Isolation thermique par l’extérieur : déposer une couverture existante en sécurité
L'isolation thermique par l'extérieur (ITE) des toitures est une solution en solution en plein essor, spécialement choisie lors des travaux de rénovation de couverture. Dans un contexte de performance et d’amélioration énergétique des bâtiments, neufs ou en rénovation, les entreprises spécialisées dans les travaux de couverture doivent s’adapter et intégrer cette technique dans leurs pratiques, en mettant l’accent sur la prévention des risques. Voici en détail les principes à respecter pour mener à bien la dépose en sécurité d'une couverture existante, dans des conditions de travail optimales, avant d’effectuer les travaux d'ITE sur une toiture.
Date de mise à jour : 22 mai 2024
Impact en prévention
Les objectifs poursuivis sont, via un apport méthodologique, de contribuer à la diminution des risques de chutes de hauteur, risque majeur pour les métiers intervenant en toiture et à l’amélioration des conditions de travail des couvreurs.
ITE des toitures : préparation du chantier de dépose
La préparation du chantier est une étape importante qu’il ne faut pas négliger.
Elle comporte différentes phases telles que :
- l’organisation du chantier, avec notamment la visite préalable, l’établissement du devis, les démarches administratives, l’anticipation des ressources ;
- le choix des matériaux d’isolation, et dans ce cadre, de la technique d’isolation : sarking avec ou sans platelage, pose de caissons chevronnés, pose de panneaux sandwich ;
- le choix des matériels.
Avant de commencer les travaux, il convient d'apprécier l'état de la couverture existante et l'état de la charpente. Lors de la préparation du chantier, l’évaluation, par l’entreprise, de la résistance des éléments supports de couverture existants est indispensable pour déterminer les conditions d’intervention et les moyens de protection associés vis-à-vis des risques de chute de hauteur.
Isolation thermique par l’extérieur des toitures : réalisation des travaux de dépose
En cas d’accès au niveau directement inférieur à la toiture et si le travail à partir de ce niveau est possible, la dépose est à privilégier depuis l’intérieur du bâtiment. Depuis l’extérieur, la dépose de la couverture existante s’effectue du haut vers le bas, par ourne (surface qu’un ouvrier couvreur peut atteindre et couvrir, ou découvrir, sans se déplacer sur la toiture).
Les dispositions décrites pour la dépose sont à respecter en complément des moyens de protection collective mis en place en périphérie (selon les cas, échafaudage, garde-corps), en sous-face (filets de sécurité) et/ou en complément d’équipement de protection individuelle (système d’arrêt de chute ou système de retenue) et ne constituent pas les seules mesures de prévention à mettre en œuvre.
Nota : Les dessins ont pour vocation d’illustrer uniquement la situation de travail de l’opérateur en toiture et non les équipements de protection collective (échafaudage, garde-corps, filets de sécurité, chemins de circulation, échelle de toit) et individuelle (système de retenue ou d'arrêt de chute) associés. Selon le stade des travaux, l’équipement de l’opérateur pourra être complété d’un équipement de protection individuelle approprié contre les chutes.
Lors de la dépose, les principes décrits ci-après sont respectés pour chaque ourne.
Dépose des voliges
- Le déplacement est à adapter en tenant compte de l'état des bois de surface.
- La circulation se fait sur une échelle de toit ou un chemin de circulation adapté.
- Les tuiles, ardoises ou autres éléments de couverture sont déposés sur la totalité de la toiture (ou sur la surface totale de la tranche de travaux). L’ensemble des autres éléments bois et, le cas échéant, l’isolant sont ensuite déposés, toujours en partant du faîtage et en se déplaçant vers le bas.
- L’organisation du travail doit permettre de limiter le nombre de déplacements du haut vers le bas.
- La position de l’opérateur est telle que ses genoux sont en appui sur l’échelle de toit ou le chemin de circulation, toujours à au moins 50 cm en contrebas des derniers éléments non déposés (dernier rang de tuiles/ardoises/autres éléments de couverture ou dernier rang de liteaux/voliges). Pour les toitures de pente inférieure à 10°, la position de l’opérateur est telle que ses genoux sont en appui sur l’échelle de toit ou le chemin de circulation, toujours à au moins un mètre en contrebas des derniers éléments non déposés.
Le voligeage ne constitue pas une surface de circulation sûre. Circuler sur une échelle de toit ou un chemin de circulation adapté et respecter les préconisations du fabricant pour leur utilisation/fixation.
