Dernière mise à jour le : 20/01/2025
Les palplanches sont des pièces en acier de grande longueur et de faible section, qui constituent des parois planes - appellées rideaux - une fois solidarisées. Ces rideaux sont fichés dans le sol, de manière définitive, dans le cadre de créations de quais ou de murs de soutenements, de parafouille ou de protections de berges. Ils peuvent également mise en oeuvre de façon provisoire, pour blinder une fouille ou constituer un batardeau.
Quelle que soit la méthode de fonçage utilisée (battage, vibrofonçage, presse hydraulique), la mise en place de palplanches nécessite une étude préalable approfondie, le choix d'équipements de travail adaptés et des mesures de prévention à toutes les phases des travaux. La pérennité de l'ouvrage et la sécurité des travailleurs en dépendent.
Avant exécution des travaux, effectuez une visite de reconnaissance sur le site, afin de prendre en compte les contraintes inhérentes au projet.
Il faudra notamment :
Le bon dimensionnement des rideaux de palplanches leur permettra de résister à la pression du terrain ou du milieu aquatique.
Une étude technique permet de déterminer les solutions adaptées à ces contraintes. Cette étude porte sur :
Ces calculs assurent la pérennité de l'ouvrage définitif et également la sécurité des travailleur pendant la construction, en prenant en compte les charges exercées durant les travaux, comme la pression au sol des engins.
Le type et le profil de palplanche doit permettre le fonçage à travers différentes couches de sol jusqu’à la profondeur requise. On distingue :
Par ailleurs, dans le cas d'une enceinte de palplanches, des palplanches spéciales sont utilisés pour les angles, les coins cornières et les raccords.
Ces calculs de dimensionnement intègrent les contraintes du chantier et le mode opératoire.
Les palplanches simplement enfichés sont réservés à des faibles hauteurs. Le déplacement de la tête de rideaux augmente rapidement avec la hauteur de fouille. Un cadre de tête ou des liernes (profilés métalliques horizontaux assurant le raidissement du rideau) limitent le risque d'écartement du rideau, et évite ainsi de compromettre son étanchéité,
Le mode opératoire va pallier les risques liés à la présence d'eau et à la purge.
Présence d'eau
Le terrassement en milieu aquifère génère une différence de niveau d'eau de part et d'autre du rideau. Celle-ci crée un écoulement du niveau le plus haut au niveau le plus bas. Il peut en résulter un écoulement (renard hydraulique) avec un risque de ruine de l'ouvrage ou d'ensevelissement des opérateurs. Pour prévenir ce risque, on peut :
La purge
En site terrestre, le terrassement mécanique à l’intérieur de l’enceinte à l’aide d’une pelle hydraulique ne permet pas d’enlever les matériaux comprimés à l’intérieur des profilés et une purge doit donc exécutée par un opérateur.
Pour éviter les risques d'ensevelissement ou de heurt par l'engin, on peut réaliser le curage avec une dent montée sur la pelle hydraulique, adapter le phasage des travaux (terrassement mécanique puis purge par l’opérateur), ou bien terrasser par passe d'une hauteur limitée, pour faciliter la purge.
La zone de stockage des palplanches doit être plane et propre pour protéger les serrures des profilés et ne pas déformer l’acier. Si les palplanches sont utilisées par paires, assurer un bon calage pour éviter leur désenclenchement.
La longueur d'une palplanche est au moins égale à la profondeur de la fouille ajoutée à celle de la fiche. Comme pour d'autres pièces de grande longueur, une attention particulière et l'utilisation d'accessoires spécifiques permettra de prévenir leurs chute.
Avant tout levage, il est impératif de vérifier au bon enclenchement des systèmes de décrochage à distance, pour éviter un décrochage intempestif.
Par construction, ce type de pince doit s'opposer à la retombée de la charge, et l'organe de verrouillage de la pince sur la palplanche ne doit pas se libérer en cas d'accrochage accidentel de la corde de service.
