Dernière mise à jour le : 21/05/2024
Les métiers du bâtiment et des travaux publics impliquent la présence d’engins sur les chantiers, sur les dépôts ou dans les ateliers. L’utilisation de ces engins peut exposer leurs conducteurs, le personnel à pied et les tiers, à des accidents graves ou mortels si ces engins se renversent.
Comment agir pour prévenir ce risque ?
Le renversement d'engins, parfois appelé retournement ou basculement, ne fait pas exception aux idées reçues du monde du BTP :
D’autres idées reçues concernent le port de la ceinture de sécurité :
Il s’agit donc d’un risque très largement sous-estimé dans la profession.
Les éléments sur l’accidentologie extraits des bases EPICEA® de l’INRS et de la base AT de l’OPPBTP, montrent que sur 136 accidents du travail enregistrés, il y a une centaine de décès et une quarantaine de blessés graves.
Dans 8 cas sur 10, la victime est le conducteur de l’engin. Il est le plus souvent écrasé par sa machine, et s'il est éjecté de la cabine, il peut se retrouver coincé sous son engin.
De nombreux chauffeurs pensent pouvoir maîtriser leur chute et « sauter du bon côté ». Ceci n’arrive jamais. Ils peuvent se retrouver également écrasés.
En plus de l’écrasement, le renversement d’un engin peut être à l’origine d’autres risques :
Par ailleurs, le renversement d’un engin expose également le personnel à pied ou les tiers se trouvant à proximité.
Tous les métiers du BTP utilisant un engin sur un site (chantier, atelier, dépôt, carrière, usine d’enrobé, centrale à béton, …) sont concernés par le risque de renversement.
Ce risque touche également les activités de formation des conducteurs et de location d’engins.
Quatre métiers concentrent plus de 70 % des accidents de renversement d’engins. Dans le bâtiment, il s’agit du gros œuvre et dans les travaux publics, le génie civil et les ouvrages d’art, le terrassement et les travaux routiers sont les principales activités exposées.
Les chariots, qu’ils soient élévateurs, automoteurs, télescopiques, avec benne à béton, godet malaxeur (avec goulotte ou manchette souple) sont les engins les plus impliqués dans le risque de renversement, que ce soit dans les travaux publics ou le bâtiment.
Voici quelques exemples de situations ayant conduit au renversement d’engins :
Renversement d'un chariot.
Arrivent ensuite les pelles hydrauliques, y compris les pelles rail-route, les mini-pelles, puis les moto-basculeurs.
Renversement d'une pelle.
Renversement d'une pelle rail-route.
Renversement d'une mini-pelle.
Renversement d'un motobasculeur.
Ces quatre familles d’engins sont impliquées dans plus de 60 % des renversements.
Par ailleurs, dans les activités de terrassement ou en carrières, des basculements peuvent se produire au bennage des tombereaux articulés.
Les phases de chargement et déchargement sur des porte-engins, sur des remorques ou dans des bennes de camion, sont également accidentogènes.
Renversement d'un chariot lors de son chargement sur un porte-char.
L’organisation comprend la phase de préparation de chantier ainsi que la phase réalisation sur chantier.
L’organisation comprend la phase de préparation de chantier ainsi que la phase réalisation sur chantier.
La norme NF P 94-500 de novembre 2013 décrit le contenu des différentes missions géotechniques. Ces missions sont complémentaires et se déroulent de manière chronologique, afin de permettre un suivi complet du projet. Chaque mission utilise les données de la précédente comme donnée d’entrée et limite les aléas.
- L’étude de site, qui permet d’identifier les risques liés à la nature du sol,
- La définition des modes constructifs des ouvrages en fonction des résultats de l’étude de sol.
Les missions G3 et G4 sont distinctes et simultanées.
Les missions géotechniques à réaliser doivent être définies en phase conception, puis étudiées par le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre et le coordonnateur SPS. Les rapports sont communiqués aux entreprises.
Selon les résultats des missions effectuées ou l’analyse des risques du responsable de travaux, des missions géotechniques complémentaires peuvent être diligentées.
L'identification des réseaux existants, dont la pose a déjà fragilisé le sol, via les plans joints aux récépissés de Déclaration d’Intention de Commencement de Travaux (DICT), permet de compléter ces études.
La préparation de chantier du responsable d’affaires ou du conducteur de travaux est la clé d’une bonne organisation de chantier, qu’il s’agisse de la rédaction d’un Plan Particulier de Sécurité et de Protection de la Santé (PPSPS) ou d’un Plan de Prévention, d’une analyse de risques détaillée, de modes opératoires adaptés aux différentes phases du chantier.
Il faut tenir compte également de la coactivité et intégrer les risques importés et exportés dans l’analyse des risques
L’assainissement provisoire est à définir et à organiser dans cette phase de préparation (descentes d’eau, fossés, bassins de récupération, …).
Une visite préalable de chantier entre le responsable de travaux et le responsable de chantier permet de confronter les points de vue, de réaliser des adaptations et de valider la préparation de chantier.
