Dernière mise à jour le : 27/01/2025
Sur les petits chantiers du BTP (réhabilitation ou construction neuve), les opérations de manutention et de levage des poutrelles béton nécessitent un plan de pose. Entreprise, bureau d’études, fabricant, tous les acteurs sont parties prenantes. Découvrez les différentes méthodes et les règles de sécurité pour la pose des différents composants (poutrelles, entrevous ou hourdis, chevêtres, dalle), en particulier pour le travail en hauteur, l'élingage, les profondeurs d’appuis, l'étaiement, l'approvisionnement jusqu'au bétonnage.
Les planchers en poutrelles béton sont adaptés aux chantiers de rénovation ou de construction neuve : travaux d'extension, bureaux, bâtiments tertiaires, établissements recevant du public (ERP) ou maisons individuelles (vide sanitaire, planchers chauffants, acoustiques, etc.).
Les poutrelles en béton sont des éléments porteurs utilisés conjointement avec des entrevous (ou hourdis), intercalés entre les poutrelles, avec ou sans béton coulé en place, pour la construction de systèmes de planchers.
Les poutrelles autoportantes assurent la résistance finale du système de plancher, indépendamment de tout autre élément.
Lorsque les poutrelles ne sont pas autoportantes, une dalle de répartition est coulée en place sur toute la surface du plancher (afin de répartir les charges concentrées sur les nervures ou d'assurer la résistance à la flexion de la dalle entre les nervures). Elle peut servir de table de compression (recouvrant partiellement ou totalement la surface du plancher).
Pour réunir ces éléments porteurs, le chevêtre sert d’appui aux poutrelles interceptées par une trémie. Il repose soit sur un mur ou une poutre, soit sur un groupe de poutrelles juxtaposées. Des armatures de chevêtre pré-assemblées et standardisées peuvent en faciliter la réalisation.
Lorsque le plan de pose est respecté, que l'organisation du travail est correcte et que toutes les mesures de prévention sont mises en œuvre, ces éléments préfabriqués améliorent les conditions de travail des opérateurs et réduisent les risques liés à la co-activité et à l’encombrement sur le chantier.
Pose de poutrelles depuis un échafaudage sur tréteaux.
Lors de la pose, les points de vigilance sont les suivants :
La coordination entre les différents acteurs est essentielle.
L’entreprise fournit au fabricant les éléments suivants pour la commande du plancher : situation géographique du chantier (zone de sismicité…) ; situation du plancher dans l’ouvrage (vide-sanitaire, plancher haut de sous-sol, d’étage intermédiaire, de toiture-terrasse…) ; mode d’étaiement (pose avec ou sans étai) ; surcharges d’exploitation ; plancher neuf ou réhabilitation ; plans, coupes, façades, descriptif des travaux pour la définition des ouvrages d’appui du plancher, les chevêtres pour les trémies et les renforts en fonction des charges localisées à supporter (cloisons, escaliers…).
Le plan de pose est établi par le fabricant ou le bureau d’études de l'entreprise, accompagné d’un document de synthèse avec nomenclature des poutrelles, entrevous, aciers et volume de béton à mettre en œuvre. Il précise le sens d’avancement de la pose, la distance de l’axe de la première poutrelle par rapport à la rive et la distance entre les axes des poutrelles.
S'il est établi par le fabricant, le bureau d’études doit l’intégrer dans les plans d’exécution du chantier.
Ce plan est validé par l’entreprise et la maîtrise d’œuvre avant livraison du plancher.
Protections collectives sur poutres et voiles en béton armé.
Avant la pose, prévoir des protections collectives contre les chutes de hauteur :
Ces équipements de protection collective sont utilisés par le gros œuvre. Les plates-formes de travail sont sécurisées et équipées de garde-corps d'une résistance aux efforts appropriée (NF EN 13374+A1, décembre 2018).
Avant de poser les poutrelles, réaliser et maintenir des arases parfaitement propres et à niveau (pour garantir un bon positionnement des poutrelles et éviter leur pianotage).
Poser les poutrelles sur les éléments porteurs, soit sans étais (si les poutrelles sont prévues pour cela), soit sur les files d’étais (indiquées sur le plan de pose).
Effectuer la pose des poutrelles par le dessous, à partir de deux plates-formes de travail en hauteur. Proscrire la pose par des opérateurs positionnés en haut des éléments porteurs.
Utiliser un appareil de levage adapté au poids important des poutrelles en béton (de 15 à 30 kg par mètre linéaire).
Fixer les crochets de l'élingue en deux points proches des extrémités et lever en position horizontale.
Poser des gabarits pour obtenir le bon écartement et le calage des poutrelles.
Une étiquette sur la poutrelle indique le type et la longueur.
L’appui minimal de la poutrelle ne doit pas être inférieur :
À défaut, mettre en place une lisse de rive le long de l’appui. L’amarrage de l'étai de rive au mur permet d’obtenir une parfaite tenue de l’appui de rive provisoire.
Si la poutrelle est trop courte (pour respecter cette distance de 2 cm), utiliser un étrier de reprise des charges afin de ramener les efforts sur les aciers du chaînage : ajouter des armatures longitudinales complémentaires (selon les instructions du bureau d’études et le type de poutrelles) et mettre en place une lisse de rive le long de l’appui.