En l’absence de filets de sécurité en sous-face des éléments de couverture déposés, l’opérateur est équipé, en complément, d’un équipement adapté de protection individuelle contre les chutes.
Dans la mesure du possible (selon son état notamment) et selon la technique d’isolation choisie, le voligeage, si existant, est conservé. Le maintien de la volige diminue les risques de chute de hauteur et les risques liés aux manutentions en limitant le nombre d’opérations lors de la dépose.
Les déchets sont évacués de la toiture au fur et à mesure par le moyen d’approvisionnement sélectionné ou par une goulotte si son installation est possible. Ils font l’objet d’un tri sur chantier, avec bennes de tri prévues à cet effet. Les déchets d’isolant sont ensachés au fur et à mesure de leur production. Les déchets sont évacués du chantier dans le respect de la réglementation en vigueur.
Dans le cas d’une isolation avec pose de caissons chevronnés ou de panneaux sandwich, les conditions d’intervention et de dépose des chevrons font l’objet d’une étude particulière.
Une information complète sur les techniques du sarking ou de pose de panneaux isolants supports de couverture sont réunies dans le guide « Isolation thermique par l’extérieur des toitures », édité par l’OPPBTP. Vous y retrouverez le détail des solutions pour anticiper et mener à bien les travaux d’ITE des toitures en sécurité et dans de bonnes conditions.
Réglementation relative aux échafaudages, aux plates-formes élévatrices mobiles de personnes (PEMP) et aux engins, aux engins de levage de charges
Échafaudages
Le Code du travail prévoit notamment que les échafaudages ne peuvent être montés, démontés ou sensiblement modifiés que sous la direction d'une personne compétente et par des travailleurs qui ont reçu une formation adéquate et spécifique aux opérations envisagées (article R4323-69).
En outre, il est précisé que les matériaux constitutifs des éléments d'un échafaudage doivent être d'une solidité et d'une résistance appropriées à leur emploi (article R4323-72 du même Code).
À noter, qu'un échafaudage doit faire l'objet des vérifications suivantes :
- Vérification avant mise ou remise en service comprenant un examen d’adéquation.
- Vérification journalière comprenant un examen de l’état de conservation à la prise de poste.
- Examen de conservation quotidien.
- Examen approfondi de l'état de conservation. Cet examen implique des vérifications techniques concernant notamment la présence et la bonne installation des dispositifs de protection collective et des moyens d'accès et l'absence de déformation permanente ou de corrosion des éléments constitutifs de l'échafaudage pouvant compromettre sa solidité (arrêté du 21 décembre 2004 relatif aux vérifications des échafaudages et modifiant l'annexe de l'arrêté du 22 décembre 2000 relatif aux conditions et modalités d'agrément des organismes pour la vérification de conformité des équipements de travail).
PEMP
Le conducteur d'une plate-forme élévatrice mobile de personne (PEMP) doit être titulaire d’une autorisation de conduite délivrée par l’employeur sur la base d’une évaluation effectuée par ce dernier (CACES® R486A ou équivalent). Cette recommandation s’appuie sur le Code du travail (article R4323-55) qui dispose que les salariés utilisant ce type d’engins doivent être obligatoirement formés.
À noter qu'une PEMP doit faire l'objet des vérifications suivantes :
- Vérification avant mise ou remise en service comprenant un examen d’adéquation.
- Vérification journalière comprenant un examen de l’état de conservation à la prise de poste.
- Vérification générale périodique (VGP) tous les six mois.
Engins de levage de charges
Le conducteur d'une grue auxiliaire de chargement, grue araignée, grue sur remorque, grue GMA/GMR, d'un chariot élévateur, doit être titulaire d’une autorisation de conduite délivrée par l’employeur sur la base d’une évaluation effectuée par ce dernier (CACES® R482, R483, R489, R490 ou équivalent). Cette recommandation s’appuie sur le Code du travail (article R4323-56) qui dispose que les salariés utilisant ce type d’engins doivent être obligatoirement formés.
À noter que les matériels d'approvisionnement servant au levage des matériaux, de type grue auxiliaire de chargement, grue araignée, monte-matériaux, chariot élévateur, grue sur remorque, grue GMA/GMR, treuil doivent faire l'objet des vérifications suivantes :
- Vérification avant mise ou remise en service comprenant un examen d’adéquation.
- Vérification journalière comprenant un examen de l’état de conservation à la prise de poste.
- Vérification générale périodique (VGP) tous les six mois.
- Examen approfondi de l'état de conservation tous les 5 ans, pour les GMA/GMR.