Dernière mise à jour le : 16/12/2024
Sur les chantiers de gros œuvre du BTP (logement collectif, bâtiment industriel), les opérations de levage et de pose des planchers à prédalles s’appuient sur des plans de ferraillage, de coffrage, de calepinage et d’étaiement. Entreprise, bureau d’étude, fabricant, tous les acteurs sont parties prenantes. Découvrez les mesures de prévention communes pour stabiliser ces ouvrages en phase provisoire, en particulier pour sécuriser le travail en hauteur, le ferraillage, le bétonnage et l’étaiement.
Que vous soyez maçon, élingueur, conducteur d’engins, chef de chantier, conducteur de travaux ou en bureau d’études, vous utilisez des prédalles préfabriquées en tant que fond de coffrage. Associées à du béton coulé en œuvre, elles constituent la partie inférieure d’un plancher.
Lorsque les différents plans sont respectés, que l’organisation du travail est correcte et que toutes les mesures de prévention sont mises en œuvre, les prédalles améliorent les conditions de travail des compagnons et réduisent les risques liés à la coactivité et à l’encombrement sur le chantier.
Les points de vigilance de cette solution technique sont les suivants :
La dalle de plancher est constituée d’une dalle béton coulée en place sur la prédalle.
Les prédalles sont conformes à la norme européenne NF EN 13747 « Prédalles pour systèmes de planchers » constituée de 3 parties :
L’épaisseur est comprise entre 5 et 8 cm (cas général). Il est nécessaire de toujours utiliser un étaiement, en particulier lors du bétonnage.
Les prédalles épaisses répondent à des besoins spécifiques (tablier de pont…) : elles ne font pas l’objet de la présente fiche.
Elle a fait l’objet d’une enquête publique (février 2020) pour statuer sur :
Elle spécifie l’ensemble des prescriptions minimales que s’engagent à respecter les fournisseurs et utilisateurs pour créer un environnement favorable aux conditions de travail :
Pour chaque chantier, les professionnels signent un protocole d’application et font la promotion de cette charte.
Le bureau d’études de structure est le mieux placé pour regrouper tous les éléments de décision. L’intégration des phases provisoires dans le calcul des structures entre dans son processus de conception. Il est nécessaire d’analyser les points suivants.
Afin de ne pas gêner la mise en place de la prédalle et son réglage, il est nécessaire de :
Le concepteur en collaboration avec l’utilisateur définit les modes opératoires et les dispositions qui évitent les chocs ou leurs effets néfastes, notamment lorsque le bétonnage doit être réalisé à la pompe à béton.
L’usage de leviers (barre à mine, pince…) sur la prédalle est à proscrire.
Si les appuis sont constitués de poutres, le concepteur doit :
Poser les prédalles uniquement sur des poutres clavetées. À défaut, le concepteur doit étudier et fournir au chantier les détails d’exécution permettant d’assurer la stabilité en phases transitoires.
La coordination entre les différents acteurs est essentielle.
Le bureau d’étude de structures regroupe tous les éléments lors de la conception des planchers. Il dimensionne tous les ouvrages BA, réalise les plans de coffrage et de ferraillage des différents éléments (voiles, planchers, poutres, poteaux…) et prend en compte dans ses calculs les différentes charges sur les planchers (charges permanentes, d’exploitation…).
L’entreprise fournit au fabricant les plans des éléments porteurs et leurs armatures en attente, le mode de mise en œuvre choisi et l’ordre d’avancement de pose, les charges de chantier (verticales, horizontales, statiques et dynamiques,) les moyens d’étaiement prévus et leurs caractéristiques.
Le fabricant étudie le sens de pose, le plan de calepinage des prédalles, leur étaiement et le plan de coffrage. Il fournit un plan d’étaiement limité aux axes des lignes d’appui et à la charge par mètre linéaire d’appui.
La pose des prédalles sur simple appui est à proscrire. Seul un étaiement garantit le maintien des supports.
L’entreprise établit le plan d’étaiement en tenant compte des hypothèses retenues initialement et des règles d’étaiement. Ce plan comprend :
Les règles de l’étaiement à respecter sont les suivantes :
Pour ce type de travaux avec des éléments préfabriqués lourds, le Code du travail impose que la stabilité de chacun des éléments soit assurée, dès leur mise en place, par des dispositifs rigides appropriés. L'enlèvement des dispositifs mis en œuvre ne peut être accompli que sur l'ordre du chef de chantier et sous son contrôle personnel (article R4534-103).
De plus, la mise en tension des armatures du béton précontraint ainsi que l'enlèvement des vérins utilisés pour cette opération ne peuvent être réalisés que sous la surveillance du chef de chantier ou d'un agent des cadres ou d'un ingénieur désigné par l'employeur en raison de sa compétence.
Cet agent veille à la mise en place de dispositifs appropriés pour protéger efficacement les travailleurs contre le danger qui pourrait résulter d'une libération intempestive de l'énergie emmagasinée dans les armatures au cours de leur mise en tension (article R4534-104).
Travaux en hauteur à partir d'un plan de travail
Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs (article R4323-58 du Code du travail)
Afin de prévenir les risques de chute, les travaux en hauteur à partir d'un plan de travail imposent la mise en place de mesures de protections collectives, soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).
Les garde-corps doivent être placés à une hauteur comprise entre 1 m et 1,10 m et comportés au moins :
a) une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
b) une main courante ;
c) une lisse intermédiaire à mi-hauteur.
Lorsque ces dispositifs ne peuvent pas être mis en place, des dispositifs de recueil souples sont alors installés et positionnés de manière à permettre d'éviter une chute de plus de 3 m (article R4323-60 du Code du travail).
Enfin, lorsque aucune de ces mesures de protection collectives n'est possible, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d'un système d'arrêt de chute respectant les conditions de l'article R4323-61 du Code du travail.
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