Il existe plusieurs types de garde-corps conçus pour s’adapter pendant les phases provisoires et/ou transitoires aux rives de coffrage, notamment en fonction du matériel employé pour la réalisation des ouvrages.

Garde-corps emboîtés sur le coffrage (coffrages précadrés, tables coffrantes)

Les protections sont intégrées en rive ou sous la structure de coffrage par emboîtement, à l’aide ou non d’adaptateurs. Elles sont constituées :

• soit de potelets pouvant accueillir des garde-corps potelets et tubes acier, des garde-corps barrières/grillagés acier ou PEHD ;
• soit de garde-corps précadrés métalliques.

Garde-corps maintenus dans fourreaux intégrés aux coffrages (coffrages précadrés, tables coffrantes)

Les protections sont intégrées à la structure de coffrage munie de réservations pour fourreaux et positionnées :

• soit en prolongation des têtes d’étais du coffrage (pour les coffrages précadrés) ;
• soit sur la périphérie du coffrage (pour les tables coffrantes).

Elles peuvent accueillir aussi bien des garde-corps potelets et tubes acier, que des garde-corps barrières/grillagés acier ou PEHD.

Garde-corps fixés maintenus par serrage

Coulisseaux pour poutrelles

Ces pièces métalliques s’adaptent aux poutrelles d’étaiement primaires ou secondaires, en bois ou en aluminium, posées sur chant ou à̀ plat. Les coulisseaux sont équipés de fourreaux destinés à̀ l’enfichage de potelets.

Pinces

Les pinces s’adaptent directement aux structures d’accueil horizontales (rives de dalle), verticales (acrotères, allèges…), voire obliques (escaliers), ou sur des tables coffrantes bois sur les poutrelles secondaires. Ces dernières peuvent être proposées en option par certains fournisseurs, il vous appartient donc de les commander.

Les fourreaux destinés à l’enfichage de potelets sont soudés au dispositif de fixation.

La mise en place des garde-corps s’effectue depuis un plan de travail sécurisé, soit :

• depuis le sol, avant levage ou le relevage de l’outil de coffrage (tables coffrantes, coffrages précadrés...) ;
• depuis une plate-forme de travail sur les outils de coffrage (banches…) pour les dispositifs non pré-équipés de protections ou de fixations intégrées, en s'assurant, au préalable, de ceinturer la zone de travail par des garde-corps positionnés en tête de voile ou de poutres ;
• depuis une plate-forme de travail en hauteur (PIRL, échafaudage, PEMP...), positionnée en retrait ou depuis le niveau inférieur.

Il peut être intéressant de privilégier les matériels de coffrage équipés par conception de protections collectives contre les chutes afin de :

• sécuriser l’ensemble des phases de montage et de démontage (pré-équipement au sol...) ;
• avoir une meilleur garantie de solidité et de résistance de la protection, évaluée selon les exigences de la norme NF EN 13374+A1, dans une configuration de couplage avec l’élément de coffrage.

En cas d’impossibilité technique de recourir à ces méthodes de travail (cas des garde-corps sur pinces dont le serrage s’effectue depuis le niveau en cours), le port d’un harnais antichute pourra être privilégié.

La hauteur du plan de travail définitif doit être prise en compte dans le choix des protections installées, pour compenser notamment la variation de hauteur entre les phases de coffrage et de coulage des ouvrages (planchers, balcons, poutres) et une fois l’élément coulé.

À cet effet, des potelets réhaussés (trois lisses…) peuvent être mis en place afin d’assurer lors de toutes les phases des travaux une protection de 1 mètre minimum de hauteur par rapport au plan de travail.

Certains fournisseurs de matériels de coffrage proposent, en option, ce type de potelets réhaussés ou des garde-corps barrières métal de 1,30 à 1,50 m ; il vous appartient donc de les commander explicitement auprès de votre fournisseur.

Quel que soit le système de garde-corps utilisé, le fabricant est tenu de préciser dans une notice les exigences concernant leur mise en place sur la structure d’accueil, compte tenu des performances d’essais statiques auxquelles doivent satisfaire les garde-corps de classe A et qui sont décrites dans la norme NF EN 13374+A1.

• Garde-corps intégrés aux coffrages. Les modalités d’installation et de contrôle de la bonne fixation de ces équipements sont décrites dans les notices des fabricants, il est donc impératif de connaitre et d’appliquer les instructions d’utilisation et de contrôle des emboîtements sur les coffrages.
• Fixations dans fourreaux. Il est nécessaire de s’assurer de la compatibilité des fourreaux avec les potelets (fourreaux ronds ou carrés). Les potelets de garde-corps doivent être enfichés dans les fourreaux sur une profondeur minimale de 100 mm. Le jeu entre l’embout d’enfichage du potelet et le fourreau doit être de 2 mm maximum sur le diamètre.
• Garde-corps fixés par serrage. La fixation de ces dispositifs à la structure d’accueil reposant principalement sur la force de serrage, il est impératif de connaître et d’appliquer les instructions d’utilisation.

Les équipements doivent notamment englober et/ou venir en butée des supports.

Sur des structures d’accueil lisses ou avec une surface de contact discontinue ou métallique, on peut être amené à intercaler une pièce de bois entre les mâchoires de la pièce de serrage et la structure.

Pour les pinces, la course est variable selon les fabricants. Le système doit être engagé sur toute sa longueur et ne doit pas pouvoir pivoter sur le support, ni glisser hors du support en cas de sollicitation du garde-corps. L’analyse de certains accidents encourage à limiter son utilisation aux garde-corps de classe A.

Si le garde-corps n’est pas suffisamment serré ou si une cale utilisée pour rattraper l’épaisseur de la dalle vient à se détériorer, le potelet « prend du jeu » et ne remplit pas sa fonction de retenir la personne. Cette situation peut d’ailleurs augmenter la gravité d’une chute. La norme EN 13374+A1 prévoit une déviation maximum de 55 mm sous une charge de 30 DaN. Il est prudent de vérifier le respect de ce déplacement régulièrement.

Dans l’entreprise et sur le chantier, chaque niveau opérationnel (chef d’entreprise, encadrant de chantier, opérateurs…) a un rôle à jouer dans la prévention des risques liés aux travaux en hauteur, et tout particulièrement lors de la mise en œuvre de coffrages.

Protections en rive de coffrage - Exemple de répartition des rôles et missions

Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs (article R4323-58 du Code du travail).

Afin de prévenir les risques de chute, les travaux en hauteur à partir d'un plan de travail imposent la mise en place de mesures de protection collective, soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).

Les garde-corps doivent être placés à une hauteur comprise entre un 1 m et 1,10 m et comporter au moins :

• une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
• une main courante ;
• une lisse intermédiaire à mi-hauteur.

Lorsque ces dispositifs ne peuvent pas être mis en place, des dispositifs de recueil souples sont alors installés et positionnés de manière à permettre d'éviter une chute de plus de trois mètres (article R4323-60 du Code du travail).

Enfin, lorsqu'aucune de ces mesures de protection collective n'est possible, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d'un système d'arrêt de chute respectant les conditions de l'article R4323-61 du Code du travail.

Références normatives complémentaires

NF EN 13374+A1 – décembre 2018 : Garde-corps périphériques temporaires – Spécification du produit – Méthodes d'essai.

NF EN 12811-2 – Août 2004 : Équipements temporaires de chantiers – Partie 2 : information concernant les matériaux.