Si l'utlisation de ce type de dispositif s'avère impossible, on pourra utiliser des manilles, en prévoyant une PEMP pour les enlever après la mise en place de la palplanche.
En cas de vent ou d'un danger à proximité, guider les palplanches en pied à l’aide d’une corde.
Le port des EPI (casque, gants, bottes…) et la vérification générale périodique des engins de levage et accessoires sont obligatoires.
Manutentions avant la mise en fiche. Un examen d'adéquation permettra de prévenir les risques de renversement de l'appareil de levage jusqu'au guide de pose, où la palplanche sera stabilisée en attendant sa mise en fiche. Par ailleurs, le respect du cône de sécurité évitera tout risque d'écrasement des opérateur en cas de chute de la charge : ), soit des modes opératoires ont été définis pour éloigner les salariés de la zone d’exposition aux risques et vous veillez au respect de ces consignes.
La vérification de ces engins de levage et accessoires est obligatoire, avant mise en service, lors de la remise en service, puis périodiquement. L’appareil est adapté à la nature des travaux et il est utilisé conformément à la notice du fabricant.
Le guidage des palplanches garantit une mise en place correcte du rideau en évitant le dévers des profilés (non-verticalité dans le plan du rideau), le faux-aplomb des profilés (non-verticalité dans le plan perpendiculaire au rideau).
Mode d'assemblage. Les gabarits de guidage, à un ou deux niveaux, sont constitués de deux poutres horizontales parallèles appelées moises (6 fois la largeur des paires de palplanches + 1,50 m). Elles guident les palplanches lors de l’enfoncement, servent de support de fixation du calage latéral de la première palplanche, constituent la matérialisation de l’implantation du rideau. Elles servent de plate-forme de travail pour la vérification de la verticalité, l'enclenchement des palplanches, et de zone de circulation des salariés. Le guide ne peut être fixé directement sur le rideau de palplanche par soudure, il ne supporterait pas les vibrations du fonçage.
Prévenir le basculement. Le guide est stabilisé au besoin par des contre-poids en béton solidement fixés.
Prévenir les chutes de hauteur. Les moises sont équipées de garde-corps rigides et de plinthes. Exceptionnellement, sous certaines conditions, on peut tolérer un garde-corps souple ou une ligne de vie (opérateurs munis de harnais par une longe norme EN 354 ne tolérant pas une chute supérieure à 0,50 m).
L'accès à la plate-forme est adapté au lieu de fonçage. Si l'on utilise un guide en hauteur, il se fait au moyen d'une échelle munie de garde-corps. Un panneau de danger « Chute de hauteur » est apposé. Des voies d’accès pour les piétons sont aménagées.
L'enclenchement de la palplanche dans la serrure de celle déjà fichée a un triple but : fournir un guidage au cours de l’enfoncement, solidariser les palplanches et réaliser l’étanchéité du rideau. Il existe deux méthodes :
Lors de ces manutentions, ne pas rester sous les charges.
Mener cette opération sous la surveillance d’une personne compétente et formée.
Toujours vérifier la présence de ligne électrique à proximité et respecter les distances de sécurité. Au besoin, matérialiser les zones dangereuses.
Il existe plusieurs méthodes pour assurer la descente des palplanches :
Dans certains cas, il faut stabiliser l'engin de battage avant d'enfoncer les palplanches, notamment si le terrain est mauvais ou en raison de fortes pluies.
La vérification générale périodique des engins de fonçage-battage est obligatoire dans les 12 mois précédant l'utilisation.
À chaque utilisation, vérifier : le blocage des jambes de force, l’état des glissières, la fixation des lests de vibrofonçage, l’état des flexibles hydrauliques, les câbles électriques, l’état du casque de battage, du martyr et du mouton.
Changer le martyr chaque fois que l’écrasement devient irrégulier et ne permet plus la transmission uniforme de l’énergie de battage. Surveiller le centrage du casque.
Aucun appareil de fonçage ou de battage ne doit être abandonné en tête de palplanche. Il est déposé ou stocké soit dans des berceaux prévus à cet effet, soit dans un lieu propre permettant d’assurer sa stabilité.
