Prévenir les risques, respecter les prescriptions techniques du produit

    Utilisées dans le BTP et le génie civil, les plates-formes de travail en encorbellement (PTE) sont destinées aux travaux temporaires en hauteur. Fixé en porte-à-faux par rapport à l’ouvrage, ce plancher de travail assure la sécurité et la circulation des travailleurs pour le coffrage/décoffrage des murs de façade et le stockage temporaire des matériels, dans les limites des charges d’exploitation définies par le fabricant.

    Une PTE est un ensemble monobloc indissociable composé d'une plate-forme de travail et de supports fixés sur l’ouvrage soit directement, soit par un élément de reprise (attaches volantes).

    Toute modification ou remplacement, même partiel, annulerait la conformité de cet équipement à la norme NF P 93-351 (mars 2014) qui définit les règles de construction et les exigences de sécurité des PTE pour assurer le ceinturage complet de l’ouvrage.

    Avant déploiement, la PTE nécessite des vérifications obligatoires : examen d'adéquation à l'ouvrage, examen de montage et installation, examen de l'état de conservation.

    Les points suivants devront être vérifiés :

    • Adaptation à l’ouvrage : organisation en amont de l'implantation des différentes PTE lors des phases de construction de l’ouvrage, afin de mobiliser le matériel adéquat.
    • La charge des banches : respect des charges maximales admissibles en fonction de la hauteur des banches et de leur positionnement. Les différents cas de charges sont définis dans la notice du fabricant, les dispositifs de stabilisation dans la recommandation R464 de la CNAMTS.
    • Un seul et même fabricant pour tous les PTE et composants utilisés sur un même chantier.
    • La stabilité de l’ensemble PTE/banches : le vent de service pour l'utilisation de cet ensemble est limité à 85 km/h. Pour des vitesses de vent supérieures, prenez des dispositions pour assurer la sécurité du chantier.
    Utilisation des PTE : quelques points de vigilance
    • Chute de hauteur des travailleurs : sur le côté par absence de continuité ou rupture de protections périmétriques ; lors des manœuvres en dehors de la protection.
    • Chute de la PTE : erreur de manutention ou de pose (par manque de matériel, détérioration ou manque de savoir-faire), ancrages mal calculés, support de résistance non conforme aux données du calcul.
    • Ruine de la PTE : chocs de matériaux ou de matériel sur les accessoires de protection, dépassement des surcharges d’exploitation prévues, heurts lors des manutentions ou erreur de manutention.
    • Écrasement et heurts : erreur de manutention, coactivité à proximité de la manutention, défaut de coordination entre le grutier et les opérateurs de manutention.

    Caractéristiques techniques des PTE

    La plate-forme de travail est constituée d'un platelage, d'une ossature (consoles, longerons et poutre d’appui), de protections (longitudinales et d’extrémité) contre les chutes de hauteur, de dispositifs anti-soulèvement (à verrouillage/déverrouillage automatique) et de dispositifs de préhension.

    Le platelage (ou plancher)

    • Dimensionné pour respecter le gabarit de passage en présence d’une banche en position coffrage/décoffrage. Largeur : entre 1,75 m et 2,50 m.
    • Horizontal, antidérapant, réglable en longueur.
    • Fixations sur les parties extensibles pour recevoir les protections d’extrémité. Réglages à l’abri des protections périmétriques ou depuis le sol.
    • Laisser un espace vide inférieur à 3 cm entre sa rive intérieure et le mur d’appui.
    • Résiste aux efforts définis dans la norme NF P 93 351.

    L’ossature

    Elle est contreventée et équipée de :

    • dispositifs anti-soulèvement à verrouillage/déverrouillage automatique (commande depuis un emplacement sécurisé au regard des chutes de hauteur) ;
    • pièces ou fixations destinées à recevoir les protections d’extrémité ;
    • dispositifs de fixation des stabilisateurs arrière des banches ;
    • dispositifs de préhension (ouverture minimale : 46 mm × 63 mm) pour le chargement/déchargement de l’engin de transport : possibilité de manutentionner 30 m de PTE colisée en position repliée.

    Si ces dispositifs de préhension ne permettent pas la manutention de la PTE déployée en service, un deuxième groupe de dispositifs de préhension est prévu pour lever une longueur maximale de 10 m.

    Les tubes et profils creux

    • Installés et équipés pour empêcher toute accumulation d’eau à l’intérieur.
    • Protection anticorrosion et antigel.

    Éviter les entrées d’eau et assurer les évacuations en pied des tubes lors de l'exploitation ou du stockage.

    Les protections contre les chutes de hauteur

    Protections longitudinales

    • Auvent grillagé incliné à 30° maximum par rapport à la verticale.
    • Ce cadre rigide comprend un garde-corps, une surface de recueil en cas de chute et une plinthe en pied.
    • Panneaux extensibles avec butées antidéboîtement.

    Protections d’extrémité

    • Auvent ou garde-corps (1 m de hauteur, sous-lisse à 0,45 m et plinthe de 0,15 m de hauteur).
    • Escamotable pour circuler d’une PTE à l’autre, en fonction des configurations de chantier (forme des auvents et garde-corps adaptée à la continuité de la protection).
    • Résistance des pièces porteuses (montants, cadres, lisses, etc.) conforme à la norme NF P93-351.

    Les supports fixés à l'ouvrage

    Un support comporte le corps qui reçoit l’ancrage, le siège qui reçoit l’appui de la plate-forme et l’ancrage qui assure la fixation à l’ouvrage et lui transmet les efforts appliqués au support par la PTE.

    L'épaisseur minimale de la plaque de répartition entre le support et le mur est de 5 mm.

