Protéger les petites trémies pour conduits verticaux par du treillis soudé
Lors de la construction d'un bâtiment, des réservations sont réalisées dans les planchers en béton armé pour la mise en œuvre des conduits de grande section (de fumées, shunt de ventilation, gaines de ventilation mécanique, gaines vide-ordures). Pour éviter les chutes de hauteur, de plain-pied ou d'objets, voici les mesures de prévention appropriées pour protéger ces petites trémies (inscrites dans un carré d’un mètre par un mètre), de la mise en place jusqu'à l'enlèvement du treillis soudé.
Date de mise à jour : 12 juin 2024
Principes généraux de protection des petites trémies
Dans les bâtiments comportant plusieurs étages, les éléments de conduits sont mis en œuvre au fur et à mesure de I’avancement du gros œuvre, généralement par tronçons de hauteur d’étage. Dans ce cas, il est nécessaire de protéger l’étage en cours de construction, ainsi que l’étage inférieur (par les coffrages ou des panneaux adaptés, par exemple).
Dans les bâtiments comportant peu d’étages, les conduits peuvent être mis en place à la fin du gros œuvre. Dans ce cas, protéger les trémies par des panneaux de treillis soudé, intégrés au coulage de la dalle.
Choisir son panneau de treillis soudé
Les treillis soudés s'appliquent aux trémies inscrites dans un carré d’un mètre par un mètre.
Le choix des panneaux est déterminé par :
- les dimensions de la trémie ;
- l’ancrage du treillis sur les 4 côtés (exceptionnellement 3 points d'ancrage, à condition de calculer les ancrages et les sections) ;
- les charges les plus défavorables appliquées sur le treillis, statiques et dynamiques (hommes en mouvement, éléments de construction, platelage, gravats, chute d'objets...) ;
- les découpes partielles du treillis lors de la pose des réseaux ;
- le calcul du diamètre des fils porteurs (minimum 5 mm).
Si les mailles du treillis sont supérieures à 10 x 10 cm, croiser avec une nappe supplémentaire pour atteindre les dimensions de ce carré.
Mise en place des treillis soudés
Le panneau est mis en place à la partie inférieure du plancher afin d'améliorer la liaison avec le ferraillage du plancher et la résistance à l’arrachement.
Si les sections sont suffisantes, laisser courir le treillis de l’armature du plancher.
Respecter les longueurs d’ancrage sur tous les côtés.
L'ancrage dans les prédalles
- Prévoir l’ancrage du treillis dans la prédalle, et aussi dans les rives lorsque la trémie se trouve en bord de prédalle.
- Couvrir toute la trémie par un seul panneau.
- Ne pas trop tendre le panneau au moment du coulage. Le retrait du béton a tendance à le tendre.
- Pour les prédalles précontraintes par fils, le fabricant met en place les panneaux au droit des trémies des prédalles.
Règles d'usage des treillis
Les panneaux du treillis sont toujours visibles : aménager une signalétique appropriée.
Respecter les charges maximales admissibles.
Les tenir propres (débarrasser régulièrement les gravats et objets divers, les protéger des coulées de béton ; à défaut, nettoyer avant qu'il ne durcisse).
Les recouvrir d’un contreplaqué extérieur CTBX qui ne soit pas lisse pour limiter tout risque de chute de plain-pied. Ne jamais couper le treillis.
Il ne faut pas créer de surcharge sur ces dispositifs, comme par exemple l’appui d’un étai. Cependant, en cas de besoin, il faudra intercaler un élément en bois permettant de répartir la charge sur la dalle.
Protection des treillis lors du gros œuvre
Ne rien déposer sur le treillis (étaiement ou support de coffrage...).
Le plan d’étaiement doit prévoir l’évitement de la protection de trémie.
Si c'est impossible, l’obturation de trémie doit pouvoir absorber les efforts transmis par les appuis de coffrage (stabilisateurs de banche, pied d’étaiement de coffrage de plancher, etc.). À défaut, prévoir des supports d’appuis pour reprendre ces efforts.
Enlèvement du treillis soudé
Utiliser une cisaille manuelle ou portative mécanisée pour la découpe du treillis.
Le Plan particulier de sécurité et de protection de la santé (PPSPS) détermine le mode opératoire de découpe des panneaux de treillis et la mise en œuvre des conduits (à défaut, dans la fiche de tâche remise au chantier).
En raison de la forte co-activité sur chantier lors des phases d’ouverture et de calfeutrement des trémies, le coordonnateur SPS (sécurité et protection de la santé) définit l’organisation et les moyens assurant une protection permanente. Il l'intègre dans le Plan général de coordination (PGC) et harmonise les PPSPS des lots concernés.
Sécuriser la pose des conduits
Prévoir des conduits dont les jonctions ou raccords se font à mi-étage.
Si ces jonctions sont réalisées au niveau du plancher (ou à moins de 1 mètre de hauteur au-dessus), prévoir des protections transitoires (bouchons de réservation, grilles, etc.) sur la section en attente.
Un mode opératoire adapté garantit la permanence de la protection.
Pour en savoir plus, téléchargez la fiche Protection des trémies de grande section par treillis soudés.
Réglementation en matière de prévention contre le risque de chute de hauteur
Les ouvertures, telles que celles qui sont prévues pour le passage des ascenseurs, ou telles que les trémies de cheminées ou les trappes, pouvant exister dans les planchers d'une construction ainsi que dans les planchers des échafaudages, passerelles ou toutes autres installations, doivent être clôturées ou obturées (article R4534-6 du Code du travail) :
- Soit par un garde-corps placé à une hauteur de 90 cm et une plinthe d'une hauteur minimale de 15 cm ;
- Soit par un plancher provisoire jointif convenablement fixé ;
- Soit par tout autre dispositif équivalent.
Par ailleurs, les parties d'une construction qui ne sont pas livrables au service du chantier et dont l'accès présente des dangers pour les personnes doivent être nettement délimitées et visiblement signalées. En outre, leur accès est interdit par des dispositifs matériels (article R4534-3 du Code du travail).