Si la visite préalable ne peut être effectuée, une passation du dossier chantier doit être exécutée entre le responsable de travaux et le responsable de chantier afin de présenter le chantier, les risques et les mesures de prévention.
Beaucoup d’accidents sont dus à l’utilisation de matériels non adaptés aux travaux à réaliser.
Le Code du Travail précise à l’article R. 4321-1 : « L'employeur met à la disposition des travailleurs les équipements de travail nécessaires, appropriés au travail à réaliser ou convenablement adaptés à cet effet, en vue de préserver leur santé et leur sécurité. »
Pour les opérations de levage, afin de prévenir les renversements, la réglementation a établi un cadre avec différentes exigences dont l’examen d’adéquation.
Quelle est la définition de l’examen d’adéquation ?
L’article 5 de l'arrêté du 1er mars 2004 relatif aux vérifications des appareils et accessoires de levage précise que l' « On entend par ' examen d'adéquation d'un appareil de levage ' l'examen qui consiste à vérifier qu'il est approprié aux travaux que l'utilisateur prévoit d'effectuer ainsi qu'aux risques auxquels les travailleurs sont exposés et que les opérations prévues sont compatibles avec les conditions d'utilisation de l'appareil définies par le fabricant ».
L’examen d’adéquation est donc une étape essentielle de la préparation de chantier. En effet, la charge à lever a un poids, des dimensions, un centre de gravité, … l’environnement du chantier a des contraintes, qu’il faut connaître et qui permettent de déterminer le ou les engins adaptés au travail à réaliser.
L’examen d’adéquation défini pour les matériels de levage peut donc être généralisé à tous les engins.
Cet examen d’adéquation est formalisé avant la réalisation des travaux. Il permet d’opter pour les engins adaptés.
En premier lieu, le responsable du chantier doit veiller à l’aménagement du site et à l’organisation des travaux à réaliser. A cet effet, il gère :
- la gestion des accès : leur définition et leur matérialisation, puis la création et l’entretien des rampes, la gestion des pentes, la détermination de plateformes permettant d’effectuer des demi-tours. Un plan de circulation facilite la matérialisation de ces différents points et son adaptation à l’avancement tient compte de l’évolution du chantier et de points singuliers,
- la séparation des flux piétons, engins et véhicules, la création et la matérialisation de zones distinctes, les priorités, le stationnement des véhicules de service en dehors de la piste et des aires de travail, la circulation des engins en marche avant, le signalement, le balisage et l’évacuation d’un engin en cas de panne,
- la limitation des vitesses de circulation sur chantier,
- le dimensionnement des pistes : prévoir des pistes trois fois plus larges que les engins en ligne droite et quatre fois plus larges que les engins en virage. Veiller au relevage des virages ainsi qu’à l’entretien des pistes et leur arrosage si nécessaire en particulier dans les virages et les points singuliers. Prévoir si possible des pistes dédiées aux VL,
- la création et l’entretien (présence et état de conservation) d’un parapet ou d’un merlon en bordure de pistes. La hauteur du merlon doit être supérieure à la moitié du diamètre de la roue la plus haute des engins présents sur chantier,
Hauteur du merlon.
- la stabilité du tombereau est assurée en alignant le tracteur et la benne du tombereau articulé et en conservant les roues directrices dans l’axe de l’engin, dans un environnement sans obstacles et sur un sol stable et horizontal,
- la vigilance lors du bennage est obtenue en positionnant l’engin à une distance minimum de 2 m de la crête de talus et en s’assurant de la bonne descente des matériaux,
- la mise en œuvre des matériaux en couches successives, en l’état ou améliorés par différents traitements. Un engin de régalage de type bulldozer permet de pousser les déblais jusqu’à la zone choisie et d’égaliser les zones qui en ont besoin.
Le responsable du chantier veille également à :
La cohésion des terres et la stabilité du terrain ainsi que la gestion des dénivelés doivent être contrôlés en permanence. Il faut être attentif à :
Par ailleurs, toutes les notices d’instructions des engins doivent être disponibles et accessibles sur chantier, en papier ou en format numérique. Ainsi, il sera possible de s’y référer pour confirmer par exemple les caractéristiques, les performances ou les limites d’utilisation des engins sur chantier.
En outre, les mouvements de l’engin et de son équipement (godet, benne, …) font varier la position de son centre de gravité, ce qui peut être à l’origine de risques de renversement, qui peuvent être amplifiés par des effets dynamiques. La bonne connaissance des limites d’utilisation de la machine par le chauffeur lui permet alors d’adapter sa conduite.
Tout au long du chantier, il faut anticiper et s’adapter aux aléas météorologiques tels que le vent, les tempêtes, la pluie, la neige, le gel, … qui modifient les conditions d’utilisation des engins ainsi que de réalisation des travaux. Pour cela, vous pouvez avoir recours à des applis météo.
En dernier lieu, l’affectation d’un engin à un chauffeur attitré qui en a une correcte maîtrise et une bonne connaissance du chantier, contribue à limiter les risques d’erreur de conduite.
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