    On distingue :

    • Les supports obtenus par mécano-soudure : corps en acier de qualité soudable, (les soudures portantes étant interdites).
    • Les supports équipés d’une tige filetée d’ancrage : filetage roulé (diamètre minimum : 24 mm) inséparable du corps durant l’utilisation de la PTE ; liaison articulée entre la tige et le support (partiellement ou totalement), afin d’éviter l’effet destructeur des moments sur une partie fragile.

    Accessoires de stabilisation et mise en œuvre de la PTE

    Stabilité de la PTE sur ses appuis

    Une PTE fixée directement sur un mur plein exerce une pression sur les supports ancrés (charges verticales) et une poussée sur le mur (au droit du pied des consoles).

    Lorsque le mur comporte des baies ou autres ouvertures, reprendre cette poussée :

    • soit par des rallonges horizontales qui reportent la poussée sur des trumeaux ou des poteaux ;
    • soit par des rallonges verticales qui reportent la poussée sur une allège ou une rive de plancher ;
    • soit par des systèmes déportés qui transmettent les efforts derrière la poutre de rive.

    Ce choix tient compte :

    • des portées des rallonges et de leur capacité à transmettre les efforts ;
    • de l’encombrement horizontal de ces pièces entre deux PTE juxtaposées ;
    • de la capacité des parties d’ouvrage d’appui à résister aux efforts reçus.

    Pieds de reprise

    Si l’ouverture dans le mur est trop grande et que les supports ne peuvent pas être ancrés dans le gros œuvre, utiliser des pieds de reprise pour recevoir les charges verticales, les efforts de traction et de poussée.

    Ces rallonges horizontales ou verticales de pied de console sont conçues pour :

    • recevoir les différents efforts sans risque de flambement (éviter les coulisses ou vérins de longueurs excessives, réduire les jeux) ;
    • transmettre ces efforts au gros œuvre et exclure les transmissions par frottement.

    Stabilité de l’ensemble PTE / banches

    Une banche convenablement ancrée sur la PTE n’apporte pas de poids supplémentaire, déplace le point d’application de son poids, transmet un effort horizontal sur la PTE et son moment de renversement à la PTE vers l'extérieur ou l'intérieur du bâtiment.

    La stabilité de ce moment peut être assurée par une butée convenable en tête de PTE sur le gros œuvre (à justifier par le calcul) ou par un accrochage des pieds de consoles au gros œuvre. Pour cela, il est conseillé de fixer les rallonges verticales dans les trous d’accrochage des supports laissés libres à l’étage inférieur.

    Stabilité de l’ancrage des supports

    Cet équipement est prévu pour résister à l'ensemble constitué par le poids propre de la PTE et du support, les charges dues à la circulation du personnel, aux charges d’exploitation (coffrages et pièces accessoires approvisionnées pendant les opérations de coffrage) et à la force du vent.

    Deux types d’ancrage dans le mur : la tige d’ancrage (diamètre d) passe soit à travers un trou réservé dans le mur (diamètre D > d), soit à travers un tronc de cône d’appui placé dans une réservation idoine dans le mur. Le couple de serrage est défini dans la notice du fabricant.

    Privilégier les ancrages manipulables depuis l’intérieur du bâtiment aux attaches volantes manipulables de l’extérieur.

    Ancrage dans un linteau ou une poutre en retombée

    Dès l’étude de l’implantation des PTE, le bureau d’études vérifie la résistance de l’élément dans lequel est ancré le support. Les tiges d’ancrage implantées dans un linteau ou une poutre en retombée présentent un risque particulier de faiblesse. À défaut d'une résistance suffisante, il faudra définir son renforcement.

    Cas du béton armé : implanter le trou d’ancrage au-dessus du lit inférieur d’armatures, lui-même repris par des étriers adaptés.

    Dans tous les cas, le chantier doit bénéficier d’un plan explicite.

    Stabilité du mur supportant une PTE

    Les PTE sont généralement mises en place sur des murs tenus en tête par leur plancher haut.

    Certaines configurations exceptionnelles échappent à cette règle : murs contreventés verticalement ou présentant une résistance ou une géométrie adaptée. Dans ce cas, il faudra prendre des mesures pour assurer la stabilité du mur : renforcement des armatures à l’encastrement (notamment à la base), délai supplémentaire de durcissement suffisant du béton, etc.

    Informations techniques à fournir au chantier

    Manuel d’utilisation et de maintenance

    Livré avec son matériel (en plusieurs exemplaires si besoin), le manuel contient les informations suivantes : nomenclature des pièces et composants ; combinaisons d’assemblage pour assurer une protection continue autour de l'ouvrage (quelles que soient les configurations de sa structure : rallonges horizontales et verticales, pieds de reprises, fourrures de calage des supports sans nuire à leur résistance, etc.) ; éléments nécessaires au calcul rapide des efforts transmis à l’ouvrage par la PTE ; modes opératoires d'utilisation des PTE adaptée aux risques de chantier ; conseils de mise en œuvre, de reploiement, de stockage, de maintenance ; conseils de maintenance (obligation de remplacer les pièces déformées, etc.).

    Fiche technique

    Schémas à l'appui, cette fiche résume les principales opérations de déploiement, reploiement et cycle d’utilisation.

    Marquage de la PTE

    Les pièces principales du platelage et les consoles portent un marquage gravé inaltérable indiquant le nom du fabricant ou son sigle, l'année de fabrication, la référence du modèle, le poids moyen (au mètre linéaire de PTE), la capacité de charge du platelage (par mètre carré), la référence à la présente norme.

    Marquage gravé du support

    Nom du fabricant ou son sigle, année de fabrication, référence du modèle, capacité de charge (la résultante d’essai), référence à la norme.

    A lire aussi

    La fiche prévention Plates-formes de travail en encorbellement : conception et accessoires de mise en oeuvre

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