Dernière mise à jour le : 28/03/2024
Lors des interventions sur les toitures inclinées et afin de prévenir les chutes de personnes et d'objets en rive de pignons, des garde-corps temporaires seront installés. Attention au choix de ces dispositifs spécifiques selon le support de fixation. Voici un aperçu des équipements à installer sur les murs de façade (béton, maçonnerie).
• Echafaudage
Dans tous les cas où cela est possible, l’OPPBTP conseille de privilégier la mise en place d’un échafaudage de pied périphérique ancré au bâtiment afin d’assurer la protection des opérateurs en périphérie et notamment en rive de pignon de toiture.
Dans ce cas, la notice du fabricant de l’échafaudage doit mentionner la capacité du matériel à assumer cette fonction et indiquer, notamment, la répartition et la résistance de chacun des ancrages de l’échafaudage au bâtiment et notamment au pignon. Une étude d’adéquation est à établir par l’entreprise afin de formaliser ses besoins.
La mise en place d’un échafaudage périphérique peut également être envisagée par le maître d’ouvrage, et/ou son CSPS, voire privilégiée. Ce matériel est en effet plus adapté aux différentes configurations de façades et de toitures (décrochements, brisis, etc.) et aux besoins de chaque entreprise, si et seulement si l’harmonisation et la mutualisation des besoins ont pu être formalisées pour la sélection de l’échafaudage et la vérification de son adéquation.
Le garde-corps du dernier niveau de l’échafaudage doit répondre à minima aux caractéristiques des garde-corps de classe A ou B selon la pente de la toiture. Une protection intermédiaire (structure treillis ou filet de sécurité) doit le compléter pour la classe B et est conseillée pour la classe A.
• Garde-corps
Lorsque l’échafaudage périphérique ne peut être retenu comme moyen de protection en pignon et si le garde-corps est le moyen de protection sélectionné en pignon, qu’il s’agisse de travaux neufs, de travaux de réhabilitation, rénovation ou d’interventions ultérieures sur un ouvrage, il existe de nombreuses modalités de fixation de garde-corps adaptées pour les rives de pignon.
Classe garde-corps selon pente
Pour rappel, selon la norme NF EN 13374+A1 relative à la conception et aux méthodes d’essai des protections périphériques provisoires, les garde-corps périphériques temporaires de chantier doivent comprendre une lisse haute et une lisse intermédiaire, pouvant être couplée ou remplacée par une protection intermédiaire (structure treillis ou filet de sécurité) ainsi qu’une plinthe, montés sur des potelets. Les dispositifs peuvent être fabriqués comme un ensemble monobloc.
Un garde-corps est à considérer comme un ensemble, composés des lisses, des protections intermédiaires, le cas échéant, des potelets mais aussi des platines/inserts et fixations.
Selon la norme, les garde-corps se déclinent en trois classes différentes, A, B et C, et sont conçus et différenciés pour résister à des efforts qui varient selon l'angle d'inclinaison de la surface de travail par rapport à l'horizontale et de la hauteur de chute possible.
Les garde-corps communément utilisés en rive de pignon d’une toiture inclinée sont, selon la pente de la toiture et l’évaluation des risques de l’entreprise, de classes A ou B.
Ceux-ci sont utilisés lorsque :
Garde-corps temporaire de chantier de classe A
Garde-corps temporaire de chantier de classe B
Les ancrages des garde-corps doivent être conçus pour s’adapter à une structure d’accueil pouvant être un mur porteur de pignon en béton armé ou en maçonnerie. Ces ancrages peuvent être permanents ou provisoires :
Dispositif d'ancrage
Ancrage réglable
Dispositif d'ancrage pour débord de toit
Dispositif d'ancrage pour débord de toit
Les dispositifs comportent des éléments inclinables ou réglables ou sont conçus avec un retrait par rapport au support afin de prendre en compte les éventuels débords de toitures.
NOTA : Quel que soit le dispositif choisi, l’inclinaison du garde-corps de pignon ne doit pas s’écarter de la verticale de plus de 15° vers l’extérieur ou vers l’intérieur.
• Dispositions générales de fixation
Le choix de la protection collective temporaire à mettre en place en rive de pignon de toiture doit faire l’objet d’une évaluation préalable des risques liés à son montage et à son adéquation avec les travaux à réaliser. Les dispositifs d’ancrage du garde-corps doivent être compatibles et adaptés, en formes et dimensions, à la structure d’accueil à laquelle ils seront fixés.
La structure ainsi que le système de garde-corps utilisé doivent pouvoir résister aux efforts statiques et dynamiques qui sont décrites dans la norme NF EN 13374+A1.
Pour cela, une vérification préalable de la résistance de la structure d’accueil est nécessaire soit par le calcul soit par des essais.
Les voiles maçonnés (blocs en béton, briques en terre cuite, blocs de béton cellulaire…) étant des ouvrages relativement fragiles, les perçages destinés à faire traverser les dispositifs d’ancrage doivent être réalisés avec soin dans les joints, à la perceuse, afin de ne pas fragiliser les matériaux d’accueil.
La mise en œuvre d’une plaque ou barre de répartition de surface suffisante entre l’écrou ou le papillon de serrage et le mur est nécessaire pour assurer une bonne répartition des efforts sur ce dernier. En ouvrage neuf, la pose de fourreaux PVC, lors du montage au niveau des joints de maçonnerie, destinés au passage ultérieur des tiges d’ancrage, est une solution à privilégier car elle évite de fragiliser la maçonnerie lors du perçage.
