Fixer des garde-corps temporaires par serrage

Lors des travaux temporaires en hauteur, les garde-corps périphériques sont les équipements de protection collective les plus sécurisés sur les chantiers du BTP. Utilisables sur des surfaces de travail inclinées jusqu’à un angle de 10°, les garde-corps de type A, montés sur des systèmes de serrage, s'adaptent à différents types d'ouvrages et matériels (planchers, préfabriqués, escaliers, baies, coffrages...).

Les garde-corps peuvent se fixer sur des structures d’accueil horizontales, verticales ou obliques. Pour que le dispositif de protection soit parfaitement résistant, il est donc essentiel de choisir un système à serrage compatible et adapté au support sur lequel il est installé.

Parmi les systèmes à serrage, on distingue :

• les pinces ; elles s’adaptent aux structures d’accueil horizontales (rives de dalle), verticales (acrotères, allèges...), voire obliques (escaliers). Certains modèles de pinces sont munis de fourreaux, soudés au dispositif de fixation et destinés à l’enfichage de potelets;

• les potelets à trépied ; ils s’adaptent aux structures d’accueil horizontales et sont dotées de points d’accrochage de leur crochet situé en partie basse (en général des prédalles munies soit de boucles d’ancrage spécifiques pour l’ancrage des potelets, soit de raidisseurs à treillis) ;

• les coulisseaux pour poutrelles ; utilisés pour la sécurisation de rives de coffrage (planchers, balcons…), ils s’adaptent aux poutrelles d’étaiement primaires ou secondaires, en bois ou en aluminium, posées sur chant ou à plat. Les coulisseaux sont équipés de fourreaux destinés à l’enfichage de potelets.

• les lisses ou garde-corps extensibles ; utilisés principalement dans les baies, ils comportent une partie fixe et une partie coulissante. On les maintient en tableau de baie par des tétons ou des équerres intégrés au système.

• les protections grillagées de baies d’ascenseur ; utilisées surtout lors des travaux de maçonnerie, elles positionnent la protection à proximité de la face externe du voile. Des montants remplacent alors les potelets classiques pour adapter le niveau des lisses ou des grilles à celui de la surface de travail. Un ancrage de platines support à la dalle en béton permet de fixer ces systèmes à l’ouvrage au moyen de chevilles accompagnées de vis ou de vis à béton. Leur objectif est de prévenir la chute des compagnons travaillant en hauteur devant la baie (électriciens, finisseurs…). La partie libre doit donc être limitée à 47 cm, empêchant ainsi le passage du corps entre le linteau et la grille.

• les systèmes de serrage de dalles alvéolaires ou prédalles ; Ils comportent des fourreaux pour enficher les potelets. Les deux mâchoires du système se positionnent au niveau de la partie supérieure du profil de la dalle alvéolaire.

Quel que soit le type de support à serrage, la notice du fabricant précise les exigences concernant leur fixation à la structure d’accueil. La norme NF EN 13374+A1 décrit la résistance aux charges statiques des garde-corps de classe A.

Au niveau du serrage

• La fixation de ces dispositifs à la structure d’accueil reposant principalement sur la force de serrage, il est impératif de connaître et d’appliquer les instructions d’utilisation.
• Les équipements doivent notamment englober et/ou venir en butée des supports.
• Sur des structures d’accueil lisses ou avec une surface de contact discontinue ou métallique, on peut être amené à intercaler une pièce de bois entre les mâchoires de la pièce de serrage et la structure.
• Cas des garde-corps à pinces. La course de la pince est variable selon les fabricants. Le système doit être engagé sur toute sa longueur et ne doit pas pouvoir pivoter sur le support, ni glisser hors du support en cas de sollicitation du garde-corps. Nous préconisons de limiter leur utilisation aux garde-corps de classe A. En cas d’utilisation de dispositifs de classe B ou C, et selon la nature des matériaux, l'utilisateur apportera la preuve de la résistance du garde-corps et la garantira.
• Cas des garde-corps/lisses extensibles. La capacité de reprise des efforts de ces dispositifs selon la norme NF EN 13374+A1 doit être évaluée et appréciée dans tous les cas d’usage, c’est à dire également en configuration de déploiement de la protection. Il est important de s’assurer de ces conditions d’essais auprès du fabricant.

Les dispositifs sont équipés de vis de serrage intégrées. Le serrage s’effectue manuellement par l’intermédiaire de manivelles ou de poignées.

Si le garde-corps n’est pas suffisamment serré ou si une cale utilisée pour rattraper l’épaisseur de la dalle vient à se détériorer, le potelet 'prend du jeu' et ne remplit pas sa fonction de retenir la personne. Cette situation peut d’ailleurs augmenter la gravité d’une chute.

La norme NF EN 13374+A1 prévoit une déviation maximum de 55 mm sous une charge de 30 DaN. Vérifier le respect de ce déplacement régulièrement.

Dans l’entreprise et sur le chantier, chaque niveau opérationnel (chefs d’entreprise, encadrants de chantier, opérateurs…) a un rôle à jouer dans la prévention des risques liés aux travaux en hauteur, et tout particulièrement lors de la mise en œuvre de protections collectives temporaires contre les chutes.

Fixation des garde-corps par serrage - Exemple de répartition des rôles et missions

Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs (article R4323-58 du Code du travail).

Afin de prévenir les risques de chute, les travaux en hauteur à partir d'un plan de travail imposent la mise en place de mesures de protection collective, soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).

Les garde-corps doivent être placés à une hauteur comprise entre un 1 m et 1,10 m et comporter au moins :

• une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
• une main courante ;
• une lisse intermédiaire à mi-hauteur.

Lorsque ces dispositifs ne peuvent pas être mis en place, des dispositifs de recueil souples sont alors installés et positionnés de manière à permettre d'éviter une chute de plus de trois mètres (article R4323-60 du Code du travail).

Enfin, lorsqu'aucune de ces mesures de protection collective n'est possible, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d'un système d'arrêt de chute respectant les conditions de l'article R4323-61 du Code du travail.

Références normatives

NF EN 13374+A1 – décembre 2018 : Garde-corps périphériques temporaires – Spécification du produit – Méthode d’essai

NF EN 12811-2 – Août 2004 : Équipements temporaires de chantiers – Partie 2 : information concernant les matériaux