Si l'appui est sur une poutre noyée dans l’épaisseur du plancher, ancrer les aciers longitudinaux des poutrelles de 8 cm minimum au-delà des aciers de la poutre. Le diamètre des armatures passant sous les fils de précontrainte de la poutrelle ne doit pas être inférieur à 14 mm.
L'étaiement est mis en place après la pose des poutrelles (sauf pour les poutrelles BA de grande longueur : possibilité de mise en place avant les poutrelles, suivant le plan de pose).
Suivre le plan de pose du fabricant :
Les étais sont correctement dimensionnés et mis en œuvre par des personnes compétentes afin d’éviter tout risque d’effondrement :
Positionner la lisse d’appui en contact avec la sous-face des poutrelles, sans les soulever. Une lisse d’appui positionnée trop bas peut provoquer des contraintes supplémentaires préjudiciables aux poutrelles.
Entrevous en polystyrène expansé avec languettes passant sous les talons des poutrelles : poser une planche de répartition horizontalement entre le dessus des lisses d’appui et les languettes polystyrène. Cela limitera l’écrasement de la languette lors du coulage de la dalle de répartition. Largeur de la planche : entre 20 et 25 cm.
Positionner les palettes au plus près de la zone de pose des poutrelles.
Prévoir un appareil de levage de charges : grues à tour type GMA (surplombant la totalité de la zone de travail) ou chariots élévateurs.
Vérifier l'état des accessoires de levage et la charge maximale d’utilisation (CMU sur la plaque d’identification). Vérification générale périodique réalisée chaque année par une personne qualifiée.
Utiliser une fourche lève-palettes. Proscrire les sangles, chaînes ou câbles passant à l’intérieur de la palette en bois. En cas de levage d’une palette déhoussée ou décerclée, équiper la fourche d’un protecteur de sécurité périphérique (suppression du risque de chute d’un entrevous pendant la manutention).
Déposer les palettes sur des surfaces adaptées à la réception des matériaux. Ne déposer aucune palette sur les poutrelles, même étayées (poids d'une palettes d’entrevous : entre 1 et 1,5 tonne).
Utiliser un transpalette pour le transfert horizontal des palettes d’entrevous.
Fourche équipée d'un protecteur de sécurité.
La résistance des entrevous est calculée pour des efforts statiques. Elle ne tient pas compte des efforts dynamiques amenés par la circulation des opérateurs. Cette résistance est de :
Le plan de pose définit le nombre de poutrelles et les armatures à mettre en place dans le chevêtre. Relever les aciers inférieurs de la poutre-chevêtre à 45° près des appuis. Réaliser leur pliage au-delà de l’axe de la première poutrelle d’appui du chevêtre.
Obturer totalement la trémie par le dessous au moyen d’un panneau reposant sur un matériel d’étaiement correctement stabilisé. L'équiper d’une trappe d’accès si nécessaire. Il sert à la fois de moyen d’accès au plancher (par incorporation d’une échelle dans la trappe), de protection collective contre le risque de chute de hauteur, de support pour la fixation des joues de coffrage des chevêtres et de la rive de dalle en béton.
Certaines charges concentrées nécessitent des dispositions spéciales qui doivent être obligatoirement analysées par le bureau d’études.
Les poutrelles peuvent être jumelées ou triplées sous la charge. Disposer des aciers de répartition à intervalles réguliers perpendiculairement aux nervures dans la dalle de compression.
Le nombre de poutrelles et la section des aciers de répartition sont déterminés en fonction de la charge ramenée sur le plancher.
Utiliser un ferraillage complémentaire placé sur des entrevous surbaissés.
La section des armatures à mettre en place est déterminée en fonction de la charge ramenée sur le plancher.
Garantir une bonne mise œuvre du béton autour des armatures. Dans le cas des dalles de répartition d’épaisseur minimale, caler le treillis soudé à mi-épaisseur. Sur certains produits, des bossages sur les hauts des entrevous constituent un calage pour enrober correctement le treillis soudé.
Couler la dalle de répartition en une seule opération, uniformément à partir des appuis vers le milieu des travées.
Épaisseur minimale :
Éviter les surcharges ponctuelles de béton (risque de rupture des entrevous, de flexion des poutrelles ou de poinçonnement des entrevous PSE sur les poutrelles d’étaiement).
Le durcissement du béton est de 28 jours. Ce délai peut être ramené à 7 jours en cas d’utilisation d’un béton spécifique (mise en place d’étais dits « de séchage », dont la répartition est précisée par le bureau d’études).
Commencer le retrait des étais par les niveaux supérieurs et descendre vers les niveaux inférieurs.
Le chargement des planchers par les matériaux des corps d’état secondaires ne peut avoir lieu, au plus tôt, que 28 jours après le coulage de la dalle de répartition du dernier niveau.
Lorsque le recours à la manutention manuelle est inévitable et que les aides mécaniques ne peuvent pas être mises en œuvre, le Code du travail interdit dans son article R4541-9 qu'un travailleur puisse porter d'une façon habituelle des charges supérieures à 55 kg, à moins qu'il ait été reconnu apte par le médecin du travail, sans que ces charges puissent être supérieures à 105 kg.
Quant aux femmes, elles ne sont pas autorisées à porter des charges supérieures à 25 kg ou à transporter des charges à l'aide d'une brouette supérieures à 40 kg (brouette comprise).
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