur différents critères des composants et du support, permettent de s'assurer de la résistance de ce type de fixation et d'assurer ainsi l'efficacité des garde-corps qui y sont fixés en cas de sollicitation.
Quel dispositif choisir ?
Il existe une multitude de fourreaux conçus pour s’adapter à la structure d’accueil à laquelle sera fixé le garde-corps périphérique temporaire. Certains fourreaux, conçus pour être utilisés lors des travaux de réhabilitation ou lors des interventions ultérieures sur un ouvrage, prennent en compte les caractéristiques et les contraintes des espaces où ils sont installés.
On distingue principalement :
- les fourreaux en acier ou en PVC à incorporer dans le béton frais : ils peuvent être de section ronde ou carré suivant la typologie de potelets ;
Fourreau rond en acier
Fourreau rond en PVC
Fourreau carré en PVC
- les fourreaux incorporés aux éléments préfabriqués en béton armé ou précontraint (prédalles, dalles alvéolaires, poutres, murs précoffrés, escaliers...) : ils sont en général proposés en option avec une plus-value par rapport au prix de l’élément préfabriqué. Leur incorporation en usine par le fabricant permet à l’entreprise de réaliser la mise en place de tout ou partie du garde-corps de façon anticipée.
Fourreau acier noyé dans prédalle
Fourreau composite dans prédalle
Fourreau garde-corps dans MCI
Résistance des garde-corps : quels contrôles effectuer ?
Il est essentiel que la structure d’accueil à laquelle est fixé le garde-corps périphérique temporaire puisse résister aux efforts statiques et/ou dynamiques pour lesquelles le système de protection est conçu. D’autre part, le dispositif de fixation du garde-corps doit être compatible avec la structure d’accueil.
L’OPPBTP conseille de limiter l’utilisation des garde-corps montés sur des fourreaux noyés ou fixés aux garde-corps de classe A. Ceux-ci peuvent être utilisés, lorsque l’angle d’inclinaison de la surface de travail par rapport à l’horizontale est inférieur à 10°. En effet, l’enfichage des potelets dans les fourreaux est en général réalisé sans liaison mécanique entre ces deux éléments, et une pente trop forte du plan de travail peut contribuer à faire sortir le potelet du fourreau en cas de sollicitation du garde-corps.
Caractéristiques des fourreaux
- Les fourreaux doivent être en matière rigide (acier, PVC, matériau composite...) et adaptés au support. Les potelets de garde-corps doivent être enfichés dans les fourreaux sur une profondeur minimale de 100 mm. Le jeu entre l’embout d’enfichage du potelet et le fourreau doit être de 2 mm maximum sur le diamètre. Il faut également s’assurer de la compatibilité des fourreaux avec les potelets (fourreaux ronds ou carrés).
Enfichage dans un fourreau rond
- Contrairement aux fourreaux en PVC, les fourreaux en acier sont coupés dans des tubes du commerce et leur longueur est très variable. Elle prend en compte à la fois la longueur utile de tube noyée dans les ouvrages verticaux (voiles banchés, murs précoffrés, poutres, etc.), augmentée de la longueur de tube qui sera noyée ultérieurement dans les ouvrages horizontaux (planchers…), ou bien seulement l’une de ces deux longueurs, selon la position des fourreaux dans l’ouvrage.
- En cas d’incorporation de fourreaux en acier ou en PVC dans le béton frais, l’entreprise doit s’assurer de la résistance du béton au moment de la pose des potelets et des lisses. En effet, un garde-corps monté sur des fourreaux noyés dans un béton de résistance insuffisante risque de ne pas résister aux efforts prévus par la norme NF EN 13374+A1. D’une manière générale, il est conseillé d’utiliser des fourreaux en acier, en PVC ou en matériau composite, pour les planchers, et des fourreaux en acier pour les voiles ou les poutres.
- Il est nécessaire également de s’assurer du bon recouvrement des fourreaux dans le support afin que ceci ne créé pas une faiblesse de résistance due à un fourreau noyé dans une épaisseur insuffisante de béton. Le fourreau doit également être espacé au minimum de 60 mm de chaque bord du support.
Dispositif anti-soulèvement pour potelets
En cas d’effort exercé de bas en haut sur le garde-corps, il existe un risque d’extraction accidentelle du potelet hors de son fourreau. Pour y remédier, certains fabricants proposent en option, sur les potelets avec embout de diamètre de 25 mm, un dispositif anti-soulèvement fixé au potelet. Ce système nécessite de positionner le haut des fourreaux acier à 40 mm minimum au-dessus de la surface de travail.
Dispositif anti-soulèvement du garde-corps
Quel est mon rôle en prévention ?
Dans l’entreprise et sur le chantier, chaque niveau opérationnel (chefs d’entreprise, encadrants de chantier, opérateurs…) a un rôle à jouer dans la prévention des risques liés aux travaux en hauteur, et tout particulièrement lors de la mise en œuvre de protections collectives temporaires contre les chutes.
Fixation des garde-corps par fourreau - Exemple de répartition des rôles et missions
Chefs d'entreprise | Encadrants de chantier (conducteur de travaux, chef de chantier) | Opérateurs |
Évaluation des risques pour les travaux en hauteur Définition des règles et des mesures de prévention (cadrage des modes opératoires) Définition du matériel utilisable Investissements, achat de matériels | Établissement des modes opératoires chantier (PPSPS + gestion des situations de défaillance : retrait, rupture de la protection) Choix du matériel le plus adapté (vérification compatibilité des différents composants) Commande du matériel Contrôle de l'implantation des fourreaux :
Instruction et formation du personnel au poste de travail Contrôle régulier du respect des modes opératoires | Mise en œuvre, utilisation du matériel Respect des modes opératoires Respect du plan de pose (préfabriqués) Alerte en cas de défaillance, défaut sur garde-corps |
Réglementation et normes
Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs (article R4323-58 du Code du travail).
Afin de prévenir les risques de chute, les travaux en hauteur à partir d'un plan de travail imposent la mise en place de mesures de protection collective, soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).
Les garde-corps doivent être placés à une hauteur comprise entre 1 m et 1,10 m, et comporter au moins :
- une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
- une main courante ;
- une lisse intermédiaire à mi-hauteur.
Lorsque ces dispositifs ne peuvent pas être mis en place, des dispositifs de recueil souples sont alors installés et positionnés de manière à permettre d'éviter une chute de plus de trois mètres (article R4323-60 du Code du travail).
Enfin, lorsqu'aucune de ces mesures de protection collective n'est possible, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d'un système d'arrêt de chute respectant les conditions de l'article R4323-61 du Code du travail.
Références normatives
- NF EN 13374+A1 – décembre 2018 : Garde-corps périphériques temporaires – Spécification du produit – Méthode d’essai
- NF EN 12811-2 – août 2004 : Équipements temporaires de chantiers – Partie 2 : information concernant les matériaux