Toujours suivre les consignes du constructeur pour les conditions d’utilisation et l’entretien.
Cette opération pouvant entraîner des ruptures de pièces ou des chutes d'éléments matériels, elle doit être menée sous la surveillance d’une personne compétente et formée. Éloigner le personnel étranger aux opérations.
Quel que soit la méthode et le type d'engin utilisés, le bruit est très élevé. Une cartographie des niveaux sonores permet d’identifier tous les salariés exposés. L'employeur a l'obligation d'informer les travailleurs et de choisir avec eux des protecteurs individuels contre le bruit (PICB) : bouchons, casques…
L’utilisation d’écrans phoniques, de capotage (encoffrement acoustique des machines) ou de techniques comme le lançage (jet d'eau sous pression pour ameublir le sol) qui améliorent l'enfoncement des palplanches, permettent de réduire le bruit à la source ou d'en limiter la portée.
Les travailleurs dont l'exposition au bruit dépasse 80 dB, bénéficient d’un examen audiométrique préventif réalisé par le médecin du travail, ou à sa demande.
Le fonçage de palplanches, notamment à l’aide de moutons thermiques, nécessite souvent une double protection en cumulant des bouchons et un casque antibruit pour atteindre le niveau de protection requis.
Le recépage consiste à découper la tête des profilés de manière à les aligner. Au-dessus de 20 cm, un examen des relevés d’enfoncement est nécessaire, afin de vérifier que la fiche prévue a été atteinte.
La découpe des métaux au chalumeau (oxycoupage), réalisée par une personne qualifiée, respecte toutes les précautions nécessaires :
Techniquement, la tête du profilé est stabilisée par des points d’attache et maintenue par l’engin de levage jusqu’à sa découpe complète. On procède ensuite au meulage (ou ébarbage) de la partie découpée
La plate-forme de travail, située entre 1 m et 1,30 m sous le niveau final de découpe, est munie de garde-corps et de plinthes.
En fin de chantier, l'arrachage des palanches est d'autant plus difficile qu'elles ont pu subir des dégradations (détérioration du pied lors du battage, sable et rouille dans les serrures, altération par un séjour prolongé dans le sol).
Cette opération est réalisée au moyen d'un engin d'arrachage (vibrateur, arracheur…) conçu et adapté à l'ouvrage : profil et longueur des palplanches, caractéristiques du sol, méthode de battage, etc.
Un revêtement lubrifiant à l'intérieur des serrures réduit les frottements.
En l'absence de courbe de battage, le choix de la première palplanche est important. Possibilité de renforcer la tête des barres pour faciliter l'arrachage.
La traction doit être réalisée dans l’axe du profilé.
Respecter les valeurs limites de charge pour les engins d’arrachage et les grues données par les fabricants.
Surdimensionner les pièces d’attaches (crochets, écrous…) et procéder régulièrement à leur inspection (cassure, cristallisation…).
Retenir les écrous par des goupilles de sûreté.
Voir aussi la fiche Palplanches : mesures de prévention pour leur mise en oeuvre
Quel que soit le niveau d'exposition bruit, l'employeur doit évaluer ce risque et prendre des mesures de prévention visant à supprimer ou réduire au minimum les risques liés au bruit. À partir de 80 dB, les salariés sont informés et formés sur les risques liés au bruit et sur l'utilisation des PICB mis à leur disposition.
Au-delà de 85 dB, le port des protecteurs auditifs individuels est obligatoire. L'employeur doit également mettre en oeuvre un programme de mesures de réduction d'exposition au bruit. Les zones bruyantes sont signalées et leur accès est limité.
L'exposition d'un travailleur, compte tenu de l'atténuation assurée par les protecteurs auditifs individuels portés par ce dernier, ne peut en aucun cas dépasser les valeurs limites d'exposition professionnelle (niveau d'exposition quotidienne au bruit de 87 dB ou niveau de pression acoustique de crête de 140 dB).
Consultez la réglementation applicable au bruit commentée sur le Droit de la prévention.
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