Les fourreaux, dans lesquels sont enfichés les potelets de garde-corps et faisant partie des dispositifs fixés à la structure d’accueil, doivent être équipés d’un dispositif de verrouillage (goupille, boulon, etc.) permettant d’assurer une liaison mécanique entre ces deux éléments. En effet, une pente trop forte du plan de travail ou une longueur de fourreau insuffisante pourrait, sans dispositif de blocage, contribuer à faire sortir le potelet du fourreau en cas de sollicitation du garde-corps. Pour cette même raison, l’OPPBTP déconseille d’insérer directement les potelets dans des trous percés dans la structure d’accueil.
Quel que soit le système de garde-corps utilisé, le fabricant est tenu de préciser dans une notice les exigences concernant leur mise en place sur la structure d’accueil (distance entre les ancrages, modalités de fixation, etc.) ainsi que les efforts en jeu au niveau de l’interface garde-corps/support.
• Fixation dans un voile maçonné
Si le voile de pignon est réalisé en maçonnerie, il convient au préalable de s’assurer qu’il est porteur. S’il s’agit de maçonnerie de remplissage non porteuse, il est nécessaire qu’elle soit rigidifiée par des chaînages verticaux et horizontaux, ainsi que par des arases de pointe de pignon en béton armé, afin de pouvoir reprendre les efforts exercés en haut du mur lors de la sollicitation du garde-corps.
En complément, une note de calcul et d’essais peut être établie pour s’assurer de la résistance du support.
• Fixation dans un ouvrage existant (réhabilitation)
Suivant le type (béton, brique, plâtre, etc.) et l’état du support, des campagnes de sondages peuvent être effectuées afin de s’assurer de leur résistance et ainsi du bon maintien de l’ensemble garde-corps en cas de sollicitation et du respect des tolérances de déformation dimensionnelle des garde-corps spécifiées dans la norme NF EN 13 374+A1.
Installation des filets
Une attention particulière sera donnée aux filets installés sur les garde-corps. Ceux-ci doivent être en bon état (sans déchirure, maille cassée, brûlure, …), tendus pour éviter tout mou et fixés aux garde-corps côté toiture, en parties hautes (sur le potelet) et basses (sur le support de potelet).
Echafaudage pignon toiture
La hauteur du plan de travail aux différents niveaux de la toiture doit également être prise en compte dans le choix des protections installées, pour compenser notamment un effet « courbe de chute » pour les salariés en fonction de leur position sur la toiture.
A cet effet, des protections réhaussées (sur l'échafaudage par exemple) peuvent être mises en place afin d’assurer une protection de 1m minimum de hauteur par rapport au niveau de travail, en tenant compte de l’inclinaison et de la configuration de la toiture.
Leur conformité à la norme NF EN 13374+A1 devra être vérifiée par l’entreprise (à l’aide de la notice du fabricant, etc.).
Dans l’entreprise et sur le chantier, chaque niveau opérationnel (chef d’entreprise – encadrant de chantier - opérateurs, etc.) a un rôle à jouer dans la prévention des risques liés aux travaux en hauteur, et tout particulièrement lors de la mise en œuvre de protections collectives temporaires contre les chutes :
Chef d’entreprise | Encadrants de chantier (Conducteur Travaux / Chef de chantier) | Opérateurs |
- Evaluation des risques pour les travaux en hauteur - Définition des règles, mesures de prévention (cadrage des modes opératoires) - Définition du matériel utilisable - Investissements, achats matériel | - Etablissement des modes opératoires chantier (PPSPS + gestion situations de défaillance) - Choix du matériel le plus adapté + compatibilité des différents composants - Commande du matériel - Adéquation des fixations avec matériel et support (réhabilitation : campagne de sondage si nécessaire) - Instruction et formation du personnel au poste - Contrôle régulier du respect des modes opératoires | - Mise en œuvre, utilisation matériel - Respect des modes opératoires - Alerte en cas de défaillance, défauts sur le moyen de protection |
Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs (article R4323-58 du Code du travail).
Afin de prévenir les risques de chute, les travaux en hauteur à partir d'un plan de travail imposent la mise en place de mesures de protection collective, soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).
Les garde-corps doivent être placés à une hauteur comprise entre un 1 m et 1,10 m et comporter au moins :
• une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
• une main courante ;
• une lisse intermédiaire à mi-hauteur.
Lorsque ces dispositifs ne peuvent pas être mis en place, des dispositifs de recueil souples sont alors installés et positionnés de manière à permettre d'éviter une chute de plus de trois mètres (article R4323-60 du Code du travail).
Enfin, lorsqu'aucune de ces mesures de protection collective n'est possible, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d'un système d'arrêt de chute respectant les conditions de l'article R4323-61 du Code du travail.
Références normatives complémentaires
NF EN 13374+A1 – décembre 2018 : garde-corps périphériques temporaires – spécification du produit, méthode d’essai.
NF EN 12811-2 – Août 2004 : équipements temporaires de chantiers – Partie 2, informations concernant les matériaux.
Tous les vendredis, notre lettre hebdomadaire vous propose un condensé d’actualités sur la prévention et dans le secteur du BTP.
En savoir plusInsérez vos espaces publicitaires sur le site, le magazine, et/ou la newsletter PréventionBTP
Voir le Kit MédiaExplorez des solutions pratiques et réalistes pour améliorer la vie sur vos chantiers.
Construisez, avec toute l’entreprise, des mécanismes et systèmes de prévention adaptés et personnalisés.
Simplifiez-vous la vie avec des outils faciles et pratiques, qui vous aideront à mettre en place la prévention dans votre entreprise.
Explorez des ressources pratiques pour sensibiliser les compagnons et sécuriser les situations de travail.
Connectez-vous à l'actualité de la prévention : articles, événements, magazine…